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Jamal Maarouf

Jamal Maarouf (en arabe : ŰŹÙ…Ű§Ù„ مŰčŰ±ÙˆÙ), dit Abou Khalid[1] (en arabe : ŰŁŰšÙˆ ŰźŰ§Ù„ŰŻ), nĂ© vers 1975[2], est un chef rebelle de la guerre civile syrienne.

Jamal Maarouf
Surnom Abou Khalid
Naissance (47-48 ans)
Origine Syrien
Allégeance Armée syrienne libre
Commandement Brigades des martyrs de Syrie (2012-2015)
Front révolutionnaire syrien (depuis 2013)
Conflits Guerre civile syrienne
Faits d'armes Bataille de Jabal al-Zawiya (2014)

Biographie

Avant le dĂ©but de la guerre civile syrienne, Jamal Maarouf est ouvrier dans la construction[3]. Polygame, il est mariĂ© Ă  trois femmes et a 13 enfants[1] - [4]. Selon Benjamin Barthe, reporter pour Le Monde : « Quoique emprunt du conservatisme de rigueur dans les campagnes syriennes, l’homme n’est ni salafiste ni FrĂšre musulman »[3]. Pour l'activiste syrien Ammar Abdulhamid, auteur d'un article pour Foreign Policy, Jamal Maarouf « dĂ©fend des valeurs traditionnelles, un mĂ©lange d'islam et de mƓurs rurales plutĂŽt qu'une idĂ©ologie politique. Il ne prĂ©conise pas la crĂ©ation d'un État islamique, se mĂ©fie des groupes salafiste et dĂ©teste les FrĂšres musulmans. Sur le plan opĂ©rationnel, cependant, il collabore avec tous. C'est cette tendance pragmatique qui domine chez la plupart des chefs rebelles »[1].

Au dĂ©but du conflit, Jamal Maarouf prend les armes dans le gouvernorat d'Idleb et en , il est Ă  la tĂȘte des Brigades des martyrs de Syrie, un groupe de l'ArmĂ©e syrienne libre basĂ© dans le Jabal al-Zawiya, une rĂ©gion montagneuse au sud d'Idleb[3]. Fin 2013, il prend Ă©galement le commandement d'une coalition de groupes rebelles : le Front rĂ©volutionnaire syrien (FRS), dont les Brigades des martyrs de Syrie sont la faction dominante[5] - [6].

Jamal Maarouf fait cependant l'objet d'accusations de corruption, d'abus et d'exactions[3] - [7] - [2] - [4]. Selon Benjamin Barthe : « Son aura de guerrier a été peu à peu ternie, cependant, par des accusations de corruption. On lui reproche de détourner à son profit les fonds que lui envoient ses bailleurs saoudiens »[3].

En , Jamal Maarouf participe activement Ă  la tĂȘte de son groupe Ă  l'offensive menĂ©e par les rebelles contre l'État islamique en Irak et au Levant qui est chassĂ© du gouvernorat d'Idleb[3]. Mais peu aprĂšs, des tensions opposent le Front rĂ©volutionnaire syrien et le Front al-Nosra en raison de leur rivalitĂ© pour le contrĂŽle de la contrebande de pĂ©trole avec la Turquie et Ă  cause du soutien apportĂ© par les États-Unis au FRS[3]. En , le Front al-Nosra commence Ă  subir des bombardements des AmĂ©ricains, qui livrent Ă©galement des lance-missiles BGM-71 TOW aux FRS ; les djihadistes dĂ©cident alors de passer Ă  l'attaque[3]. DĂ©but , les combats Ă©clatent et tournent Ă  l'avantage du Front al-Nosra qui s'empare de la rĂ©gion du Jabal al-Zawiya et de Deir Sounboul, le quartier-gĂ©nĂ©ral souterrain de Jamal Maarouf[3] - [7] - [8]. Au cours des combats, des militants publient une vidĂ©o dans laquelle Jamal Maarouf s'adresse par talkie-walkie Ă  Abou Mohammed al-Joulani, le chef du Front al-Nosra : « Tu as terni le nom de l'islam, tu as terni la religion. Pourquoi tu nous attaques? Tu n'es rien, tu es identique Ă  Baghdadi, espĂšce de salaud »[9]. Le Front al-Nosra rĂ©plique en accusant Maarouf de « corruption » et de « s'Ă©loigner de la rĂ©volution »[9].

AprĂšs la dĂ©route de ses troupes Jamal Maarouf trouve refuge en Turquie, imitĂ© par un grand nombre de ses combattants, tandis que d'autres rejoignent les rangs du Front al-Nosra[3] - [2]. Les troupes du Front rĂ©volutionnaire syrien sont Ă©vincĂ©es du nord de la Syrie et ne sont plus actives que dans le gouvernorat de Deraa, au sein du Front du Sud[2]. Le gouvernement turc fournit un logement Ă  Jamal Maarouf[2]. En janvier 2016, il dĂ©clare dans une interview pour le journal Le Monde : « Je suis un fils de la rĂ©volution et je ne l’ai pas abandonnĂ©e. MĂȘme si je suis loin du terrain, mon esprit est toujours lĂ -bas » ; il affirme cependant ne pouvoir regagner la Syrie : « J’y ai trop d’ennemis. Aujourd’hui, en Syrie, on ne sait plus qui est avec qui. La contre-rĂ©volution menĂ©e par l’EI et Nosra a brouillĂ© les cartes. L’ArmĂ©e syrienne libre est trop faible. J’ai besoin de davantage de soutien avant de retourner sur le terrain »[2].

Notes et références

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