Jan de Haas (pasteur)
Jan de Haas, né le à Rotterdam, aux Pays-Bas, et mort le , est un pasteur de rue protestant de nationalité néerlandaise, exerçant à Lausanne dans les années 1980 et 1990. Il est le père du consultant vocal Robin de Haas.
Jan de Haas (pasteur) | |
Généralités | |
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Nom | Jan de Haas |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Pays-Bas |
Date de décès | |
Âge au décès | 65 ans |
Nationalité | Néerlandaise |
Pays de résidence | Suisse |
Spiritualité | |
Religion | Protestantisme |
Fonctions | |
Service | Pasteur de rue |
Vie personnelle | |
Enfant(s) | Robin de Haas |
Biographie
Jan de Haas naît le [1] à Rotterdam, aux Pays-Bas[2], où il passe son enfance[3]. Deuxième d'une famille de sept enfants[4] - [5], il est issu d'une grande famille de constructeurs de bateaux[6]. Son père est directeur de chantiers navals[7].
Lors de son adolescence, où il expérimente les psychotropes, il fait la connaissance du religieux catholique Huub Oosterhuis (en). C'est cette rencontre qui lui donne envie de devenir prêtre[7]. Après un séjour de plusieurs mois aux États-Unis, il décide de faire des études de théologie[6]. Il les entame à Leyde et Amsterdam et les termine à l'Université de Lausanne en 1976[1] - [8]. Il rencontre sa deuxième épouse[7], Geneviève[9], d'origine broyarde à l'âge de 21 ans, lors d'un séminaire de communication en Suisse[6] - [10]. Ils auront deux enfants[10], dont le consultant vocal Robin de Haas[9]. Ils se séparent quand Robin de Haas a six ans et divorcent deux ans plus tard. Ils se remarient quand Robin de Haas a 22 ans[11]. Lors de ses études à Lausanne, Jan de Haas vit dans une ferme communautaire à Daillens[9] - [12].
Il est nommé pasteur dans l'Ouest lausannois en 1978, à Chavannes-Épenex[6], où il découvre la réalité de la toxicomanie[10].
Il est pasteur de la paroisse de Saint-Luc à Lausanne à partir de 1990 et pasteur de rue à mi-temps à partir de Pâques 1991[2], officialisant un travail qu'il faisait déjà [8].
Il quitte ce poste en septembre 2002 pour devenir délégué pour l'Europe orientale et le Caucase à Erevan, en Arménie, pour l'Entraide protestante suisse[3] - [13], puis exerce à nouveau le pastorat à Moudon, à l'Église Saint-Étienne[9], de mai 2004[14] à 2015, année où il prend sa retraite[10]. Il ouvre une Épicerie du cœur, à Moudon[15], où les démunis peuvent se fournir gratuitement en nourriture tous les jeudis[16].
Il a été membre du Conseil communal de Moudon dans les rangs du Parti socialiste[9]. Il est également président de la Fédération des centres de loisirs de Lausanne pendant plusieurs années jusqu'en 1992[17].
Pastorale de rue
Son poste à Lausanne est créé par les paroisses protestantes pour atteindre les gymnasiens, les réfugiés et les marginaux. Il exerce ce ministère en parallèle à celui de Mère Sofia[3] et le définit comme suit : « rencontrer, accueillir les gens qui sont à la rue, leur révéler leur beauté »[8]. À partir de 1995, il est également chargé d'accompagner les malades du sida[2] - [19] - [20].
« Aux yeux de Dieu, la marge, c'est le centre. »[21]
À ce poste, il distribue des seringues propres aux toxicomanes sans autorisation[10] et réhabilite notamment la chapelle de la Maladière à Vidy, où il organise un culte pour les marginaux tous les dimanches soir[6]. En 1997, l'Agence télégraphique suisse rapporte que les locaux de la pastorale, ouverts le [7] à la rue de l'Ale et comptant une trentaine de bénévoles en plus de Jan de Haas et de la diacre, « accueillent entre 80 et 100 personnes par jour »[22].
En 1999, Jan de Haas ouvre Le Passage, lieu d'accueil de jour pour les sans-abri situé au Vallon à Lausanne[23].
Son travail débouche sur la création par l'Église évangélique réformée du canton de Vaud d'un demi-poste par région pour un « ministère de solidarité »[8].
« En douze ans, je ne me suis pas habitué à la misère et la solitude crasse. [...] L'extrême pauvreté est et reste un scandale et une anomalie dans un pays riche comme le nôtre. »[8]
Références
- Alain Walther, « 20 mariages et 115 enterrements », 24 heures,‎ , p. 14 (lire en ligne)
- D.Ab., « Le "pasteur Heineken" fait mousser le 1er août », Journal de Genève et Gazette de Lausanne,‎ , p. 13 (lire en ligne)
- Pierre Léderrey, « Jan de Haas : "Je crois avoir donné tout ce que j'avais à offrir" », La Liberté,‎ , p. 25 (lire en ligne)
- « Jan de Haas », sur célébrer.ch, (consulté le )
- DAP, « Un homme libre guidé par la solidarité et l'amour », La Broye,‎ , p. 24 (lire en ligne)
- Donaly, « Un petit bout de chemin avec le pasteur Jan de Haas qui prend désormais sa retraite », Journal de Moudon,‎ , p. 5 (lire en ligne)
- Patricia Gnasso, « De la contestation au pastorat », Le Matin Dimanche,‎ , p. 2 (lire en ligne)
- F.W., « Pionnier de l'aumônerie de rue en Suisse », La Presse Nord vaudois,‎ , p. 12 (lire en ligne)
- Romaric Haddou, « L'ancien pasteur Jan de Haas avait foi en tous » , sur 24 heures, (consulté le )
- Jérôme Cachin, « Décès du pasteur Jan de Haas », sur www.laliberte.ch, (consulté le )
- Robin des voix, Frédéric Gonseth et Catherine Azad (réalisateurs) (, 87 minutes), 9 min. 54
- Francine Brunschwig, « Ils travaillent dans la rue », 24 heures,‎ , p. 45 (lire en ligne)
- Alain Walther, « Dernier culte pour le pasteur des rues », 24 heures,‎ , p. 24 (lire en ligne)
- gef, « Installation du pasteur Jan de Haas », Journal de Moudon,‎ , p. 5 (lire en ligne)
- « Le pasteur des rues, Jan de Haas, est décédé », sur lafree.ch, (consulté le )
- « Jan de Haas, ministre des rues », La Première (radio), émission Hautes fréquences, 56 min. 44, sur rts.ch, (consulté le )
- Marlyse Cuagnier, « Le président de la Fédération des centres de loisirs démissionne », Journal de Genève et Gazette de Lausanne,‎ , p. 21 (lire en ligne)
- RTS.ch, « Le pasteur des rues lausannoises est décédé », sur rts.ch, (consulté le )
- Alain Walther, « "Il y a urgence..." », L'Hebdo,‎ , p. 109 (lire en ligne)
- Chantal Tauxe, « L'Église protestante est en synode. Un pasteur accompagnera les sidéens », 24 heures,‎ , p. 19 (lire en ligne)
- Gabrielle Desarzens, « Jan de Haas, l’homme qui cherche à « faire Eglise » avec les personnes en marge », sur lafree.ch, (consulté le )
- Agence télégraphique suisse, « Nouvelle force pour la pastorale de rue », Journal de Genève et Gazette de Lausanne,‎ , p. 8 (lire en ligne)
- Laurent Caspary, « Accueillir sans juger », 24 heures,‎ , p. 18 (lire en ligne)