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Il était un père

Il était un père (父ありき, Chichi ariki) est un film japonais réalisé par Yasujirō Ozu, sorti en 1942. Il est resté inédit en France jusqu'en 2005.

Il était un père
Description de cette image, également commentée ci-après
Chishū Ryū et Haruhiko Tsuda.
Titre original 父ありき
Chichi ariki
Réalisation Yasujirō Ozu
Scénario Tadao Ikeda
Yasujirō Ozu
Takao Yanai
Acteurs principaux
Sociétés de production Shōchiku
Pays de production Drapeau du Japon Japon
Genre Drame
Durée 86 minutes
Sortie 1942

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Shuhei Horikawa est enseignant à Kanazawa et élève seul son fils Ryohei depuis la mort de sa femme. Lors d'une sortie qu'il encadre, un de ses étudiants se noie. Se sentant responsable de sa mort, il choisit de quitter son travail et de retourner dans son village natal. Il place son fils dans un pensionnat à Ueda, la ville la plus proche, et ne le revoit que rarement à partir du moment où il décide d'aller travailler à Tokyo pour financer la formation de Ryohei, qui étudie ensuite à l'université nationale de Sendai.

Ryohei, devenu professeur à son tour, enseigne dans un lycée technique à Akita. Lors d'un séjour où il retrouve son père, il lui annonce sa volonté de quitter son travail pour venir vivre avec lui à Tokyo. Mais Shuhei refuse catégoriquement.

Plus tard, au côté de son ancien collègue Makoto Hirata, Shuhei retrouve d'anciens étudiants avec qui il passe une soirée. Ces jeunes hommes, qui étaient dans la promotion de l'étudiant noyé, expriment leur reconnaissance envers leurs deux anciens professeurs. Ces derniers apprennent que la plupart de ces jeunes sont mariés et qu'ils ont déjà des enfants.

Quand il revoit son fils après cette soirée, il lui suggère d'épouser Fumiko, la fille de Hirata. Un peu plus tard, la santé de Shuhei se dégrade soudainement. Il meurt rapidement, alors que Ryohei est à son chevet en compagnie de plusieurs personnes dont Hirata et sa fille. Avant de mourir, Shuhei dit à Fumiko qu'il lui « confie » son fils.

Alors que Ryohei et Fumiko sont mariés, le premier suggère à la seconde de faire venir son père à Akita pour qu'ils puissent tous vivre ensemble.

Fiche technique

Haruhiko Tsuda et Chishū Ryū dans une scène du film, lors de leur retour dans la région natale de Shuhei.

Distribution

Autour du film

Ozu écrit la première ébauche du scénario avant de partir en Chine en 1937 et continue à le travailler à son retour au Japon, il déclare « Je l'ai écrit et récrit sans cesse, et il pouvait toujours être amélioré »[3]. Selon Donald Richie, « On a de la peine à imaginer comment l'améliorer, car ce film est un des plus parfaits d'Ozu. Le déroulement et les personnages semblent si naturels qu'ils parviennent à transmettre un sentiment d'inévitabilité rare au cinéma. On y assiste, sans que les situations ni les personnages ne soient gauchis, au dévoilement progressif d'un thème — les liens entre générations — auquel nous sommes quotidiennement confrontés et qui n'a jamais été aussi bien montré »[3].

Tourné en pleine Guerre du Pacifique à une époque où l'industrie cinématographique était entièrement contrôlée par le gouvernement, Ozu dut surmonter de nombreuses difficultés mais il n'accepta jamais de compromis envers le type de réalité qu'il mettait en scène. Il était intransigeant dans son refus d'exploiter ses personnages dans un but de propagande[3].

Accueil critique

La revue Kinema Junpō place Il était un père à la deuxième place de son classement des dix meilleurs films japonais de l'année 1942[4].

Les critiques japonais de l'époque ont dit de la performance de Chishū Ryū qu'elle était l'une des meilleures de l'histoire du cinéma japonais[3]. C'est à partir d'Il était un père que l'acteur s'affirme comme le « porte-parole » déguisé d'Ozu, et ce jusqu'au Goût du saké, soit pendant vingt ans[5].

Notes et références

  1. (ja) Il était un père sur la Japanese Movie Database.
  2. « Il était un père », sur Centre national du cinéma et de l'image animée (consulté le ).
  3. Donald Richie (trad. de l'anglais par Pierre Maillard), Ozu, Lettre du blanc, , 287 p. (OCLC 417413792), p. 242-243.
  4. (ja) « 19e prix Kinema Junpō - (1942年) », sur kinenote.com (consulté le ).
  5. Jacques Laurans, Père éternel, Paris, Hermann, , 100 p. (ISBN 978-2-7056-8759-5, lire en ligne).

Liens externes

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