AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Hyperfocus (psychologie)

Dans les domaines de la psychologie et de la psychiatrie, l'hyperfocus (ou l'hyperconcentration) est une forme intense de concentration mentale ou de visualisation, qui concentre l'attention d'un individu sur un objet, un sujet, une situation ou une tĂąche.

Monotropic and polytropic learning
Apprentissage monotropique (hyperfocus) et polytropique
La théorie psychologique basée sur la latéralisation du cerveau a été considérée autour de l'hyperfocus en tant que symptÎme de santé mentale. C'est à l'étude mais non prouvé empiriquement[1] - [2] - [3].

Chez certaines personnes, l'hyperfocus peut inclure des rĂȘves Ă©veillĂ©s, des concepts, de la fiction, l'imagination et d'autres objets de l'esprit.

L'hyperfocus sur un sujet particulier peut entraßner un détournement de tùches assignées ou importantes relatives à d'autres sujets.

Liens entre hyperfocus et flow

Les concepts de flow et hyperconcentration sont liĂ©s. Dans certaines circonstances, le flow et l'hyperconcentration sont une aide Ă  la rĂ©ussite, mais dans d'autres circonstances, la mĂȘme concentration et le mĂȘme comportement peuvent ĂȘtre un handicap, car distrayant par exemple d'une tĂąche Ă  accomplir.

Cependant, contrairement Ă  l'hyperfocus, le flow est souvent dĂ©crit en termes plus positifs, suggĂ©rant qu'ils ne sont pas les deux faces d'une mĂȘme condition dans des circonstances ou un intellect contrastĂ©s[3].

Trait ou symptĂŽme psychiatrique

L'hyperfocus peut dans certains cas Ă©galement ĂȘtre symptomatique d'une affection psychiatrique.

En psychiatrie, l'hyperfocus est considéré comme l'un des traits importants du TDAH (paradoxalement, avec l'inattention).

Et il a été proposé comme un trait d'autres états psychologiques, telles que la schizophrénie et les troubles du spectre autistique (TSA)[4].

On parle parfois aussi de persĂ©vĂ©ration — une incapacitĂ© ou une grande difficultĂ© Ă  changer de tĂąche ou d'activitĂ© (« set-shifting »)[5], ou Ă  s'abstenir de rĂ©pĂ©ter des rĂ©ponses mentales ou physiques (gestes, paroles, pensĂ©es) malgrĂ© l'absence ou l'arrĂȘt d'un stimulus[6] - [7] - [8].

L'hyperfocus ne doit pas ĂȘtre confondu avec la stĂ©rĂ©otypie (un comportement idiosyncrasique hautement rĂ©pĂ©titif)[4].

Affections ou états associées

L'hyperfocus (ou la persévération) est souvent associé à des troubles neurodéveloppementaux, en particulier ceux considérés comme faisant partie du spectre autistique et le trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité (TDAH).

Dans le TDAH, il peut s'agir d'un mécanisme d'adaptation ou d'un symptÎme d'autorégulation émotionnelle.

Les personnes dites « deux fois exceptionnelles », avec des troubles intellectuels élevés et des troubles d'apprentissage, peuvent avoir l'un ou l'autre des comportements d'hyperconcentration et de persévération[4]. Ils sont souvent imités par des affections similaires impliquant un dysfonctionnement exécutif ou une dérégulation émotionnelle. Une absence de diagnostic et de traitement peut entraßner une comorbidité supplémentaire[4].

TDAH

Dans le TDAH, la formulation et la rĂ©flexion peuvent ĂȘtre plus lentes que chez les personnes neurotypiques (bien que ce ne soit pas universel) et peuvent ĂȘtre « longues ou tangentielles »[4] - [9]. Ces symptĂŽmes d'inattention se produisent en double avec ce qui a Ă©tĂ© appelĂ© « hyperfocus » par la dĂ©claration de consensus europĂ©en de 2019 sur le TDAH chez l'adulte.

