Hussein Chalayan
Hussein Chalayan, né le à Nicosie, est un styliste turc installé en Grande-Bretagne, récompensé en 1999 et 2000 comme Designer britannique de l'année (en), et reconnu pour ses créations expérimentales et conceptuelles entre design, architecture, critiques sociales, nouvelles technologies et mode. Plus artiste que styliste, il mélange arts plastiques et mode, et parfois vidéo pour ses créations : le Vogue américain le décrit comme « le premier designer intellectuel de sa génération ».
Professeur d'université (d) Université d'arts appliqués de Vienne |
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Naissance | |
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Nom de naissance |
Hüseyin Çağlayan |
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Central Saint Martins College of Art and Design Highgate School Warwickshire College Group (en) |
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Biographie
Hussein Chalayan (Hüseyin Çağlayan), de nationalité turque[1], est né en 1970 à Nicosie d'une famille de restaurateurs chypriotes-turcs. Sa mère fait de la couture pour toute la famille[2]. À la suite du divorce de ses parents, il arrive en Angleterre, puis suit des études à la Warwickshire School of Arts, suivies de Central Saint Martins[3] dont il sort diplômé en 1993 avec les félicitations du jury[4] : sa présentation de sa collection Buried Dresses, à base de tissus enterrés auparavant avec des morceaux de ferraille, est vendue immédiatement au concept store anglais Browns[2]. L'année suivante, il fonde son entreprise.
En 1995, Chalayan bat 100 concurrents pour décrocher le Top London fashion design award. En septembre, Chalayan, 25 ans, obtient un soutien financier à hauteur de 28 000 £ pour développer ses créations[5] lors du concours Absolut Creation Award organisé par Absolut Vodka. Il défile pour la première fois lors de la Fashion Week de Londres : les patrons des créations ont été réalisés par des formules mathématiques[6]. par la suite il défile lors des défilés Prêt-à-porter à Paris[7] au mois de mars. La même année 1995, il travaille pour Björk : la chanteuse apparait sur la pochette de son album Post avec une veste dessinée par Hussein Chalayan, en échange de quoi elle défile pour le créateur lors de la Fashion Week de Londres[2].
En , la boutique colette, qui a ouvert peu de temps avant, lui consacre une exposition. À l'automne 1998, tout en continuant à concevoir sa ligne signée « Chalayan », il est nommé consultant en design pour la marque new-yorkaise de cachemire TSE[8]. Cette collaboration dure jusqu'en 2001[9] quand la société décide de ne pas renouveler son contrat[10]. Il devient un habitué des collaborations[2] et travaille également un temps avec la marque britannique Topshop.
En , Time magazine le cite comme « one of their 100 most influential innovators for the 21st century » (« l'un des innovateurs les plus influents du XXIe siècle »), pendant que l'édition américaine du magazine Vogue dit de lui qu'il est « one of the 12 designers who will change the course of fashion over the next decade »[11]. Par la suite, il liquide sa marque volontairement, puis restructure totalement son entreprise[9] et met en scène la collection « Come-back » en 2001. Il conçoit quelques pièces pour Marks and Spencer. Le fabricant italien de vêtements Gibo l'aide également[9].
Plus artiste que styliste, s’intéressant au corps comme au design ou à la technologie, ses réalisations ne passent pas inaperçues et restent parfois reconnues comme difficiles à porter[2]. Régulièrement exposées dans les musées, ses créations sont souvent perçues comme des œuvres d'art plus que des vêtements[4]. Il est nommé « Designer britannique de l'Année » en 1999 et 2000[4] - [12] et reçoit de la Reine d’Angleterre l'Ordre de l'Empire britannique le [13].
Les choses continuent de s'améliorer pour le concepteur : en 2002, Chalayan étend ses collections avec la création d'une ligne de vêtements pour hommes[7] - [9] ; en 2004 il ouvre une boutique à son nom à Tokyo et créé une ligne de produit plus abordables intitulée Chalayan[9] ; en 2005, il représente la Turquie à la 51e Biennale de Venise et diffuse son court-métrage Absent Presence ; la même année, il déclare beaucoup travailler en écoutant la musique de Kate Bush et qu'elle l'a inspiré à suivre son propre chemin[14]. Il est fait Officier de l'ordre de l'Empire britannique en 2006[15].
