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Iva Toguri D'Aquino

Iva Ikuko Toguri D'Aquino (en japonais : ă‚ąă‚€ăƒăƒ»æˆžæ —ăƒ»ăƒ€ă‚­ăƒŽ), nĂ©e le Ă  Los Angeles et morte le Ă  Chicago, Ă©tait une citoyenne amĂ©ricaine d'origine japonaise qui fut une « rose de Tokyo », une participante Ă  la diffusion de propagande nippone en langue anglaise par radio Ă  destination des soldats alliĂ©s pendant la Seconde Guerre mondiale.

Iva Toguri D'Aquino
Iva Toguri D'Aquino.
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  90 ans)
Chicago
Nom dans la langue maternelle
æˆžæ —éƒć­
Nationalités
Formation
Université de Californie à Los Angeles
Compton High School (en)
Compton College (en)
Activité
Autres informations
A travaillé pour
Parti politique
Condamnée pour
Condamnations
Emprisonnement (en), amende

Biographie

Iva Toguri D'Aquino est nĂ©e Ă  Los Angeles d'immigrants japonais[1], son pĂšre, Jun Toguri est arrivĂ© aux États-Unis en 1899 et sa mĂšre, Fumi, en 1913[2]. ÉlevĂ©e dans le christianisme, elle fait ses Ă©tudes secondaires Ă  Mexico et San Diego avant de revenir Ă  Los Angeles pour le lycĂ©e[2]. Elle est diplĂŽmĂ©e de l'UniversitĂ© de Californie Ă  Los Angeles en 1940 en zoologie[3].

Le , elle embarque sur un navire partant de San Pedro pour le Japon, pour rendre visite Ă  de la famille[2]. N'ayant pas de passeport, le DĂ©partement d'État des États-Unis lui dĂ©livre un Certificat d'Identification[4]. En aoĂ»t, elle fait une demande de passeport auprĂšs du consulat amĂ©ricain au Japon pour rentrer chez elle. La demande est envoyĂ©e au DĂ©partement d'État mais aprĂšs l'Attaque de Pearl Harbor le , ils refusent de reconnaĂźtre sa nationalitĂ© amĂ©ricaine[2].

The Zero Hour

Toguri en décembre 1944 à Radio Tokyo

Alors que débute la Guerre du Pacifique, le gouvernement japonais la presse de renoncer à sa nationalité américaine, comme à tous les autres Américains sur le territoire japonais à l'époque. Elle refuse et est déclarée comme ennemi étranger et interdite de carte de rationnement[5]. Pour subvenir à ses besoins, elle est embauchée comme dactylographe dans une agence d'informations japonaise et commence alors à travailler pour Radio Tokyo[2].

En , les prisonniers de guerre alliés sont obligés de participer à des émissions de propagande et elle est sélectionnée pour présenter l'émission The Zero Hour[2]. Son producteur est le major de l'armée australienne Charles Cousens, capturé durant la bataille de Singapour et forcé de prendre part à cette émission[5] - [6]. Ils travaillent avec le capitaine de l'armée américaine Wallace Ince et le lieutenant de l'armée philippine Normando Ildefonso[2]. D'Aquino refuse d'enregistrer des émissions anti-américaines. Cousens et elle décident alors d'en faire une source d'amusement. La propagande japonaise officielle souvent incompétente en anglais comprend mal cependant leurs nuances et double sens[4].

Iva Toguri D'Aquino participe Ă  de nombreux sketches mais ne prĂ©sente pas les informations[2]. Elle gagne environ 150 yen par mois (soit environ €). Pendant la guerre, ni elle, ni les autres radiodiffuseurs n'utilisent le nom de « rose de Tokyo » pour parler d'elle en particulier. Ce nom est le nom commun donnĂ© Ă  toutes les voix fĂ©minines diffusant la propagande sur la radio japonaise[2]. Elle prĂ©sente prĂšs de 340 Ă©pisodes de The Zero Hour[5] - [7] sous les pseudos de « Ann » (pour « Announcer ») et plus tard, « Orphan Ann »[5], en rĂ©fĂ©rence au personnage du comic Little Orphan Annie[1].

