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Informations et correspondances ouvrières

Informations et correspondances ouvrières (ICO) est un groupe conseilliste créé en 1958, après une scission de Socialisme ou barbarie autour de Claude Lefort et Henri Simon, et disparu en 1973.

ICO publiait un bulletin appelé Informations et liaisons ouvrières de 1958 à 1960, puis Informations et correspondances ouvrières.

Présentation

Point de vue général

ILO considère avec Claude Lefort que tout parti est un organisme artificiel « c’est-Ă -dire fabriquĂ© en dehors du prolĂ©tariat Â» et prĂ©conise un travail de liaison entre « les noyaux multiples de militants organisant librement leur activitĂ© Â».

considérant comme essentiels les mouvements spontanés, ILO se donne pour buts :

  • de rĂ©unir les travailleurs qui n'ont plus confiance dans les partis ou syndicats traditionnels ;
  • de permettre aux travailleurs de s'informer mutuellement sur leur lieu de travail, de dĂ©noncer les manĹ“uvres syndicales, de discuter les revendications, de s'apporter une aide rĂ©ciproque, d'intervenir dans les luttes, individuellement, en tant que travailleurs et non comme organisation ;
  • de favoriser la formation de comitĂ©s associant de façon active les travailleurs ;
  • de faire connaitre les luttes des travailleurs, luttes de rĂ©sistance Ă  tout l'appareil moderne de domination et Ă©tapes vers la gestion des entreprises et de la sociĂ©tĂ© par les travailleurs eux-mĂŞmes.

En 1968, une collaboration s'établit entre ICO et certains éléments du Mouvement du 22 mars (ceux qui étaient proches de Noir et Rouge) mais aussi des Cahiers de Mai. Ceci amène des affrontements avec des éléments du groupe des "Enragés" qui assistaient aux réunions d'ICO, débouchant sur le rejet des "Enragés". Cette période est suivie par la publication de deux brochures : La grève généralisée en France et L'autogestion, l'État et la Révolution, qui sous le couvert de la recherche d'une analyse globale de la situation sont en fait -pour une large part- les produits de contradictions internes qui iront en s'exacerbant.

Après

À partir du numéro 85, de septembre 69, Informations et Correspondances Ouvrières, jusque-là bulletin ronéoté, se transforme en revue imprimée :

« Depuis 10 ans, ce bulletin mensuel - ronĂ©otĂ© jusqu'alors - a Ă©tĂ© pour un cercle restreint de camarades (travailleurs ou autres) un lieu d'information rĂ©ciproque, d'Ă©changes, de discussion, de contacts.

Le cercle s'est peu à peu étendu ; certains ont disparu, d'autres ont quitté pensant trouver ailleurs un groupe plus conforme à leurs exigences, ou activités, ou théoriques, ou éthiques.

Mai 68 a donnĂ© Ă  notre travail une nouvelle dimension, ce sont maintenant des groupes de camarades isolĂ©s qui s'y trouvent associĂ©s. Â» (ICO n° 85)

En effet, Ă  cette Ă©poque, en plus du groupe de Paris, un nombre non nĂ©gligeable de groupes de province participent Ă  ICO : Nice (Colonne L), Marseille (Cahiers du Communisme de Conseils), Toulouse (RĂ©volution Internationale), Grenoble (Archinoir), Clermont-Ferrand (M.A.R.S. puis Organisation Conseilliste), Le Havre (AEIS), Montpellier, Lille, Perpignan, Strasbourg, Lyon, Albertville. La plupart de ces groupes sont nĂ©s de et leur regroupement correspond moins Ă  un acte politique qu'Ă  la sensation d'isolement qui s'est emparĂ©E d'eux Ă  la retombĂ©e du mouvement. Certains d'entre eux se rĂ©fugient dans l'idĂ©ologie d'une pseudo-dĂ©saliĂ©nation de la vie quotidienne. Au bout de quelques mois (N°99, ) cela entraĂ®ne une mise au point et un recentrage du journal sur les luttes des travailleurs sur les lieux de production. Dans le mĂŞme numĂ©ro, la « plate-forme Â» qui occupait traditionnellement la dernière page d' ICO disparaĂ®t, les divergences qui dĂ©chirent le groupe s'exprimant aussi dans certains articles :

« QUELLE DOIT ETRE L'ACTIVITE D'UN GROUPE ? (problème de l'action si l'on veut) On peut la formuler de diverses manières :

- ICO doit-il simplement viser à diffuser des informations sur les luttes, les réflexions à leur sujet et des textes plus généraux d'analyse du capitalisme et des luttes (c’est-à-dire se limiter aux publications actuelles),

- ICO doit-il essayer de diffuser ses idées dans cette même optique, mais sous une forme plus concrète pouvant se définir par une action individuelle ou collective d'information et de propagande.

- ICO doit-il dĂ©passer le rĂ´le d'information et de propagande et intervenir en tant que groupe dans les luttes avec des positions ou des propositions concrètes d'aide matĂ©rielle ou autre ? Pense-t-on mĂŞme que ce rĂ´le puisse ĂŞtre Ă©largi Ă  d'autres tâches dans une situation qui verrait la gĂ©nĂ©ralisation des luttes. Ces questions se ramènent au dĂ©bat introduit dans ICO sous le titre : quels sont les rapports entre un groupe et le mouvement ouvrier autonome. Â» (n°101-102, janvier-fĂ©vrier 71).

A la fin de 1970, la publication, étoffée, évoquent de manière détaillée l'actualité sociale et politique dans les autres pays européens[1]. Elle couvre aussi, dans le sillage du Tribunal populaire de Lens en 1970, de la vague de séquestrations de cadres qui a suivi, dans des entreprises où les ouvriers sont exposés à un travail dangereux pour leur santé. Le , à l'usine Ferodo de Condé-sur-Noireau, dans le Calvados.

La confusion et les divergences régnant alors à l'intérieur d'ICO amènent alors certains groupes à s'en détacher. En particulier Révolution Internationale, Les Cahiers de Communisme de Conseils et l'Organisation conseilliste de Clermont-Ferrand se regroupent à l'extérieur d'ICO fin 70.

La fin d'ICO

Informations et Correspondances Ouvrières s'autodissout en 1973.

Une partie de ses membres participent en 1975 à la création du réseau Échanges et mouvement.

Liens externes

Notes et références

  1. Archives autonomie
  2. BP 241, 75866 Paris Cedex 18 France
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