Ismaïl Alexandrani
Ismaïl Al Sayed Mohamed Omar Toufic, né le à Alexandrie, également connu sous son nom de plume Ismaïl Alexandrani (اسماعيل الاسكندراني), en référence à sa ville natale, est un journaliste égyptien, spécialiste de la région du Sinaï. En 2015, il est arrêté par la police égyptienne et condamné en 2018 à dix années de réclusion criminelle pour « divulgation de secrets d’État » et « appartenance à un groupe interdit ».
Ismaïl Al Sayed Mohamed Omar Toufic | |
Surnom | Ismaïl Alexandrani |
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Nom de naissance | Ismaïl Al Sayed Mohamed Omar Toufic |
Naissance | Alexandrie |
Nationalité | Égypte |
Profession | Journaliste |
Spécialité | Sinaï |
Médias actuels | |
Pays | Égypte |
Historique | |
Presse écrite | Mada Masr (en) As-Safir Al Jazeera |
Biographie
Ismaïl Al Sayed Mohamed Omar Toufic naît le à Alexandrie[1].
Il est marié à Khadeega Gaafar[2].
Carrière journalistique
Ismaïl Alexandrani travaille jusqu'en 2015 pour plusieurs journaux du Proche et du Moyen-Orient (Mada Masr (en), As-Safir, Al Jazeera), en particulier sur les questions de djihadisme au Sinaï[3]. Dans ses articles, il se montre assez critique, notamment vis-à-vis de la politique sécuritaire du président Abdel Fattah al-Sissi.
Il publie également des articles dans la revue de l'université de Leyde, aux Pays-Bas. Il obtient en 2012-2013 une bourse de recherche au National Endowment for Democracy et, en 2015, une autre au Woodrow Wilson International Center for Scholars[4].
En 2016, il est nominé au prix RSF[5].
Arrestation et procès
Le , Ismaïl Alexandrani est arrêté à l'aéroport de Hurghada ; le 1er décembre, il est placé en détention provisoire pour quinze jours sous accusation de publication de « fausses informations dans l’objectif de nuire à l’intérêt national et de troubler la paix publique », ainsi que sous celle d'appartenir à la confrérie des Frères musulmans[4].
Sa détention provisoire est renouvelée tous les quarante-cinq jours durant les deux années qui suivent, soit la durée maximale de détention provisoire autorisée en Égypte. Son dossier est alors transféré à la justice militaire. Le , en son absence et sans qu'il en soit informé, la cour martiale le condamne à dix années de réclusion criminelle pour « divulgation de secrets de la sécurité nationale dans la péninsule du Sinaï » et « appartenance à un groupe interdit » ; cette information est démentie le jour même par le porte-parole des forces armées égyptiennes, mais le journaliste reste en prison[5]. Cette peine est par contre confirmée le , cette fois en sa présence[6]. Sa femme est autorisée à lui rendre visite à la prison de Tora où il est détenu[2].
Alain Gresh estime que ce sont « ses articles sur le Sinaï dans la presse internationale qui ont provoqué son arrestation »[3].
Notes et références
- « إسماعيل الإسكندراني.. أن تسجنك «طريقة عمل المحشي» », sur السفير العربي, (consulté le ).
- (en) « Ismail Alexandrani », sur Comité pour la protection des journalistes (consulté le ).
- « Égypte : Déjà deux ans de détention provisoire pour le journaliste Ismaïl Alexandrani », sur Reporters sans frontières, (consulté le ).
- Hélène Sallon, « En Égypte, un journaliste détenu pour avoir diffusé de « fausses informations » », Le Monde, (ISSN 0395-2037, lire en ligne).
- « Égypte : la plus grande confusion règne autour du sort d’Ismaïl Alexandrani », sur Reporters sans frontières, (consulté le ).
- « Égypte : la condamnation d’Ismaïl Alexandrani à 10 ans de prison confirmée », sur Reporters sans frontières, (consulté le ).