Hygin-Auguste Cavé, le plus souvent appelé Edmond Cavé, né à Doudeville le , mort à Paris le , est un écrivain et administrateur français.
Administrateur général de la Comédie-Française | |
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Hygin-Auguste Cavé |
Naissance | |
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Décès |
(Ă 82Â ans) Paris |
Nom de naissance |
Hygin-Auguste Cavé |
Pseudonymes |
Florentin, Fongeray |
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Marie-Élisabeth Blavot (depuis ) |
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Biographie
Fils d'un marchand-négociant[1], Edmond Cavé[2] fut d'abord avocat à Rouen. Il s'installa à Paris. Devenu journaliste au Globe, il fut membre de la société « Aide-toi, le ciel t’aidera », fondée au mois d' en opposition à la monarchie absolue de la Restauration. Dans cette veine politique, il fut auteur dramatique[3] et publia en 1827 sous le pseudonyme de « Fongeray », en collaboration avec Adolphe Dittmer (1795-1846) qu'il avait connu au Globe, un recueil de théâtre sous le titre de Soirées de Neuilly « dont la tendance politique et les allusions firent tout le succès »[4]. Cet ouvrage, composé de quatre petites pièces, connut trois éditions, la seconde, ajoutant une pièce, en 1828[5], et Anatole France s'en souvenait encore dans son Histoire comique (1902)[6]. En 1830, « de Fongeray » publia dans la Revue de Paris la pièce de théâtre satirique et politique le Coup d'État[7]. Cavé fut aussi l'auteur sous le nom de « Florentin[8] » d'un vaudeville intitulé Vive la joie et les pommes de terre[9].
La révolution de 1830 orienta sa carrière vers l'administration. Il entra au Ministère de l'Intérieur, le , comme secrétaire général ; nommé directeur de la Division des Beaux-Arts en en remplacement de Sosthène de La Rochefoucauld, c'est à ce poste, qu'il occupa jusqu'en 1848, qu'il doit sa petite notoriété, en raison du pouvoir qu'il y exerçait sur les commandes de l'État aux artistes, et, par là , sur les carrières de ceux-ci, tout en dirigeant la censure théâtrale, qu'il avait combattue sous le régime précédent[10].
En relation, par son poste au ministère, avec Eugène Delacroix, à qui il signa la lettre de commande pour les plafonds de la bibliothèque de la Chambre des Députés, il se maria le avec une amie de ce dernier, Marie-Élisabeth Blavot, veuve du peintre Clément Boulanger (1805-1842), dont elle avait eu un fils, Albert Boulanger-Cavé, qu'il adopta[11]. Son épouse, dont il eut une fille, le mit en relation avec Ingres, à qui il commanda un portrait pour faire diptyque avec celui de celle-ci peint vers 1830[12].
Il fut nommé maître des requêtes au Conseil d'État le , en service extraordinaire du comité de l’Intérieur et du commerce jusqu’à la suppression du service extraordinaire le .
Il fut commissaire royal par intérim de la Comédie-Française du au .
En , il fut nommé directeur des palais et manufactures. Il mourut le de la même année[13].
Distinctions
- Chevalier de la Légion d’honneur, le .
- Officier de la Légion d’honneur, le [14].
Portraits
- Hygin-Edmond-Ludovic Cavé, par Jean-Auguste-Dominique Ingres, 40.6 x 32,7 cm, signé « Ingres à Madame Cavé 1844 », Metropolitan Museum of Art de New York, inv. 43.85.2
- Jean-Auguste-Dominique Ingres. Portrait d’Edmond Cavé. Mine de plomb sur papier. 1844. Haut. 36,2 cm ; Larg. 22,8 cm. Inscription en haut à gauche : M. Cavé ing. Montauban, musée Ingres, inv. MI.867.209 – F° 2F19SV.
- Marie-Elisabeth Blavot (née en 1809/1810-morte en 1882), Madame Clément Boulanger, puis madame Cavé, par Jean-Auguste-Dominique Ingres, 40.6 x 32,7 cm, signé « Ingres à Madame Cavé », c. 1830[15], Metropolitan Museum of Art de New York, inv. 43.85.1.
