Jean-Baptiste Rotan
Jean-Baptiste Rotan (francisation de Gianbatista[1] Rotta).
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Né dans le canton des Grisons[2] et décédé à Castres le , d'origine suisse et italienne, il fut ministre des Églises réformées italienne (en Suisse) et française, ainsi que théologien, bibliste, éducateur et écrivain calviniste francophone.
Biographie
Issu d'une riche famille de la région de Padoue, il aurait renoncé à tous ses biens matériels afin de se mieux consacrer à la religion et à ses contemporains. Nommé d'abord ministre à Vandœuvres de 1576 à 1583, il partit à Heidelberg approfondir ses connaissances théologiques où il fut reçu docteur.
Reçu bourgeois à Genève en 1588 - il aurait notamment participé à la révision de la Bible de Genève[3], sous la houlette de Théodore de Bèze[4] - il fut invité l'année suivante en France par Harlay-Sancy.
Il participa activement à l'Assemblée de Mantes en 1593, où, tombé subitement malade, il ne put s'expliquer publiquement avec l'évêque Jacques Du Perron; cette maladie fut jugée peu convaincante[5] par le combattif Théodore Agrippa d'Aubigné, qui le soupçonnait de travailler pour le prince à la réconciliation des deux Eglises[6].
Il exerça jusqu'en 1596 à La Rochelle (il y avait créé une école de théologie, où il accueillit notamment André Rivet), puis fut nommé à Castres où il mourut en 1598, perclus de goutte. Malgré la maladie, il fut député au synode de Montpellier en 1598.
En 1594, il avait épousé[7] à La Rochelle la veuve du ministre Odet de Niort.
Publications
Outre sa collaboration à la nouvelle Bible de Genève, il nous a laissé les deux ouvrages suivants:
Notes et références
- Ou Giovanni
- Certains biographes le décrivent comme Piémontais
- Nouvelle édition de la traduction latine de Calvin, revue et corrigée, parue en 1588 à Genève
- Il aurait aussi participé la même année au synode de Berne où les thèses d'Huberus et d'Aubery furent condamnées.
- Le débat à ce sujet fut longtemps vif parmi les protestants, et, curieusement, ce furent les catholiques qui se firent - sur ce seul point - les meilleurs défenseurs de Rotan (voir les notes du dictionnaire de Bayle, page 458)
- Duplessis retient toutefois que Rotan s'opposait vivement à l'abjuration d'Henri; il rapporte d'ailleurs dans ses mémoires (tome V, page 496) la confidence suivante, faite la veille de la cérémonie (24 juillet 1593) : "Monsieur, je déplore nostre condition; mais encore plus celle du prince, qui, se rendant plus contemptible à tout le monde, se va précipiter en une ruyne toute certaine pour une espérance bien incertaine"
- Il était lui-même veuf d'une Marie d'Alamont, alliée aux Montmorency, dont il avait eu plusieurs enfants
- Paru d'abord sous l'anonymat, ce traité entraîna une controverse avec Pierre Cayet, qui révéla au passage le nom de l'auteur (vid. infra), puis avec le R.P. Jules-César Boulenger, qui en publia une critique deux ans plus tard.
- Orthographié parfois Pierre Cahier
- Réponse à la controverse entamée par Cayet, qui réfutait les thèses de Rotan dans son Vray orthodoxe de la Foy catholique du Sainct Sacrement de l'Autel, pour Response au Traicté prétendu orthodoxe anonyme.
Sources
- Dictionnaire historique et critique, Bayle, 1715
- Histoire de la ville de la Rochelle, Arcère, 1757
- Histoire universelle (11 vol., 1616-1630), Agrippa d'Aubigné, Éd. André Thierry, Genève, Droz, 1981-2000 (anno 1593)
- Dictionnaire universel, historique..., Mayeul Chaudon, 1811