Imago clipeata
Imago clipeata (au pluriel imagines clipeatae) désigne en latin littéralement une « image-bouclier », c'est-à -dire un portrait circonscrit dans un cadre circulaire évoquant la forme d'un bouclier rond (clipeus). Ces médaillons sont l'apanage des familles riches.
À l'origine, dans la Rome antique, les imagines sont des masques fabriqués en cire, moulés sur la face des morts[1]. Ces masques étaient portés par les proches à l'avant de la procession funèbre[2] qui conduisait le mort au lieu de sépulture. Ces masques ont été remplacés par des médaillons.
Comme les masques, les médaillons (clipeata) étaient conservés dans l'atrium, rangés dans des armoires ou des niches avec sous chacun le nom et les titres et les exploits (titulus et elogium).
On trouve ce type de portrait aussi bien dans l'iconographie funéraire romaine et paléochrétienne (entre autres sur les sarcophages) que dans l'imagerie officielle impériale (par exemple le portrait des consuls sur les diptyques consulaires). Ces imagines ont joué un rôle important dans l'histoire de l'art romain en développant l'art du portrait réaliste.
L'imago clipeata préfigure le tondo de la Renaissance.
Notes et références
- Georges Didi-Huberman ("Devant le temps - Histoire de l'art et anachronisme des images", Ed : Minuit, 2000, pp 68-9), « Imago désignait au départ des effigies moulées en cire, obtenues par empreinte afin de garder une trace des généalogies », sur Idixa.net (consulté le ). Voir aussi à propos des « les effigies des ancêtres de la famille », Egon Flaig :Pompa funebris.
- Bernard Bourrit, « Les visages de l'autorité », L'Homme,‎ , p. 97-114 (lire en ligne [PDF])
Voir aussi
Bibliographie
- (de) J. Bolten, « Die imago clipeata », in Studien zur Gesch. u. Kultur des Altertums XXI, 1. H., Paderborn, 1937.
- Rudolf Winkes, Clipeata imago : studien zu einer römischen Bildnisform, R. Habelt, (Habelts Dissertationsdrucke. Reihe klassische Archäologie ; 1), Bonn, 1969.