AprĂšs-guerre et procĂšs

Arrestation

Toguri interviewée par la presse en septembre 1945

AprĂšs la capitulation du Japon le , le Cosmopolitan et l'International News Service lui proposent 2 000 $ pour une interview exclusive[8]. Ayant besoin d'argent et cherchant toujours Ă  rentrer chez elle, elle est sur le point d'accepter lorsqu'elle est arrĂȘtĂ©e le [2]. Elle passe un an en prison avant d'ĂȘtre libĂ©rĂ©e, ni le Federal Bureau of Investigation (FBI), ni le personnel du gĂ©nĂ©ral Douglas MacArthur n'ayant trouvĂ© de preuve de son aide aux forces de l'Axe[9]. Les prisonniers de guerre amĂ©ricains et australiens ayant Ă©crit ses scripts prouvent qu'elle n'a commis aucun mĂ©fait[10].

Selon le site du FBI, « l'enquĂȘte du FBI sur les activitĂ©s d'Aquino couvre une pĂ©riode de cinq ans. Au cours de celle-ci, le FBI a interrogĂ© des centaines d'anciens membres des forces armĂ©es amĂ©ricaines ayant servi dans le Pacifique Sud pendant la Seconde Guerre mondiale, dĂ©terrĂ© des documents japonais oubliĂ©s et Ă©coutĂ©s des enregistrements des Ă©missions d'Aquino »[11]. Conduite avec le Counter Intelligence Corps de l'armĂ©e amĂ©ricaine, ils « ont menĂ© une enquĂȘte approfondie pour dĂ©terminer si D'Aquino a commis des crimes contre les Etats-Unis. Au mois d'octobre suivant, les autoritĂ©s ont dĂ©cidĂ© que les informations rĂ©coltĂ©es ne mĂ©ritaient pas de poursuites et elle a Ă©tĂ© libĂ©rĂ©e »[12].

Elle demande Ă  rentrer aux États-Unis pour permettre Ă  son enfant de naĂźtre sur le sol amĂ©ricain[2] - [5] mais l'animateur radio et journaliste Walter Winchell fait pression contre elle dans les mĂ©dias[2]. Son enfant naĂźt finalement sur le sol japonais mais meurt peu aprĂšs[5]. Peu aprĂšs, elle est de nouveau arrĂȘtĂ©e par les autoritĂ©s militaires amĂ©ricaines et envoyĂ©e Ă  San Francisco le oĂč elle est accusĂ©e de trahison pour avoir « adhĂ©rĂ© au gouvernement impĂ©rial du Japon pendant la Seconde Guerre mondiale et pour leur avoir apportĂ© aide et rĂ©confort »[2].

ProcĂšs pour trahison

Son procÚs pour trahison s'ouvre le à la cour fédérale de San Francisco[2]. Ce fut le plus long et le plus coûteux des procÚs de l'histoire américaine à cette date[7]. Toguri est défendue par des avocats menés par Wayne Mortimer Collins, un avocat spécialisé dans les droits de nippo-américains[13]. Il demande l'aide de Theordora Tamba, qui deviendra un ami proche de D'Aquino jusqu'à sa mort en 1973[2].

Le , elle est reconnue coupable d'une seule accusation qui statue : « un jour d', la date exacte Ă©tant inconnue pour les jurĂ©s, l'accusĂ©e a, Ă  Tokyo, Japon, dans les studios de la Broadcasting Corporation of Japan, parlĂ© Ă  la radio de la perte de navires alliĂ©s »[11]. Elle est condamnĂ©e Ă  une amende de 10 000 $ et Ă  dix ans de prison, son avocat la considĂ©rant ayant Ă©tĂ© dĂ©clarĂ©e « coupable sans preuve »[5]. Elle est envoyĂ©e Ă  la Prison fĂ©dĂ©rale pour femmes de Alderson (Virginie-Occidentale)[2]. Elle est libĂ©rĂ©e sur parole le aprĂšs six ans et deux mois d'incarcĂ©ration et dĂ©mĂ©nage Ă  Chicago[2].