Bibliographie
- Les Soirées de Neuilly, esquisses dramatiques et historiques, publiées par M. de Fongeray [A. Dittmer et A. Cavé] – Paris, Moutardier, 1827. In-8° (24 cm), 362 p.
Sources
- « Cavé (N.) », dans Duckett (dir.), Dictionnaire de la conversation et de la lecture, t. 4, Paris, 1853-1860 (lire en ligne), p. 734
- Noémi-Noire Oursel, Nouvelle biographie normande, Picard, Paris, 1886.
- Dictionnaire biographique des membres du Conseil d'État, Fayard, Paris, 2004. p. 180.
- On consultera les éditions récentes des Correspondances de Delacroix, Théophile Gautier, Prosper Mérimée et George Sand.
- Pierre Angrand, Marie-Élizabeth Cavé : disciple de Delacroix, Paris, Lausanne, Bibliothèque des arts, . 18 cm, 170 p. Note—Cet auteur écrit François Cavé; ce prénom correspond à une autre personne.
- (en) Gary Tinterow, Portraits by Ingres, Images of an Epoch, New York, The Metropolitan Museum of Art, , p. 398-401
Notes et références
- Selon son acte de naissance, dans le dossier de la LĂ©gion d'honneur, Archives Nationales, Base Leonore - Dossier LH/455/24.
- Nommé « Hygen-Auguste Cavé » dans les actes administratifs, il est généralement appelé par son second prénom, Edmond : « Notice d'autorité personne », sur Bibliothèque nationale de France (consulté le ).
- Crédité du livret du ballet La Tentation.
- Pierre Larousse, Grand Dictionnaire Universel du XIXe siècle, t. 3, p. 645.
- Les soirées de Neuilly était orné d'un « portrait de l'auteur » par Henri Monnier caricaturant Stendhal, voir Eugène Asse, Les petits romantiques, Paris, Henri Leclerc, (lire en ligne), p. 271-272 et Champfleury, Henry Monnier, sa vie, son œuvre, Paris, Dentu, (lire en ligne), p. 66-67,370 , qui conteste l'identification de la figure à Stendhal.
Étienne Arago, « Dittmer », dans Duckett (dir.), Dictionnaire de la conversation et de la lecture, t. 7, Paris, 1853-1860 (lire en ligne), p. 671 attribue l'écriture au seul Dittmer. Pour cet auteur « le pédantisme rengorgé, la vanité ignorante dominaient » dans Cavé, dont la conversation « ne roulait que mots rocailleux, que phrases vaseuses, que raisonnements fort peu limpides ». - Anatole France, Histoire comique, Paris, C.-Levy, (1re éd. 1902) (lire en ligne), p. 141
- de Fongeray, « Le Coup d'État », La Revue de Paris, vol. 10,‎ (lire en ligne) .
- Joseph-Marie Quérard, Les supercheries littéraires dévoilées : galerie des auteurs apocryphes, supposés de la littérature française pendant les quatre derniers siècles, Paris, , 296 p. (lire en ligne), p. 101 .
- Dic. Conv. et lect.
- Angrand 1966, p. 51
- Né à Rome en 1830, il fut surveillant du théâtre au Ministère de l'Intérieur sous le Second Empire.
- Madame Cavé, Met
- Sa tombe est au cimetière Montmartre, 3e division, 1ère ligne, avec sa première épouse, Théodore-Joséphine Guilbert décédée le 19 novembre 1837, âgée de 25 ans, sa deuxième épouse, Marie-Élisabeth Blavot, et son fils adoptif, Marie-Henry-Albert Boulanger-Cavé, décédé le 10 juillet 1910 à Neuilly.
- Archives Nationales, (voir supra).
- Cette date ne correspond pas à la souscription, sans doute postérieure ; elle se remaria à Cavé en 1844.
Liens externes
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