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Janet Frame

Janet Frame (/ˈd͡ʒænɪt fɹeɪm/[n 1]), connue aussi sous son nouveau nom adopté en 1958 de Nene Janet Paterson Clutha[1] - [2], née le à Dunedin et morte le [4] dans la même ville, est une écrivaine néo-zélandaise.

Janet Frame
Biographie
Naissance
Décès
(à 79 ans)
Dunedin
Nom dans la langue maternelle
Janet Paterson Frame
Autres noms
Nene Janet Paterson Clutha[1] - [2]
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Mouvement
Cheveux
Genres artistiques
Influencée par
Site web
Distinctions
Archives conservées par
Eberly Family Special Collections Library (d)[3]
Bibliothèque Hocken
Plaque commémorative

Biographie

Issue d’une famille ouvrière[5] - [6] de cinq enfants, elle se passionne très tôt pour la littérature, qu’elle étudie, et veut devenir « poète[7] ». Son entourage la pousse à choisir la carrière d’institutrice, mais après avoir essayé de l'exercer, elle finit par l'abandonner[4].

Profondément marquée par la mort de deux de ses sœurs par noyade à dix ans d’écart[6], très introvertie, elle est diagnostiquée à tort schizophrène en 1945[6]. Internée huit ans en hôpital psychiatrique où elle subit quelque deux cents électrochocs, notamment au Sunnyside Hospital de Christchurch, elle réussit tout de même à écrire[8].

En 1946, elle finit la rédaction de son premier recueil de nouvelles, Le Lagon et autres histoires, qui n'est publié qu'en 1951 alors qu’elle est toujours à l’hôpital[5]. Le prix littéraire qu’elle reçoit alors, le Hubert Church Memorial Award, alors l'une des récompenses littéraires les plus prestigieuses de Nouvelle-Zélande, la sauve de justesse de sa lobotomie qui était déjà programmée[9] - [10] - [11]. Libre de quitter l'hôpital, elle apprend plus tard, en subissant de nouveaux examens en Angleterre, qu’elle n’a finalement jamais souffert de schizophrénie[12].

Encouragée par son ami l'écrivain Frank Sargeson, elle écrit alors son premier roman, Les hiboux pleurent vraiment, qui paraît en 1957 (publié une première fois en France en 1984 chez Alinéa sous le titre La Chambre close)[10]. Puis elle quitte la Nouvelle-Zélande pendant sept ans et visite l’Europe. Elle vit à Ibiza, puis à Londres[13]. Le médecin qu’elle rencontre dans la capitale britannique lui conseille pour sa santé de ne jamais cesser d'écrire[14] : cet encouragement précieux lui permet d'achever son roman Visages noyés, paru en 1961, qui précipite lecteurs et lectrices au cœur de l'univers psychiatrique[15].

En mai 1958, elle a légalement changé son nom en Nene Janet Paterson Clutha, ceci afin de se rendre plus difficile à localiser, et en reconnaissance à l'importance du fleuve Clutha comme source d'inspiration dans son œuvre[2].

Elle retourne en Nouvelle-Zélande en 1963, à la mort de son père[16]. Après la rédaction de plusieurs romans dans les années 1960 et 1970, Janet Frame entreprend d'écrire son autobiographie : Un ange à ma table. Celle-ci recouvre trois volets : Ma terre mon île[17], Un été à Willowglen (paru pour la première fois en France sous le titre Parmi les buissons de matagouri) et Le Messager[18]. En , l'autrice rencontre la réalisatrice Jane Campion[19]. Celle-ci portera au cinéma huit ans plus tard Un ange à ma table, en 1990, ce qui contribue à faire découvrir son œuvre dans le monde entier[20]. Au sujet de cette adaptation et de la biographie parue sur elle, elle confie lors d'une rencontre avec l'écrivain Nadine Ribault, en octobre 2002, à Dunedin : « Votre vie, c’est comme une pièce de théâtre, il faut accepter qu’elle vous échappe, accepter l’interprétation du metteur en scène. »[21]

Janet Frame, à l'exception de plusieurs séjours en Grande-Bretagne et aux États-Unis, passe le reste de sa vie en Nouvelle-Zélande (« en recluse » selon certaines sources[22] - [23], tant la discrétion de celle qui a été de nombreuses fois honorée dans son pays est grande)[24]. Son œuvre compte onze romans, cinq recueils de nouvelles, un recueil de poèmes et un livre pour enfants[25]. Son dernier ouvrage, The Carpathians (en) (inédit en France, comme beaucoup de ses romans), est paru en 1988[6].

