Jacques de Bugnin
Jacques de Bugnin[1] est un écrivain de la fin du XVe siècle, né à Lausanne, considéré comme le premier poète de Suisse romande, à une époque où Lausanne est partie intégrante du duché de Savoie. Il est l’auteur d’un texte, Congié pris du siecle seculier, qui appartient au genre médiéval du congé.
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XVe siècle |
Ordre religieux |
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Biographie
En 1462, il est chapelain de la cathédrale de Lausanne et curé de Saint-Martin de Vaud (dans le canton de Fribourg). En 1476, il est nommé à titre temporaire official (juge ecclésiastique) et vicaire de l’évêché de Lausanne, en l’absence du vicaire général Dominique de Borceriis[2].
Cette même année 1476, il renonce à ses bénéfices, laisse ses biens à son neveu Pierre Borellier, prêtre du diocèse de Lausanne, et annonce son intention de partir en pèlerinage à Rome. Il n’y a pas de preuves irréfutables de ce séjour à Rome, bien qu'il paraisse plausible. On retrouve Jacques de Bugnin comme moine à l'abbaye cistercienne de Tamié en Savoie. Il n’y a pas de certitude qu’il y soit mort[3].
Œuvre littéraire
Il y achève le [4] un poème, Congié pris du siecle seculier, de 1019 vers : c’est une méditation à caractère moral, avec des éléments autobiographiques dans le prologue de 68 vers et l’explicit. Il est organisé en courtes sentences de deux vers, classées par ordre alphabétique (de Adieu à Vouloir). Ces sentences, qui tiennent souvent du proverbe, ont peu d’originalité et relèvent souvent de la sagesse populaire, en prônant le juste milieu. Le Congié a fait l’objet de quatre éditions incunables [5] et de quatre éditions imprimées au début du XVIe siècle.
Bibliographie
- (fr) Jacques de Bugnin, Le Congié pris du siècle séculier, poème publié avec une introduction, éd. Arthur Piaget, Attinger, coll. « Recueil de travaux publiés par la Faculté des lettres de Neuchâtel », 6, Neuchâtel et Paris, 1916.
- (fr) Françoise Fery-Hue, « Jacques de Bugnin », dans Dictionnaire des lettres françaises : le Moyen Âge, éd. Geneviève Hasenohr et Michel Zink, Fayard, Paris, 1992, p. 728.
- (fr) Alain Corbellari, « Jacques de Bugnin entre deux mondes », dans « Pour acquerir honneur et pris ». Mélanges de moyen français offerts à Giuseppe Di Stefano,éd. Maria Colombo Timelli et Claudio Galderisi, CERES, Montréal, 2004, p. 37-45.
Liens internes
Notes
- On le trouve aussi désigné sous le nom de Borellier, Boralley ou Borelly, qui est le nom de sa mère.
- De 1472 à 1746, l’évêque de Lausanne est Giuliano della Rovere, le futur pape Jules II.
- Le nécrologe de l’abbaye de Talloires indique le décès en 1486 d’un Jacques de Bugnin, enterré dans le cloître ; voir Bruno-Jean Martin, Histoire des moines de Tamié, Le Hénaff éditeur, Saint-Etienne, 1982, p. 22-23.
- « La veille du benoist saint Martin / l’an mil estant quatre cent et octante / dedans juillet… », vers 1004-1005
- A Genève, chez Louis Cruse, vers 1487 ; à Lyon : chez Jean Du Pré vers 1490, chez Michel Topié et Jacques Heremberck vers 14890-1494 ; à Vienne chez Peter Schenck, vers 1496 ; voir Gesamtkatalog der Wiegendrücke