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Immunité parlementaire en Turquie

L'immunité parlementaire en Turquie est prévue par l'article 83 de la Constitution turque de 1982. Elle a grandement été modifiée en à la suite d'une proposition du parti au pouvoir, l'AKP, et de débats parlementaires houleux[1].

Historique

L'immunité parlementaire existe déjà dans la Constitution de 1961, et la Cour constitutionnelle est chargée de juger lors de recours éventuels en cas de levée de cette immunité par le Parlement[2].

Faits couverts par l'immunité parlementaire

L'article 83, avant son abrogation, est ainsi libellé :

« Article 83

Les membres de la Grande AssemblĂ©e nationale de Turquie ne peuvent ĂȘtre tenus responsables ni des votes Ă©mis et des paroles prononcĂ©es par eux lors des travaux de l'AssemblĂ©e, ni des opinions qu'ils professent Ă  l'AssemblĂ©e, ni de leur rĂ©pĂ©tition ou diffusion en dehors de l'AssemblĂ©e, Ă  moins que l'AssemblĂ©e n'en ait dĂ©cidĂ© autrement au cours d'une sĂ©ance dĂ©terminĂ©e sur proposition du Bureau prĂ©sidentiel. Aucun dĂ©putĂ© accusĂ© d'avoir commis un dĂ©lit avant ou aprĂšs les Ă©lections ne peut ĂȘtre arrĂȘtĂ©, interrogĂ©, dĂ©tenu ou jugĂ© sans dĂ©cision de l'AssemblĂ©e. Les cas de flagrant dĂ©lit passibles d'une peine lourde et les cas prĂ©vus par l'article 14 de la Constitution, Ă  condition que les poursuites y affĂ©rentes aient Ă©tĂ© entamĂ©es avant les Ă©lections, font exception Ă  cette disposition. Toutefois, l'autoritĂ© compĂ©tente est tenue en ce cas d'informer la Grande AssemblĂ©e nationale de Turquie de la situation, sans dĂ©lai et d'une maniĂšre directe.

L'exĂ©cution d'une condamnation pĂ©nale prononcĂ©e Ă  l'encontre d'un membre de la Grande AssemblĂ©e nationale de Turquie avant ou aprĂšs les Ă©lections est reportĂ©e jusqu'Ă  ce qu'il perde la qualitĂ© de membre ; la prescription ne court pas pendant la durĂ©e de son mandat. En cas de rĂ©Ă©lection d'un membre, l'enquĂȘte et les poursuites dont il fait l'objet sont subordonnĂ©es Ă  une nouvelle levĂ©e de son immunitĂ© par l'AssemblĂ©e.

Les groupes parlementaires des partis politiques à la Grande Assemblée nationale de Turquie ne peuvent pas débattre de l'immunité parlementaire ni prendre de décision à ce sujet[3]. »

Amendement de 2016

En , la Grande AssemblĂ©e nationale de Turquie vote un amendement proposĂ© par l'AKP majoritaire visant Ă  modifier l'article 83 afin de supprimer l'immunitĂ© parlementaire des dĂ©putĂ©s poursuivis pour dĂ©lit (article 83)[4]. Le texte, trĂšs controversĂ© car vu comme visant la libertĂ© d'expression de l'opposition (138 des 550 dĂ©putĂ©s sont passibles de poursuites, dont 50 des 59 Ă©lus du parti pro-kurde du HDP) est promulguĂ© par le prĂ©sident Erdoğan le [5]. Cette dĂ©cision est dĂ©noncĂ©e par les dĂ©putĂ©s europĂ©ens comme un dĂ©ni de droit et une atteinte Ă  la libertĂ© d'expression[6].

Références

  1. « Nouvelle bagarre générale au Parlement turc », sur Le Figaro, (consulté le )
  2. K. Fikret Arik, « La Cour constitutionnelle turque », Revue internationale de droit comparĂ©, PersĂ©e, vol. 14, no 2,‎ , p. 401-412 (DOI 10.3406/ridc.1962.13364, lire en ligne)
  3. Version de la Constitution turque de 1992 intégrant les amendements jusqu'à 2011 sur univ-perp.fr
  4. Marie JĂ©go, « Le Parlement turc approuve la levĂ©e de l’immunitĂ© des dĂ©putĂ©s », sur Le Monde, (consultĂ© le )
  5. « Le président turc lÚve l'immunité parlementaire », sur Le Figaro, (ISSN 0182-5852, consulté le )
  6. « Le retrait de l'immunité de 138 députés turcs sape la primauté du droit, estiment les députés », sur Parlement européen, (consulté le ).
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