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Jean-François Clermont

Jean-François Clermont, né à Paris en 1717 et mort à Reims le , est un peintre, dessinateur et aquafortiste français.

Jean-François Clermont
Paysage de Clermont
(Musée des beaux-arts de Reims).
Naissance
Décès
Surnom
Ganif
Nationalité
Activités
Maître

Biographie

Peut-ĂŞtre fils de Jean Clermont, Ă©lève de Le Sueur, nĂ© Ă  Chartres en 1630 et agrĂ©Ă© Ă  l’AcadĂ©mie royale en 1660[1], Clermont exposa un Saint-SĂ©bastien en 1753 Ă  Paris, la sainte Famille Ă  l’exposition de l’acadĂ©mie de Saint-Luc, Ă  Paris, en 1756 et plusieurs dessins, et, entre autres tableaux, une grande toile reprĂ©sentant la colère d’Achille, en 1762, dernière annĂ©e de son sĂ©jour Ă  Paris. Il se rendit en Angleterre oĂą il resta plusieurs annĂ©es, peignant des grotesques avec des feuillages, des oiseaux et des singes, et exĂ©cutant plusieurs plafonds et beaucoup d’ornements de bâtiments dans les jardins[2], particulièrement : une galerie pour FrĂ©dĂ©ric, prince de Galles, Ă  Kew ; deux temples dans l’ile des Singes, près Windsor, pour le duc de Marlborough ; le plafond de la galerie de lord Radnor ; le plafond de la bibliothèque gothique de Lord Walpole Ă  Twickenham ; les cĂ´tĂ©s de la salle Ă  manger de lord Strafford, dans St. James’s Square, d’après les loges de RaphaĂ«l ; un plafond pour lord Northumberland, Ă  Sion[3].

De retour en France en 1754, il fut agrĂ©Ă©, en 1760, par l’AcadĂ©mie et dĂ©signĂ© par elle au choix de la Ville, pour ĂŞtre professeur de dessin Ă  l’AcadĂ©mie de Reims, en remplacement de Jean Robert[4]. PayĂ© 1 500 livres pour enseigner gratuitement le dessin Ă  18 Ă©lèves, dont LiĂ© Louis PĂ©rin, Nicolas Perseval, Jean-Baptiste Germain ou Reimbeau père, sa gestion fut troublĂ©e Ă  diverses reprises par quelques inculpations assez graves. En 1768, sur le champ de la foire de Pâques, un marchand d’estampes Ă©talagiste fut trouvĂ© nanti de trois grands cartons remplis d’estampes et de dessins qu’il dĂ©clara avoir achetĂ©s Ă  Clermont pour 105 livres, ce que ce dernier, interrogĂ©, admit ĂŞtre une « Ă©tourderie Â»[5]. En 1779, diverses contrariĂ©tĂ©s qu’il eut Ă  essuyer de la part de ses Ă©lèves le portèrent Ă  solliciter son changement. Un successeur lui avait mĂŞme Ă©tĂ© trouvĂ© lorsque la municipalitĂ© le pria de continuer ses leçons et lui accorda 200 livres de dĂ©dommagement[5]. Il remplit nĂ©anmoins ces fonctions du jusqu’à la suppression de l’école Ă  la RĂ©volution[4]. Une autre Ă©cole gratuite, dont Clermont fut maintenu professeur, fut organisĂ©e par la mairie, mais l’époque Ă©tait peu favorable Ă  l’enseignement des arts[6]. En 1795, lors de la crĂ©ation d’une École centrale, Ă  Châlons, la place de professeur de dessin de cet Ă©tablissement lui fut offerte. BientĂ´t, l’espoir d’une retraite le ramena Ă  Reims, mais le succès de ses dĂ©marches ne correspondit pas Ă  ses attentes. En , il vendit ses tableaux et dessins, et mourut en 1807, dans un Ă©tat voisin de la misère.

