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Jardin botanique national de Kirstenbosch

Le jardin botanique de Kirstenbosch est situé dans la partie la plus aisée de la banlieue de la ville du Cap en Afrique du Sud. Ce jardin botanique est l'un des plus renommés au monde grâce à ses collections et sa situation exceptionnelle.

Le jardin botanique de Kirstenbosch

Présentation

Protea neriifolia.

Ce jardin est situé sur le flanc oriental de la montagne de la Table (Table Mountain).

Le jardin, fondé en 1913, occupe actuellement une superficie de 528 hectares :

  • 36 ha, sur la partie la moins pentue de la zone, sont spĂ©cialement amĂ©nagĂ©s en jardin botanique.
  • 16 ha sont consacrĂ©s aux bâtiments administratifs, serres ou installations utilitaires diverses (restaurant, librairie, salles de rĂ©unions, etc.).
  • 478 ha situĂ©s sur les contreforts de la montagne, sont couverts par la forĂŞt et la vĂ©gĂ©tation naturelle du fynbos.

Le terme de fynbos désigne une forme de végétation régionale, composée de plantes buissonnantes adaptées aux sols pauvres et aux incendies périodiques, en particulier des proteacées, éricacées et restionacées.

De décembre à mars, des concerts en plein air, principalement de musique classique et jazz, y sont organisés.

Historique

Le jardin de Kirstenbosch

L'origine du nom Kirstenbosch est incertaine ; un certain nombre de familles portant le nom de Kirsten ont vĂ©cu Ă  proximitĂ© et il est possible que le nom du jardin en soit issu, Kirstenbosch signifiant « la forĂŞt de Kirsten Â».

L'implantation de travailleurs et de leurs familles dès 1811 entraîne la création de deux grandes concessions de terre. Le Colonel Bird construit une maison au pied de la Window Gorge (gorge de la Fenêtre) et plante des châtaigniers, Henry Alexandre construit une maison sur l'emplacement du vieux salon de thé. La famille d'Ecksteen acquiert des propriétés en 1823 et, plus tard, les terres sont transmises à la famille de Cloete. Ils cultivent le secteur et plantent des chênes, des arbres fruitiers et des vignes. En 1895, Cecil Rhodes achète la propriété de la famille Cloete et nomme un gardien. Ces terres sont utilisées pour l'élevage de porcs, qui se nourrissent de glands. L'avenue de Rhodes, également connue sous le nom d'Allée des Camphriers, est plantée en 1898. Rhodes meurt en 1902 en léguant Kirstenbosch à l'État en tant qu'élément de son grand domaine de Groote Schuur.

Ce n'est qu'après la mort de Cecil Rhodes que le jardin naĂ®t vraiment. Le Professeur Pearson (en) vient en Afrique du Sud en 1903 pour tenir la chaire, nouvellement Ă©tablie, de botanique Ă  l'UniversitĂ© du Cap. En fĂ©vrier 1911 Pearson, sur la suggestion de son ami Neville Pillans, visite Kirstenbosch pour Ă©valuer son intĂ©rĂŞt pour un jardin botanique. Le , le domaine sauvage et envahi de Kirstenbosch a Ă©tĂ© mis de cĂ´tĂ© par le gouvernement avec une concession de 1 000 ÂŁ par an. Pearson Ă©tait l'homme idĂ©al pour devenir directeur mais il n'y avait pas assez d'argent pour lui servir un salaire. Il accepte malgrĂ© tout cette tâche. Les finances Ă©tant le plus gros problème Ă  cette date, la concession du gouvernement est complĂ©tĂ©e par la vente du bois de chauffage et des glands. Pearson est confrontĂ©, lorsque le travail commença, aux ruines de la ferme de Cloete, Ă  des milliers de porcs, des herbes dans les vergers… Il est face Ă  un jardin complètement dĂ©labrĂ©. Il commence par ce qui est connu aujourd’hui comme The Dell en plantant des cycas. En 1916, Ă  l'âge de 46 ans, le professeur Pearson meurt d’une pneumonie. Ce fut un coup grave pour le jardin. EnterrĂ© dans le jardin, son Ă©pitaphe est « si vous recherchez son monument, regardez autour de vous » (If ye (you en nouvel anglais) seek his monument, look around), en rĂ©fĂ©rence au vĂ©ritable monument de Pearson qui est, en fait, le jardin.