Elle meurt d’une leucémie à Dunedin le [26].

Hommages et distinctions

Å’uvres

  • Le Lagon et autres nouvelles (The Lagoon and Other Stories, 1951), traduction de Jean Anderson et Nadine Ribault, Postface de Nadine Ribault, des femmes-Antoinette Fouque, Paris 2006.
  • Visages noyés (Faces in the Water, 1961), traduction de Solange Lecomte, Éditions du Seuil, Paris, 1963 ; réédité sous le titre Visages noyés, Éditions Joëlle Losfeld, 1996, Éditions Payot et Rivages, Paris, 2004.
  • Le Jardin aveugle (Scented Gardens for the Blinds, 1963), traduction de Dominique Mainard, Éditions Payot et Rivages, Paris, 2004.
  • La Fille-bison (Daughter Buffalo, 1972), traduction Dominique Mainard, Éditions Joëlle Losfeld, Paris, 2002.
  • Ma terre, mon île (To the Is-Land, An Autobiography, 1982), traduction d’Anne Damour, Éditions Les Belles Lettres, 1992, réédité sous le titre « Ma terre, mon île, un ange à ma table », traduction Dominique Mainard, aux Éditions Joëlle Losfeld, Paris, 2000.
  • Poussière et lumière du jour (extraits de You Are Now Entering the Human Heart, 1983), traduction de Dominique Mainard, Éditions Joëlle Losfeld, Paris, 1995.
  • Un été à Willowglen, Autobiographie, J. Losfeld, Paris, 1995.
  • La Chambre close (Owls Do Cry, 1957), traduction de Catherine Vieilledent, Alinéa, Aix-en-Provence, 1986 (réédité sous le titre Les hiboux pleurent vraiment, Éditions Joëlle Losfeld, 1994, Éditions Payot & Rivages, 2002).
  • Parmi les buissons de Matagouri (An Angel at My Table, An Autobiography, 1984), traduction de Françoise Robert, Hommes et Groupes éditeurs, Paris, 1986, réédité sous le titre « Un été à Willowglen, Un ange à ma table », vol.2, Éditions Joëlle Losfeld, 1995.
  • Le messager, un ange à ma table, vol.3 (The Envoy from Mirror City, An Autobiography, 1985), traduction de Dominique Mainard, Éditions Joëlle Losfeld, 1996.
  • Vers l’autre été (Towards Another Summer, 2007), traduction Marie-Hélène Dumas, Éditions Joëlle Losfeld, Paris, 2011.
  • Bonhomme de neige, bonhomme de neige (Snowman Snowman), traduction de Keren Chiaroni et Élisabeth Letertre, des femmes-Antoinette Fouque, Paris, 2020[29].