Habile dessinateur et peintre facile peignant des pastorales dans le style de Boucher, Coypel et Lancret. Clermont a beaucoup Ă©tĂ© influencĂ© par son voyage en Angleterre. DĂ©jĂ , Ă  l'Ă©poque le thème de la nature y tenait une grande part ; non seulement dans les arts mais aussi dans la culture. Il peut ĂŞtre considĂ©rĂ© comme ayant eu une influence majeure dans la reprĂ©sentation naturaliste. Charles Darwin dĂ©couvrant ses Ĺ“uvres[7] Ă©voquera la supĂ©rioritĂ© de la peinture dite naturaliste par rapport Ă  la photographie (alors balbutiante). Il appellera les artistes Ă  se tourner vers ce qui deviendra plus tard une discipline Ă  part entière. De plus, selon Loriquet, « Ă©tait fait pour rĂ©ussir dans un temps oĂą la peinture, rĂ©duite au rĂ´le de dĂ©coration d’intĂ©rieur, Ă©tait particulièrement chargĂ©e d’orner le haut des trumeaux et des portes[8] Â». Il rĂ©alisa dans beaucoup de maisons Ă  Reims de ces peintures dĂ©coratives qu’il exĂ©cutait quelquefois en grisaille. Les cartons de la bibliothèque de Reims renferment un grand nombre de dessins aux crayons noir, rouge et bleu, qui prouvent son talent et sa fĂ©conditĂ©. On possède aussi quelques pièces du mĂŞme genre gravĂ©es par lui. Les illustrateurs scientifiques actuels se sont inspirĂ©s de son travail qui malheureusement n'a Ă©tĂ© apprĂ©ciĂ© Ă  l'Ă©poque que pour sa "dĂ©coration". La force de l'"Ecole Clermont" est Ă  la fois de considĂ©rer l'importance du dĂ©tail tout en conservant l'aspect vivant du modèle. Il aurait dit : « "Peindre une nature morte est une chose, la garder vivante en est une autre et c'est Ă  cette tâche que je m'emploie sans relâche" ».

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Notes et références

  1. Voir Émile Bellier de La Chavignerie, Dictionnaire des artistes de l’École française.
  2. Louis-Étienne Dussieux, Les Artistes français à l'étranger, Paris, Didron, 1852, 656 p., in-16, p. 280.
  3. (en) The Works of Horatio Walpole, Earl of Orford : Anecdotes of painting [and the other fine arts], t. 3, Londres, G. G. and J. Robinson, 1798.
  4. Gazette des beaux-arts, t. 18, J. Claye, 1865, 587 p., p. 237.
  5. Le Livret du Musée de Reims, suivi de notices historiques sur l’école de Reims, le Musée, la Bibliothèque et les archives, Reims, chez tous les libraires, 1845, 65 p., p. 11 et suiv..
  6. Édouard Charton, Magasin pittoresque, 15e année, Paris, Aux Bureaux d’Abonnement et de Vente, 1847, 413 p., p. 163.
  7. La vie et la correspondance de Charles Darwin. Tome second / avec un chapitre autobiographique publiés par son fils Francis Darwin ; traduit de l'anglais par Henry C. de Varigny, Paris, C. Reinwald, 1888
  8. Charles Loriquet, Catalogue historique et descriptif du musée de Reims : peinture, sculpture, dessins et toiles peintes, précédés d'une introduction, 1 vol. XXVII-375 p. in-16, Reims, Masson-Gérard, 1881.

Annexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Louis-Étienne Dussieux, Les Artistes français Ă  l’étranger, Paris, Didron, 1852, 656 p., in-16. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Charles Loriquet, Catalogue historique et descriptif du musĂ©e de Reims : peinture, sculpture, dessins et toiles peintes, prĂ©cĂ©dĂ©s d'une introduction, 1 vol. XXVII-375 p. in-16, Reims, Masson-GĂ©rard, 1881. Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

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