Jean-François-Barthélémy Cokken
Jean-François-Barthélémy Cokken, né le à Paris et mort le dans la même ville, est un bassoniste, compositeur et pédagogue français.
Naissance |
Ancien 2e arrondissement de Paris |
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Décès |
(à 74 ans) 9e arrondissement de Paris |
Activité principale | Bassoniste, compositeur, pédagogue |
Lieux d'activité | Orchestre de l'Opéra de Paris, Orchestre Pasdeloup, Société des concerts du Conservatoire |
Formation | Conservatoire de Paris |
Maîtres | Thomas Delcambre |
Enseignement | Gymnase musical militaire, Conservatoire de Paris |
Biographie
Jean-François-Barthélémy Cokken naît le (2 pluviôse an IX[1]) à Paris[2].
Il est musicien militaire[3] avant d'être admis en 1818 au Conservatoire de Paris, où il est élève de Delcambre[4]. Il obtient un 1er prix de basson dans l'établissement en 1820 puis est premier basson à l'orchestre du Théâtre-Italien, avant d'intégrer l'Orchestre de l'Opéra de Paris en 1829, où il restera jusqu'en 1862[2]. À la création de l'Orchestre Pasdeloup en 1861, il est appelé par Jules Pasdeloup comme basson solo, poste qu'il occupera aussi à la Société des concerts du conservatoire ainsi qu'à la Chapelle impériale[4].
Éminent pédagogue, Cokken est tout d'abord professeur de basson au Gymnase musical militaire à partir de 1836, avant d'être le premier professeur de l'histoire de la musique à enseigner le saxophone, au sein de ce même établissement, de 1846[5] à 1848[6]. Il rédige à cette occasion une méthode complète pour l'instrument et contribue activement à son usage. Dans une lettre écrite pour la défense d'Adolphe Sax concernant des déboires judiciaires, il écrit ainsi[7] : « Je profite de la circonstance pour ajouter que le saxophone est un instrument aussi beau que bon, d'une grande puissance, d'un timbre magnifique, enfin des plus faciles à jouer et à apprendre. Je ne doute pas qu'on n'en obtienne d'excellents résultats, tant pour les orchestres militaires que pour les orchestres de symphonie ».
En 1852, il est nommé professeur de basson au Conservatoire[8], où il forme de nombreux élèves jusqu'à sa mort, qui survient le à Paris[9].
Comme compositeur, il a écrit plusieurs pièces pour son instrument[10] : divers solos, fantaisies et airs variés sur des thèmes d'opéras français et italiens à la mode, deux concertos et un concertino[11], dont plusieurs ont été inscrits à l’épreuve finale du premier prix de basson du Conservatoire[12] - [11], en plus de sa Méthode de saxophone et d'une révision de la Méthode de basson de Frédéric Berr[13].
Œuvres
- Méthode complète de saxophone applicable à tous les saxophones de différents tons, Paris, J. Meissonnier, 1846
- Air varié sur "La dame blanche", op. 7, éd. moderne IMD
- Fantaisie pour basson avec acc. de piano, op. 14, éd. moderne IMD
- Guillaume Tell, fantaisie pour basson avec acc. de piano, op. 34, éd. moderne TrevCo music publishing
- 12 Mélodies ou études pour le basson avec acc. de piano, extraites des œuvres de Marco Bordogni, divisées en deux suites, op. 37, éd. moderne Accolade musikverlag
Le basson au Conservatoire de Paris
La classe de basson du Conservatoire de Paris existe depuis la fondation de l'établissement le 16 thermidor an III (). Au cours du XIXe siècle, elle est tenue, successivement[12], par Thomas Delcambre (1795-1824), François-René Gebauer (1824-1838), Charles Barizel (1839-1848), Jean-Baptiste-Joseph Willent-Bordogni (1849-1852), Cokken (1852-1875), Eugène Jancourt (1875-1891) et Eugène Bourdeau (1891-1922).
Bibliographie
- Constant Pierre, Le Conservatoire national de musique et de déclamation : documents historiques et administratifs, Paris, Imprimerie nationale, (lire en ligne).
- François-Joseph Fétis, Biographie universelle des musiciens et bibliographie générale de la musique, t. II, Paris, Firmin-Didot, , 2e éd. (lire en ligne), p. 331-332.
- Léon Letellier et Édouard Flament, « Le Basson », dans Albert Lavignac et Lionel de la Laurencie, Encyclopédie de la musique et dictionnaire du conservatoire, vol. 2.3 : Deuxième partie. Technique, esthétique, pédagogie. Technique instrumentale, Paris, Delagrave, (lire en ligne), p. 1556-1596.
- Augustin Tiffou, Le basson en France au XIXe siècle : Facture, théorie et répertoire, Paris, L'Harmattan, coll. « Univers musical », , 459 p. (ISBN 978-2-296-12278-9).
- (en) Michael Burns, « Music Written for Bassoon by Bassoonists: An Overview », The Double Reed, vol. 24, no 2, (lire en ligne).
Notes et références
- « Archives reconstituées numérisées d'état civil de Paris, acte de naissance, vue 18/39 », sur archives.paris.fr (consulté le )
- Pierre 1900, p. 724.
- Letellier et Flament 1927, p. 1589.
- Fétis 1867, p. 331.
- Annonce de son recrutement dans la Revue et Gazette musicale de Paris, 1846, p. 351
- Article concernant le concours des prix 1847 au Gymnase musical militaire dans la Revue et Gazette musicale de Paris, 1847, p. 288
- Lettre reproduite dans Adolphe de Pontécoulant, Organographie. Essai sur la facture instrumentale, Paris, Castel, 1861, p. 611
- « Le Ménestrel : journal de musique », sur Gallica, (consulté le )
- François-Joseph Fétis et Arthur Pougin, Biographie universelle des musiciens et bibliographie générale de la musique : Supplément et complément, tome 1, Paris, Firmin-Didot, 1878, p. 191
- Fétis 1867, p. 331-332.
- Burns 2001.
- Pierre 1900, p. 637.
- Méthode de basson, Alphonse Leduc (lire en ligne)