La surconcentration ou l'hyperconcentration se produit souvent si la personne trouve quelque chose de "trÚs intéressant et/ou offre une gratification instantanée, par exemple lors de jeux sur ordinateur ou lors de discussions en ligne. Pour de telles activités, une forte concentration peut perdurer des heures[4].

Le TDAH est une difficulté à diriger son attention (une fonction exécutive du lobe frontal), et non un manque d'attention[10] - [11] - [12].

D'autres situations peu susceptibles d'ĂȘtre confondues avec l'hyperfocus impliquent souvent la pensĂ©e en boucle ou la rĂ©pĂ©tition de comportements que l'on observe par exemple dans le trouble obsessionnel compulsif (TOC), Ă  la suite de traumatismes[13], et dans certains cas de lĂ©sions cĂ©rĂ©brales traumatiques[5].

Autisme

Deux des principaux traits caractĂ©risant les troubles du spectre autistique (TSA) comprennent la production de sons ou de mouvements rĂ©pĂ©titifs et une hyperfixation de l'attention sur diverses choses, y compris des sujets, des thĂšmes et des activitĂ©s[14]. Concernant l'hyperfocus dans le contexte des TSA, on parle aussi d'intĂ©rĂȘts spĂ©cifiques (ou restreints) et on a parlĂ© d'incapacitĂ© Ă  rediriger les pensĂ©es ou les tĂąches quand le contexte change (flexibilitĂ© cognitive)[15].

Une explication avancée à l'hyperfocalisation chez la personne autiste est que l'activité sur laquelle elle est hyperfocalisée est prévisible. L'aversion pour les situations imprévisibles est une caractéristique des TSA[16] tout en se concentrant sur quelque chose de prévisible, ils auront du mal à passer à une tùche imprévisible[14].

Schizophrénie

La schizophrénie est un état mental caractérisé par une déconnexion du réel, dont via la Mégalomanie (illusions grandioses), une pensée désorganisée et un comportement social anormal[17].

Récemment, une forme d'hyperfocus a attiré l'attention dans le cadre des symptÎmes cognitifs associés au trouble schizophrénique. Cette hypothÚse suggÚre que l'hyperfocus est la raison pour laquelle les personnes atteintes de schizophrénie éprouvent des difficultés à répartir leur attention sur plusieurs choses[18].

