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Institut Kaiser-Wilhelm d'anthropologie, d'hérédité humaine et d'eugénisme

L'Institut Kaiser-Wilhelm d'anthropologie, d'hérédité humaine et d'eugénisme (Kaiser-Wilhelm-Institut für Anthropologie, menschliche Erblehre und Eugenik) est un établissement de recherche scientifique allemand dont la période d'activité s'est étendue sur une période de 18 années, de 1927 à 1945. La finalité de l'institut est l'eugénisme et l'hygiène raciale. Mais après 1941 à la suite de la débâcle allemande sur le front de l'Est, cela s'est exacerbé en un nettoyage ethnique par une Solution finale. Les programmes de recherches ont été financés jusqu'en 1939 par la Fondation Rockefeller.

Le bâtiment de l'Institut (photographie de février 2005).

Histoire

Dès 1922, d’éminents généticiens avaient réclamé la création d'un « établissement impérial pour l’étude de l’hérédité et des populations humaines ». L'Institut fut fondé par la Société Kaiser-Wilhelm en 1926 dans le quartier de Dahlem, à Berlin, et fut inauguré en 1927. Il avait initialement l’intention de prendre ses distances « avec les fanatiques et les dilettantes des mouvements politiques racistes et hygiénistes »[1]. Cette intention est ce que l'on nomme un "eugénisme positif" d'après Francis Galton.

Il était divisé en trois sections, celle d’anthropologie, dirigée par Eugen Fischer, celle d’hérédité humaine, dirigée par Otmar von Verschuer, et celle d'eugénisme, dirigée par Muckermann Hermann.

Il fut associé aux théories d'eugénisme et d'hygiène raciale prônées par leurs principaux théoriciens, Fritz Lenz, Otmar von Verschuer et Eugen Fischer. C'est sous la direction de ce dernier que fut entreprise la stérilisation des « bâtards de Rhénanie » issus de l'union de soldats français noirs et de civiles allemandes à la suite de l'occupation de la région par les troupes françaises en application du traité de Versailles. L'épisode avait donné lieu a une intense campagne de propagande raciste connue sous le nom de « honte noire ». Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'institut reçut régulièrement du Dr Josef Mengele à Auschwitz des fragments de corps humains, notamment des yeux et des crânes destinés à être utilisés pour démontrer les théories raciales et servir de justification aux politiques sociales fondées sur l'appartenance raciale.

Après la capitulation allemande, en mai 1945, des milliers de dossiers et d'échantillons de laboratoire de l'Institut furent transférés dans un endroit inconnu ou détruits, et ne purent jamais être récupérés par les Alliés pour servir de preuve dans les procès de crimes de guerre à l'appui de l'idéologie raciale nazie qui avait motivé le génocide de masse en Europe. Certains membres du personnel de l'Institut réussirent à échapper aux procès.

Directeurs

Notes et références

  1. (de) Peter Weingart, Jürgen Kroll, Kurt Bayertz: Rasse, Blut und Gene. Geschichte der Eugenik und Rassenhygiene in Deutschland, 3. Auflage, 746 S., Frankfurt a.M. 2001 (ISBN 3-518-28622-6), page245

Annexes

Articles connexes

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