AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Iaropolk Ier

Iaropolk Sviatoslavitch (en russe et en ukrainien : ĐŻŃ€ĐŸĐżĐŸĐ»Đș ĐĄĐČŃŃ‚ĐŸŃĐ»Đ°ĐČоч) fut un prince Rus’ de la dynastie des Riourikides, nĂ© entre 958 et 960 et qui rĂ©gna de 972 Ă  sa mort en 980. Il Ă©tait le fils aĂźnĂ© de Sviatoslav.

Iaropolk Ier
Illustration.
« Le meurtre de Iaropolk », gravure du XVIIIe siÚcle.
Titre
Prince de Kiev
–
Prédécesseur Sviatoslav Ier
Successeur Vladimir Ier
Biographie
Dynastie Riourikides
Nom de naissance Iaropolk Sviatoslavitch
Date de naissance
Date de décÚs
Lieu de décÚs Fort de Roden (prÚs de Kaniv sur la Ros)
PĂšre Sviatoslav Ier
MĂšre Predslava
Conjoint Julie[1]
Enfants Sviatopolk (980-1019)

Biographie

Iaropolk Ă©tait le fils aĂźnĂ© du grand-prince Sviatoslav Ier dit Sviatoslav le Brave (942-972), grand-prince de Kiev appartenant Ă  la dynastie des Riourikides et d’une certaine Predslava, mentionnĂ©e dans le traitĂ© russo-byzantin de 945. Lorsqu’en 969 son pĂšre, Sviatoslav, annonça sa dĂ©cision d’aller vivre Ă  PereĂŻaslavets, en Bulgarie, Iaropolk hĂ©rita de Kiev, Oleg, reçut les terres drevlianes et Vladimir, le cadet, hĂ©rita de Novgorod. Ce n’est qu’en 972 que Iaropolk prit possession de son hĂ©ritage, Olga, sa grand-mĂšre, trĂšs malade, ayant priĂ© son fils de surseoir Ă  son plan jusqu’à sa mort[2].

BientĂŽt, la guerre Ă©clata entre Iaropolk, devenu grand-prince, et son frĂšre Oleg, parce que celui-ci avait tuĂ© le fils de l’un de ses hommes[3]. Oleg fut tuĂ© au cours de la bataille oĂč s'affrontĂšrent les deux princes et Iaropolk s’empara des possessions de son frĂšre. Puis, il dĂ©cida de conquĂ©rir Novgorod d’oĂč Vladimir, prudent, s’était Ă©loignĂ© en apprenant la nouvelle de la mort d'Oleg. Ayant rĂ©uni Ă  son profit l’ensemble des possessions de son pĂšre, Iaropolk s’établit Ă  Novgorod [4] - [5].

Il tenta alors d’établir des contacts avec le monde occidental. Lambert d’Hersfeld rapporte que, le jour de PĂąques 973, l’empereur germanique Otton Ier reçut la visite d’envoyĂ©s de la Rous’ (legati gentium Ruscorum) chargĂ©s de riches prĂ©sents; quatre ans plus tard, il reçut le lĂ©gat du pape Benoit VII Ă  Kiev[6]. En 979, il signa un traitĂ© d’amitiĂ© avec IldĂ©ja, prince des PetchenĂšgues et il reçut les ambassadeurs de l’empereur byzantin venus lui porter le tribut que Constantinople avait dĂ©jĂ  payĂ© Ă  son pĂšre[5].

En 980, Vladimir revint d’exil avec une droujina (dĂ©tachement) varĂšgue et reprit Novgorod. Peu aprĂšs, il envoya un message Ă  Rogvold, prince de Polotsk, lui demandant la main de sa fille RognĂ©da. Mais il fut Ă©conduit, RognĂ©da prĂ©fĂ©rant Iaropolk, fils lĂ©gitime de Sviatoslav, au bĂątard Vladimir. Celui-ci, Ă  la tĂȘte d’une armĂ©e composite, marcha alors contre Polotsk dont il s’empara, faisant RognĂ©da prisonniĂšre alors qu’elle s’apprĂȘtait Ă  rejoindre Iaropolk, puis se dirigea vers Kiev oĂč celui-ci s’était retranchĂ©. Vladimir s’entendit alors avec le voĂŻvode de Iaropolk appelĂ© Blud pour faire sortir Iaropolk de Kiev. Blud conseilla Ă  Iaropolk de se rĂ©fugier dans la ville de Rodnya Ă  l’embouchure de la riviĂšre Ros’. Vladimir mit le siĂšge devant Rodnya et obligea Iaropolk Ă  nĂ©gocier. Faisant confiance Ă  Blud et Ă  la promesse de son frĂšre, Iaropolk se dirigea vers la forteresse oĂč se trouvait Vladimir. DĂšs son arrivĂ©e, il fut attaquĂ© par deux VarĂšgues qui lui plongĂšrent leur Ă©pĂ©e dans le corps[7].