Références

  1. (en) Jeffrey Freed et Laurie Parsons, Right-Brained Children in a Left-Brained World: Unlocking the Potential of Your ADD Child, Simon and Schuster, (ISBN 9780684847931, lire en ligne).
  2. (en) Daniela M. Pfabigan et Ulrich S. Tran, Behavioral and Physiological Bases of Attentional Biases: Paradigms, Participants, and Stimuli, Frontiers Media SA, (ISBN 9782889196401, lire en ligne).
  3. (en) White et Shah, « Uninhibited imaginations: Creativity in adults with Attention-Deficit/Hyperactivity Disorder », Personality and Individual DiffĂ©rences, vol. 40, no 6,‎ , p. 1121–1131 (ISSN 0191-8869, DOI 10.1016/j.paid.2005.11.007).
  4. (en) Kooij, Bijlenga, Salerno et Jaeschke, « Updated European Consensus Statement on diagnosis and treatment of adult ADHD », European Psychiatry, vol. 56,‎ , p. 14–34 (ISSN 0924-9338, PMID 30453134, DOI 10.1016/j.eurpsy.2018.11.001).
  5. Priory psychiatric glossary
  6. (en) Helm-Estabrooks N, « The problem of perseveration », Semin Speech Lang, vol. 25, no 4,‎ , p. 289–90 (PMID 15599818, DOI 10.1055/s-2004-837241).
  7. (en) Grinnell, « Perseveration », Psych Central, .
  8. Dictionary.com definition
  9. (en) Goodin, « Famous People with ADHD », Parenting, Meredith Corporation (consultĂ© le ) : « David Neeleman, Founder of JetBlue Airways 
 reported in an interview with ADDitude magazine his ADHD prevents him from being detail-oriented and completing doing day-to-day tasks, saying, ‘I have an easier time planning a 20-aircraft fleet than I do paying the light bill.’ ».
  10. 2012 Burnett Lecture Video, Part 1 of 3, Keynote Speaker: Russell A. Barkley, Ph.D. by UNCCHLearningCenter, retrieved Aug 2013
  11. 2012 Burnett Lecture, Video, Part 2 of 3, ADHD, Self-Regulation and Executive Functioning Theory, by UNCCHLearningCenter
  12. 2012 Burnett Lecture Video, Part 3 of 3, Q & A Dr. Russell Barkley by UNCCHLearningCenter - Streamed live on Nov 1, 2012 Sponsored by the Academic Success Program for Students with LD and ADHD — a UNC-Chapel Hill Learning Center Program in the College of Arts and Sciences — and the UNC General Alumni
  13. (en) Brasic, « Pediatric Obsessive-Compulsive Disorder Differential Diagnoses », Medscape Reference, .
  14. (en) Brandon K. Ashinoff et Ahmad Abu-Akel, « Hyperfocus: the forgotten frontier of attention », Psychological Research, vol. 85, no 1,‎ , p. 1–19 (ISSN 0340-0727, PMID 31541305, PMCID 7851038, DOI 10.1007/s00426-019-01245-8).
  15. (en) Hilde M. Geurts, Blythe Corbett et Solomon, « The paradox of cognitive flexibility in autism », Trends in Cognitive Sciences, vol. 13, no 2,‎ , p. 74–82 (ISSN 1364-6613, PMID 19138551, PMCID 5538880, DOI 10.1016/j.tics.2008.11.006).
  16. (en) « Autism spectrum disorder - Symptoms and causes », Mayo Clinic (consulté le ).
  17. (en) « Schizophrenia - Symptoms and causes », Mayo Clinic (consulté le ).
  18. (en) Steven J Luck, Britta Hahn, Carly J. Leonard et Gold, « The Hyperfocusing Hypothesis: A New Account of Cognitive Dysfunction in Schizophrenia », Schizophrenia Bulletin, vol. 45, no 5,‎ , p. 991–1000 (ISSN 0586-7614, PMID 31317191, PMCID 6737469, DOI 10.1093/schbul/sbz063, lire en ligne).

Voir aussi

Bibliographie

  • Hartmann, T., Healing ADD: Simple Exercises That Will Change Your Daily Life, 1st, (ISBN 1-887424-37-7, lire en ligne Inscription nĂ©cessaire).
  • Hartmann, T., Attention Deficit Disorder: A Different Perception, Underwood, (ISBN 978-1887424141).
  • Goldstein, S. et Barkley, R. A., « ADHD, hunting and evolution: "Just So" stories (commentary) », ADHD Report, vol. 6, no 5,‎ , p. 1–4.
  • Jensen, P. S., Mrazek, D., Knapp, P. K. et Steinberg, L., « Evolution and Revolution in Child Psychiatry: ADHD as a Disorder of Adaptation », Journal of the American Academy of Child & Adolescent Psychiatry, vol. 36, no 12,‎ , p. 1672–1681 (PMID 9401328, DOI 10.1097/00004583-199712000-00015, lire en ligne).
  • Shelley-Tremblay, J. F. et RosĂ©n, L. A., « Attention Deficit Hyperactivity Disorder: An Evolutionary Perspective », The Journal of Genetic Psychology, vol. 157, no 4,‎ , p. 443–453 (PMID 8955426, DOI 10.1080/00221325.1996.9914877).
  • Funk, J. B., Chessare, J. B., Weaver, M. T. et Exley, A. R., « Attention deficit hyperactivity disorder, creativity, and the effects of mĂ©thylphĂ©nidate », Pediatrics, vol. 91, no 4,‎ , p. 816–819 (PMID 8464673, DOI 10.1542/peds.91.4.816, S2CID 23043636).

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.