Les premiers dĂ©veloppements sont l’Amphithéâtre de cycas, le Dell au-dessous du bassin et une grande aire de pelouse. Beaucoup de roches et de terre sont transportĂ©es pour crĂ©er un parterre d'aloès que Pearson avait dĂ©sirĂ© voir et qui devait ĂŞtre l'attrait le plus exceptionnel du jardin. Les aloès ont succombĂ© Ă  la rouille et Ă  d'autres maladies. Pour offrir une disposition originale et Ă  cause d’une topographie parfois difficile, beaucoup de travaux de construction sont nĂ©cessaires. L'utilisation de la pierre locale de la montagne de la Table a Ă©tĂ© prĂ©dominante. Les rocailles, le pavage du sol ou encore les nombreux chemins en gravier illustrent le talent des personnes qui ont contribuĂ© de manière significative au dĂ©veloppement et Ă  l'histoire de Kirstenbosch. Durant les cinquante premières annĂ©es, le plus gros du travail est fait manuellement, les chariots et les mules Ă©tant le principal « matĂ©riel » dont disposent les ouvriers. Dès 1970 le secteur du jardin dĂ©veloppĂ© par l’homme a graduellement augmentĂ© jusqu'Ă  atteindre approximativement sur 40 hectares. Les pelouses et les bordures ont remplacĂ© les chemins pour permettre un entretien plus facile.

La mission et les objectifs du jardin ont évolué au fil du temps :

  • 1915 - Centre du Pr. Pearson pour la recherche, l’éducation et la conservation de la vĂ©gĂ©tation.
  • 1938 - Les objectifs du jardin Ă©taient l'affichage, les Ă©tudes Ă©conomiques et scientifiques, la recherche et la conservation.
  • 1955 - Les objectifs principaux Ă©taient scientifiques et Ă©ducatifs : impliquer la collection, Ă©tudes, affichage et conservation.
  • 1996 - Contribuer de manière significative Ă  une meilleure qualitĂ© de vie pour tous les Africains du Sud, dans un environnement influencĂ© par l’homme, en favorisant la conservation et l'utilisation durable de notre flore indigène.
  • 1998 - Favoriser l'utilisation, la conservation, l'apprĂ©ciation et le plaisir soutenables de la flore particulièrement riche de l'Afrique du Sud, pour le bĂ©nĂ©fice de tout le monde.

Collections

Le Jardin botanique de Kirstenbosch compte presque uniquement des plantes d’Afrique australe. Il se divise en deux principales zones : la zone cultivée qui comprend les différentes collections de plantes, et la zone naturelle, qui s’étale en partie sur les flancs de la montagne de la Table et se compose de forêts, vestige des anciennes forêts du Cap.

La partie cultivĂ©e regroupe quelque 8 500 espèces de plantes qui ont pu s’adapter au climat local et Ă  la nature du sol; la zone naturelle compte environ 900 espèces. La flore de la rĂ©gion du Cap est reprĂ©sentĂ©e en prioritĂ©. Elle est exceptionnellement riche. Occupant 4 % de la superficie de l’État, elle compte 8 500 espèces, soit 42,5 % du total des espèces du pays. On trouve aussi dans le jardin divers vieux arbres d’origine europĂ©enne ou exotique (chĂŞnes, camphriers, etc.) plantĂ©s par les anciens propriĂ©taires de la zone. Le sol du parc a Ă©tĂ© formĂ© par la dĂ©composition des Ă©boulements de roches granitiques ou de grès schisteux provenant de la montagne de la Table. Il est assez acide.

Le conservatoire avec au centre le baobab et Ă  droite des aloe dichotoma.
Une Protée royale, la fleur nationale d'Afrique du Sud.

La zone cultivée se compose de plusieurs parties :