Conversion ?

Bien que Iaropolk n’ait jamais Ă©tĂ© baptisĂ©, la question a Ă©tĂ© posĂ©e de savoir jusqu’à quel point Iaropolk se rapprochait du christianisme.

Le Chronicon d’AdĂ©mar de Chabannes et la Vie de saint Romuald de Pierre Damien dĂ©crivent comment saint Bruno de Querfurt fut envoyĂ© dans la Rous’ (latin Russia) et rĂ©ussit Ă  convertir un roi local (un des trois frĂšres qui gouvernaient le pays) au christianisme. Les deux textes comportant de nombreux anachronismes, Vladimir Parkhomenko soutient que les actes de Bruno regroupent en fait des actions qu’il faut attribuer Ă  ses prĂ©dĂ©cesseurs, Adalbert de Prague et plusieurs missionnaires anonymes qui travaillaient en Europe de l’Est durant le rĂšgne d’Otton II[8]. Poursuivant ce raisonnement, l'historien Alexandre Nazarenko (en) suggĂšre que Iaropolk avait commencĂ© les rites prĂ©paratoires au baptĂȘme, mais qu’il fut assassinĂ© par son demi-frĂšre paĂŻen dont les droits au trĂŽne Ă©taient douteux, avant d’avoir pu ĂȘtre reçu dans la foi chrĂ©tienne. Toute information sur le baptĂȘme de Iaropolk suivant le rite latin aurait alors Ă©tĂ© supprimĂ©e par les chroniqueurs orthodoxes soucieux de conserver intacte l’image de Vladimir comme ApĂŽtre de la Russie, pour les gĂ©nĂ©rations subsĂ©quentes[9].

On sait toutefois que, plusieurs années plus tard, Iaroslav le Sage (neveu de Iaropolk et fils de Vladimir) fit exhumer le corps du prince et lui donna une sépulture chrétienne. Il donna également le nom de Iaropolk à son petit-fils.

Mariage et descendance

Iaropolk Ă©tait mariĂ© Ă  une religieuse grecque, Julia, capturĂ©e en Bulgarie par son pĂšre. AprĂšs la mort de Iaropolk, Vladimir la viola ; elle devint enceinte d’un fils, Sviatopolk Ier de Kiev (vers 980-1019), dont, selon le chroniqueur, on ne sait s’il fut le fils de Iaropolk ou de Vladimir[10].

AncĂȘtres

8. Riourik
4. Igor de Kiev
2. Sviatoslav Ier
10. Oleg le Sage
5. Olga de Kiev
11. HĂ©lĂšne
1. Iaropolk Ier de Kiev
3. Predslava

Notes et références

Notes

Références

  1. Une nonne grecque capturée en Bulgarie par son pÚre qui la maria à Iaropolk.
  2. Heller (1999), p. 35.
  3. Chronique des temps passés, chap. VII : Iaropolk, p. 110. Il existe de nombreuses versions de cette chronique; les références ci-aprÚs sont tirées du "Manuscrit de Koenigsberg" cité dans la bibliographie.
  4. Heller (1999), p. 39.
  5. Chronique des temps passés, chap. VII : Iaropolk, p.112.
  6. Chronique de Nikon, PSRL 9, p. 39; voir aussi Goloubinski (1880-1911) 222-223.
  7. Chronique des temps passés, chap. VII : Iaropolk, pp. 113-115.
  8. Parkhomenko (1913). p. 162.
  9. Nazarenko, (2001) pp. 339-391.
  10. Chronique des temps passés, Chap. VII : Iaropolk, p.111.

    Bibliographie

    Source primaire

    Sources secondaires

    • Dvornik, Francis. Les Slaves, Histoire et civilisation de l'AntiquitĂ© aux dĂ©buts de l'Époque contemporaine. La Russie de Kiev, pages 171 Ă  228. Éditions DU SEUIL Paris (1970).
    • Goloubinski, Evgueni. Istoria russkoĂŻ tserkvi (Histoire de l’Église russe), Moscou, 1880-1911.
    • Heller, Michel. Histoire de la Russie et de son empire. Paris, Plon pour l’édition de 1997, Flammarion pour l’édition de 1999 (ISBN 978-2-0812-3533-5).
    • Kondratieva, Tamara. La Russie ancienne. Paris, Presses universitaires de France, Coll. Que sais-je? 1996 (ISBN 2-13-047722-4).
    • Nazarenko, A. V. Drevniaia Rus’ na mezhdunarodnykh putiakh: mezhdistsiplinarnye ocherki kul’turnykh, torgovykh, politicheskikh sviazei IX-XII vekov. Moscow: Russian History Institute. 2001 (ISBN 5-7859-0085-8).
    • Parkhomenko V. Nachalo khristianstva na Rusi: Ocherki iz istorii Rusi IX-X vekov. Poltava, 1913.

    Articles connexes

    Liens externes

    Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.