Notes et références

Notes

  1. Prononciation en anglais standard retranscrite phonémiquement selon la norme API.

Références

  1. (en) « Miss Nene Janet Paterson Clutha (Janet Frame), ONZ, CBE (1983) », sur dpmc.govt.nz, Department of the Prime Minister and the Cabinet (consulté le ).
  2. (en) « Story: Frame, Janet Paterson », sur teara.govt.nz, https://teara.govt.nz (consulté en ).
  3. « https://psu.summon.serialssolutions.com/search/results?s.q=jane+frame+papers#!/search/document?ho=t&l=en&q=janet%20frame%20papers&id=FETCHMERGED-psu_catalog_a28095332 » (consulté le )
  4. (en) « Biography », sur janetframe.org.nz, Janet Frame Literary Trust (consulté le ).
  5. (en) The Arts Foundation, « Janet Frame’s Biography », sur thearts.co.nz (consulté le ).
  6. (en) Janet Frame sur l’Encyclopædia Britannica.
  7. Janet Frame (trad. de l'anglais), Un été à Willowglen : Un ange à ma table II [« An Angel at My Table (Autobiography 2) »] (autobiographie), Paris, Gallimard, coll. « Littérature étrangère/Joëlle Losfeld », , 276 p. (ISBN 978-2-909906-55-3).
  8. (en) New Zealand Ministry for Culture and Heritage Te Manatu Taonga, « Hospitalisation and publication », sur teara.govt.nz (consulté le )
  9. (en) Janet Frame, An Autobiography, New York, George Braziller, (1re éd. 1989), p. 222-223; (en) Michael King, Wrestling with the Angel: A Life of Janet Frame, Penguin, , p. 111-112
  10. Janet Frame sur le site de l'Encyclopædia Universalis.
  11. Anne Pons, « Janet Frame: la souffrance et la gloire », L'Express,‎ (ISSN 0014-5270, lire en ligne, consulté le ).
  12. (en) Alan Tinkler, « Janet Frame », dans John O'Brien, Review of Contemporary Fiction : Robert Creeley / Louis-Ferdinand Céline / Janet Frame [« Revue de la fiction contemporaine »], vol. XXIV, t. 2 (revue littéraire), Dalkey Archive Press, , 1re éd., 160 p., 15,20 Ã— 22,60 cm, relié (ISBN 978-1564783653, lire en ligne [PDF]), p. 89-122.
  13. « Un ange à ma table – An Angel at my Table », sur larousse.fr, Éditions Larousse (consulté le ).
  14. Josyane Savigneau, « Une nouvelle visite à Janet Frame », Le Monde,‎ (ISSN 0395-2037, lire en ligne, consulté le ).
  15. (en) Sylvie Gambaudo, « Melancholia in Janet Frame's Faces in the Water », Literature and Medicine, vol. 30, no 1,‎ , p. 42–60 (ISSN 1080-6571, DOI 10.1353/lm.2012.0008, lire en ligne, consulté le ).
  16. (en) « Janet Frame », The Telegraph,‎ (ISSN 0307-1235, lire en ligne, consulté le ).
  17. Janet Frame (trad. de l'anglais), Ma terre, mon île : autobiographie, vol. 1, Paris, Joëlle Losfeld, , 227 p. (ISBN 2-84412-052-0 et 978-2-84412-052-6, OCLC 491257510).
  18. Janet Frame (trad. de l'anglais), Le messager : autobiographie, vol. 3, Paris, J. Losfeld, 245 p. (ISBN 978-2-07-078795-1, 2-07-078795-8 et 978-2-07-078797-5, OCLC 758289625).
  19. (en) Jane Campion, « Jane Campion recalls her encounters with Janet Frame », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le ).
  20. « Un ange à ma table de Jane Campion - (1990) - Drame, Drame sentimental » (consulté le ).
  21. Nadine Ribault, Visite à Janet Frame, Revue Les Moments Littéraires n°12, 2ème sem. 2004, et Postface à Le Lagon et autres nouvelles, traduction Nadine Ribault et Jean Anderson, Les Éditions des femmes 2006.
  22. (en) Reuters / Sharon Verghis, « Reclusive writer Janet Frame dead », sur The Sydney Morning Herald, (consulté le )
  23. Josyane Savigneau, « Une nouvelle visite à Janet Frame », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  24. (en) « Janet Frame: An Angel at My Table from the archives », sur Now To Love (consulté le ).
  25. (en) « Janet Frame: Autobiography », sur medhum.med.nyu.edu, NYU Grossman School of Medicine, (consulté le ).
  26. André Claver, « Redécouvrir Janet Frame », L'Express,‎ (ISSN 0014-5270, lire en ligne, consulté le ).
  27. « Janet Frame - Site Gallimard », sur www.gallimard.fr (consulté le )
  28. « Janet Frame Day Therapy Center », sur remediation-cognitive.org, Association francophone de remédiation cognitive, (consulté le ).
  29. « Bonhomme de neige Bonhomme de neige, Janet Frame (par Yasmina Mahdi) », sur www.lacauselitteraire.fr (consulté le )

Liens externes

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