Pardon présidentiel

En 1976, une enquĂȘte du Chicago Tribune par Ron Yates dĂ©couvre que Kenkichi Oki et George Mitsushio, deux des tĂ©moins principaux du procĂšs D'Aquino, se sont parjurĂ©s. Ils avouent que le FBI et l'armĂ©e amĂ©ricaine les ont entraĂźnĂ©s sur ce qu'ils devaient dire et ont menacĂ© de les poursuivre pour trahison s'ils ne coopĂ©raient pas[14].

Le prĂ©sident amĂ©ricain Gerald Ford lui accorde une grĂące prĂ©sidentielle inconditionnelle lors de son dernier jour Ă  la Maison-Blanche le , sur la base de ce reportage du Chicago Tribune et sur les prĂ©cĂ©dents problĂšmes soulevĂ©s pendant le procĂšs[15]. La dĂ©cision est votĂ©e de façon unanime Ă  l’AssemblĂ©e et au SĂ©nat de la LĂ©gislature d'État de la Californie[1]. La grĂące lui permet de rĂ©cupĂ©rer la nationalitĂ© amĂ©ricaine qui lui avait Ă©tĂ© retirĂ©e lors de sa condamnation[4].

DerniÚres années

Le , le Comité des Vétérans de la Seconde Guerre mondiale décerne à D'Aquino le Edward J. Herlihy Citizenship Award pour « son esprit indomptable, son amour de la patrie et son courage qui fut un exemple pour ses compagnons américains »[16]. Selon son biographe, elle considÚre ce jour comme le plus important de sa vie[14].

Iva Toguri D'Aquino meurt le Ă  l'hĂŽpital de Chicago, Ă  l'Ăąge de 90 ans[17] - [18].

Voir aussi

Références

  1. (en-US) Richard Goldstein, « D’Aquino, Linked to Tokyo Rose Broadcasts, Dies », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consultĂ© le )
  2. (en) Duus, Masayo, Tokyo Rose: Orphan of the Pacific, Kodansha International Ltd.,
  3. « Edward J. Herlihy 2005 Citizenship Award RecipientIva Toguri », (version du 2 décembre 2008 sur Internet Archive)
  4. (en) « Iva Toguri, 90, branded as WWII 'Tokyo Rose' - The Boston Globe », sur www.boston.com (consulté le )
  5. (en-US) « Tokyo Rose - Full Episode » (consulté le )
  6. (en) Close, Frederick P., Tokyo Rose / An American Patriot: A Dual Biography, Scarecrow Press,
  7. (en) Okihiro, Gary Y., Encyclopedia of Japanese American Internment, Greenwood,
  8. (en) Clark Lee, One last look around, Duell, Sloan and Pearce,
  9. (en) Siemaszko, Corky, « Still not Tokyo Rose: Long free, at 90, she's imprisoned by a myth », New York Daily News,‎
  10. (en) « Iva Toguri D'Aquino Dies at 90 », NPR.org,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  11. « FBI — Iva Toguri d’Aquino and “Tokyo Rose” », (version du 22 dĂ©cembre 2015 sur Internet Archive)
  12. (en) Rex B. Gunn, They Called Her Tokyo Rose,
  13. (en) « Japanese Americans, the Civil Rights Movement and Beyond »
  14. (en-GB) « Death ends the myth of Tokyo Rose », BBC,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  15. « Miss Yourlovin: Chapter 5 », sur www.gutenberg-e.org (consulté le )
  16. (en-US) « Setting the Record Straight | American Veterans Center », sur www.americanveteranscenter.org (consulté le )
  17. (en-US) « MSN | Outlook, Office, Skype, Bing, Breaking News, and Latest Videos », sur msnbc.msn.com (consulté le )
  18. (en) « The Times & The Sunday Times » (consulté le )
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