  • Le conservatoire est un fait une serre qui contient les plantes ne pouvant ĂŞtre cultivĂ©es Ă  l’extĂ©rieur, principalement Ă  cause du climat. Ces plantes viennent de diffĂ©rentes zones d’Afrique australe depuis les pics enneigĂ©s du Drakensberg jusqu’au brĂ»lant dĂ©sert du Namib. Il se divise en plusieurs parties :
  • la partie centrale de la serre est rĂ©servĂ©e aux plantes des zones dĂ©sertiques et arides (Karoo, Namaqualand ou Namib) et compte toutes sortes de plantes xĂ©rophytes : aloès, euphorbes, pachypedium, crassula et autres succulentes. Au centre de cette partie siège un baobab ;
  • les plantes-cailloux. Cette partie est rĂ©servĂ©e, comme son nom l’indique, aux lithops et plantes apparentĂ©es, ainsi qu’à quelques autres plantes succulentes ;
  • Eastern Cape compte de nombreuses euphorbes et aloès de cette rĂ©gion au climat changeant.
  • Alpines. Dans cette partie spĂ©cialement climatisĂ©e pour atteindre des tempĂ©ratures comprises entre 10 et 18 °C, on rencontre toutes sortes de plantes venant de diffĂ©rentes zones de haute altitude comme le Drakensberg ou le Lesotho. Elle comprend notamment des pelargonium, des gasteria, des crassula et d'autres plantes alpines rĂ©sistant Ă  la rigueur du climat ;
  • Fougères. Bien que l’Afrique australe possède peu de forĂŞts, elle est riche en fougères, poussant dans les zones les plus humides de cette zone et principalement dans les forĂŞts tempĂ©rĂ©es de l’Afrique du Sud. On y trouve Ă©galement quelques autres plantes des rĂ©gions humides comme des fuchsias ;
  • Le Gondwana garden. Cette partie très particulière est rĂ©servĂ©e aux plantes qualifiĂ©es de fossiles vivants. En effet la plupart de ces plantes sont apparues il y a près de 200 millions d’annĂ©es. C’est le cas des cycas, des fougères arborescentes, des ginkgo ou encore des prĂŞles. On trouve Ă©galement les fossiles de ces plantes exposĂ©s dans cette partie ;
  • Le Peninsula Garden (Le Jardin de la pĂ©ninsule). Cette partie prĂ©sente la majoritĂ© des 2 500 plantes de la PĂ©ninsule du Cap ;
  • Le Water-wise Garden (littĂ©ralement le jardin judicieusement gĂ©rĂ© en eau) montre que l’on peut crĂ©er un jardin en utilisant beaucoup moins d’eau que dans un jardin conventionnel avec un sol plus appropriĂ© ou une utilisation de l’ombre pour limiter l’évaporation ;
  • Le Fragrance Garden (Jardin des senteurs). Cette partie est destinĂ©e aux plantes ayant des senteurs et des textures particulières. On trouve toutes sortes de plantes depuis les pelargonium aux feuilles parfumĂ©es jusqu’au gardĂ©nia au parfum capiteux ;
  • Le Medicinal Garden. Ce jardin mĂ©dicinal compte de nombreuses plantes dont les vertus curatives sont utilisĂ©es depuis toujours par les nombreux groupes culturels de l’Afrique australe.
  • The Dell est la partie la plus ancienne du jardin, avec pour Ă©picentre le Bain du Colonel Bird (Colonel Bird's Bath), construit en 1811, pour le Colonel Christopher Bird. PavĂ©e et entourĂ©e de fougères arborescentes, c’est l’une des zones les plus visitĂ©es de Kirstenbosch. L’amphithéâtre de cycas propose une impressionnante collection de ces plantes menacĂ©es ;
  • Le Fynbos Walk (la promenade du fynbos) est l'une des parties les plus apprĂ©ciĂ©es du jardin, principalement pour sa situation car elle se trouve dans la partie la plus haute de la zone cultivĂ©e du parc et offre ainsi une vue magnifique sur la ville du Cap. Cette vĂ©gĂ©tation, typique du sud-ouest de l’Afrique du Sud, se caractĂ©rise par des plantes buissonnantes ressemblant beaucoup au maquis mĂ©diterranĂ©en ;
  • Le Protea Garden propose une grande collection de protĂ©es, ces plantes typiques des fynbos qu’elles embellissent par leur floraison spectaculaire ;
  • Le Restio Garden expose ces joncs très courants et Ă©lĂ©gants prĂ©sents en abondance dans les fynbos. Cette zone toute proche de la partie non-cultivĂ©e du jardin attire par l’abondance de nombreux animaux et notamment des souimangas qui viennent butiner les fleurs de protĂ©es ;
La Camphor Avenue
  • La Camphor Avenue. La cĂ©lèbre avenue des camphriers est l’un des passages obligĂ©s du parc. Ces arbres aujourd’hui monumentaux furent plantĂ©s par Cecil Rhodes en 1898, en l’honneur de l’ImpĂ©ratrice Victoria. Non loin de lĂ , se trouve le Bushveld Garden qui reproduit les paysages typiques de savane avec acacias et hautes herbes.
  • La Mathew's Rockery (Rocaille de Mathew), construite en l’honneur du premier conservateur de Kirstenbosch, prĂ©sente une somptueuse collection de succulentes pouvant pousser Ă  l’extĂ©rieur parmi lesquelles aloès, euphorbes et autres crassulas. Une grande Ă©tendue de gazon est destinĂ©e aux concerts.
  • L’entrĂ©e du jardin est très intĂ©ressante car on y trouve notamment le Vygie Beds qui est en fait un immense parterre de ficoĂŻdes fleurissant en octobre offrant une large palette de couleurs vives. L’étang principal prĂ©sente un bel exemple de la vĂ©gĂ©tation des zones marĂ©cageuses : papyrus, nĂ©nuphars bleus et autres plantes palustres.
  • Le Annual garden prĂ©sente de nombreuses plantes du Namaqualand comme les dimorphotheca ou les gazania, très communes dans les jardins de l'hĂ©misphère nord.

Outre le jardin botanique lui-même, la partie non cultivée offre un grand intérêt. De nombreux sentiers très bien aménagés permettent de s’enfoncer dans cette forêt primaire du Cap, avec ses cycas et ses yellowwoods, typiques de cette végétation.

Références

    Articles connexes

    Liens externes

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