Jean-Claude Leys
Jean-Claude Leys, né le et décédé à son domicile binchois le , est un magistrat belge, qui a été premier avocat général près le parquet général de Mons.
Jean-Claude Leys | |
Fonctions | |
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Premier avocat général près le parquet général de Mons | |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Hainaut, Belgique |
Date de décès | (à 56 ans) |
Lieu de décès | À son domicile, à Binche |
Nature du décès | Maladie |
Nationalité | Belge |
Famille | Père de 3 enfants |
Diplômé de | Licence en droit économique à l'ULB
Maîtrise en management public |
Biographie
Famille et Ă©tudes
Jean-Claude Leys naît le 13 mai 1956. Il est originaire de Binche, dans le Hainaut. Il est père de trois filles : Sophie, sa fille ainée et les jumelles Alice et Barbara. Jean-Claude Leys est connu pour être un grand fumeur de pipe depuis l’âge de 17 ans. Le magistrat se confectionnait son propre mélange de tabac, qui était à base d’Amphora et de Semois. Son autre passion était la cuisine, il avait une préférence pour la cuisine française, japonaise ou italienne.
M. Leys est licencié en droit économique à l’ULB et il possède également une maîtrise en management public[1]. Il faisait partie de la franc-maçonnerie. Il était célèbre auprès des Maçons belges pour avoir été le Grand maître de la Grande Loge de Belgique. Il était également vice-président du musée belge de la Franc-Maçonnerie. Selon la formule maçonnique, le 16 mars Jean-Claude Leys «est passé à l’Orient Eternel»[2]. L’ancien franc-maçon avait des pensées libérales dont il ne se cachait pas et était engagé politiquement.
Carrière
Pendant longtemps, il a été juriste d’entreprise et administrateur de sociétés. En juin 1990, il intègre l’ordre judiciaire en tant que juge consulaire au tribunal de commerce de Nivelles. Ensuite, il devient substitut du Procureur du Roi (section financière du parquet de Bruxelles), puis juge au tribunal de 1ère instance de Bruxelles. En 1996, il devient juge d’instruction. En 1997, il avait pour espoir d’être nommé gouverneur de l’arrondissement de Bruxelles. De surcroit, il avait été abordé pour figurer sur les listes libérales aux législatives de 1999. En effet, c'est lorsque le gouvernement arc-en-ciel fut créé qu'il eut l'idée de devenir chef de cabinet de Louis Michel s'il devenait ministre de l'Intérieur; ce dernier devint finalement ministre des affaires étrangères. En 2002, il avait posé sa candidature comme administrateur général de la Sûreté de l’Etat, ce fut vain. Il failli devenir chef du cabinet du Mouvement Réformateur (MR) avec à sa tête Antoine Duquesne, alors ministre de l’Intérieur. C’est finalement en janvier 2012 qu’il atteint le sommet de sa carrière et devient le premier avocat général près le parquet général de Mons[3] - [4].
Lorsqu’il était juge d’instruction, le magistrat belge a instruit de nombreux dossiers financiers très sensibles et médiatiques tels que la SNCB, d’Assubel mais l’affaire la plus emblématique de sa carrière est celle de KB-Lux. Il s’agit d’un dossier de fraude fiscale à l’égard de 4.000 clients de la Kredietbank Luxembourg. En 1994, plus de 400 millions de franc belges avaient été détourné par des employés de la KBL. Deux ans plus tard, l’enquête fut confiée au juge Leys. Ce dernier a inculpé et placé sous mandat d’arrêt Damien Wigny, le président du comité de direction de cette banque pour blanchiment, citation de malfaiteurs, fraude fiscale et faux et usage. En 2004, l’affaire est remise en cause étant donné qu’il y a des soupçons au niveau de la légalité de l’enquête et notamment de la légalité des preuves. La banque luxembourgeoise accuse le juge Leys d’avoir simulé des fausses perquisitions afin d’inclure à son dossier les pièces qu’un indicateur lui aurait fourni[5]. Le juge Leys a subi de nombreuses tentatives d’intimidation durant l’affaire: pneus crevés, fouilles de son bureau, filatures, coups de fil anonymes sur son portable. Ses filles ont également reçu des appels anonymes les prévenant qu’elles devront bientôt apporter des oranges à leur père en prison[6]. Il a cependant toujours refusé une protection particulière, «Je l’ai refusé. J’ai juste porté une arme pendant quelque temps, lorsque mes pneus ont été crevés et que j’ai été suivi»[7].
L’instruction s’est clôturée et a été classée sans suite en 2010 car les juges considéraient que Mr Leys et des enquêteurs avaient agi de manière déloyale, «il s’impose de considérer que les poursuites sont structurellement affectées par un vice les rendant irrecevables»[6]. Les avocats de la défense ont par la suite saisi le Comité P et porté de nombreuses plaintes à l’encontre du juge d’instruction Leys. Celui-ci fut finalement blanchi par la Cour de cassation. Dès lors, Stefaan De Clerk (CD&V), ancien ministre de la Justice, avait songé à la possibilité d’une procédure disciplinaire à l’encontre de M. Leys mais l’ancienne ministre de la Justice, Annemie Turtelboom (Open VLD), avait annoncé que les faits reprochés à ce dernier étaient prescrits[3].
M. Leys a également été un des juges d’instruction durant l’affaire Dutroux. Il avait par ailleurs confirmé la présence de 600 000 participants à la marche blanche. C’est aussi lui qui avait instruit l’affaire de la secte OKG, ainsi que celle des avoirs de Mobutu en Belgique[8].
Décès
Atteint d’un cancer, il subit une intervention chirurgicale en août 2012. La convalescence s’avère compliquée et le cancer a finalement raison de lui à l’âge de 56 ans. Ses funérailles civiles ont lieu au crématorium de Mons le vendredi 22 mars 2013.
Références
- Xavier Van Oppens, « Décès de Jean-Claude Leys, premier avocat général du parquet général de Mons », sur Rtbf.be, (consulté le )
- Jiri Pragman, « Jean-Claude Leys », sur Hiram.be, (consulté le )
- J.-C.M, « Mort d'un juge aux milles vies », sur La Libre, (consulté le )
- Frédéric Delpierre, « L'ex-juge d'instruction jean-Claude Leys est décédé », sur Le Soir, (consulté le )
- Rédaction de la Rtbf, « Procès KB-Lux : quelques clés pour comprendre », sur Rtbf.be, (consulté le )
- Michèle Hirsch, « L'affaire KBL ou l'échec d'une tentative de blanchiment des preuves par les autorités judiciaires », sur Hirsch & Vanhaelst, (consulté le )
- Rédaction de Trends-Tendance, « Jean-Claude Leys : ses quatre vérités », sur Trends, (consulté le )
- F. Schiavetto, « Jean-Claude Leys est décédé », sur DH, (consulté le )