En 2007 il cède des droits de diffusion de sa collection homme à Yoox, distributeur sur internet[15]. Après avoir traversé des difficultés financières, y compris avoir eu à déplacer son atelier à trois reprises, il annonce son intention de transférer ses défilés de prêt-à-porter à Paris[16] - [13].
Le , après diverses collaborations avec plusieurs marques[17], il devient directeur de création pour la marque Puma, et celle-ci prend des parts majoritaires dans sa société[18] - [19]. Il collabore avec la marque allemande de chaussettes et collants Falke[20] - [21], puis avec la marque de jeans JBrand en sur une ligne de jeans pour femmes[15].
En 2011, Hussein Chalayan lance une seconde ligne de prêt-à-porter plus abordable, puis collabore avec la chanteuse américaine Lady Gaga pour sa « robe-œuf »[22] qu'elle portera lors des Grammy Awards de 2011.
Début 2014, Hussein Chalayan créé la prochaine collection de la maison Vionnet[23].
Créations notables
Hussein Chalayan cherche à définir la mode et à apporter des idées totalement nouvelles ; au delà du vêtement, les défiles servant souvent à exprimer ces mêmes idées[6]. Il cherche à contextualiser le vêtement dans son environnement social ou culturel et pas seulement le montrer pour ce qu'il est[2]. Le créateur se fait remarquer par ses expérimentations souvent surprenantes[24] comme un corset en bois ou une robe moulée[4].
Dès sa première collection Buried Dresses en papier entrelacé de fils de fer rouillés il est remarqué[17]. Par la suite, Hussein Chalayan continue d'innover et de marquer la mode avec la clôture de son défilé 1997 par des femmes habillées de tchadors de différentes tailles jusqu'à être nues, les robes « Airmail », et surtout « Aeroplane » en fibre de verre qui se pilotent comme un avion à l'aide d'une télécommande[25], de la collection de 1999, la robe pyramidale qui se transforme en table[13], de la collection After Words en l'an 2000[26], sa « Robe Tulle »[27] de la collection « A/W’00 », sa collection Ambimorphous en 2002 qui déstructure peu à peu le vêtement traditionnel turc, la collection Medea l'année suivante où toutes les créations ont été préalablement enterrées afin de les faire vieillir, sa « Robe Led » de la collection Airborne automne/hiver 2007 (retenue plusieurs fois pour des expositions) composée de 15 600 petites ampoules LED et de cristaux Swarovski[6], ou sa robe « Mechanical » de la même année. Sa collection INERTIA en 2009 avec des robes moulées en latex représentant un accident de voiture est suivie de la collection automne/hiver intitulée Earthbound où il dénonce « les diktats de l'idéal de beauté imposé par la mode »[9]. Mais également soulignées, sa collection Genometrics avec les « manteaux igloo » souvent exposés, la collection japonisante Sakoku de 2011 présentée par un film plutôt qu'un défilé.
Expositions
Hussein Chalayan participe au cours de sa carrière à plusieurs dizaines d'expositions collectives, à thèmes, mais également à des rétrospectives de son travail ; par exemple :
- Patterns exhibition, Mode Museum, Anvers, avril à (collective)
- Goddess: The Classical Mode, MoMA, New York, mai à (collective)
- Goddess: The Classical Mode, Mode Museum, Anvers, (collective)
- Hussein Chalayan, 10 years of work, Groninger Museum, Pays-Bas, avril à
- Anglomania: Tradition and Transgression in British Fashion, MET Museum, New York, mai à (collective)
- Fashion Show: Paris Collections 2006, Musée des beaux-arts de Boston, États-Unis, (collective)
- When Design Meets Science Fiction, Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean (MUDAM), Luxembourg, mai à (collective)
- Space for your Future, Museum of Contemporary Art (MOT), Tokyo, (collective)
- Blog.Mode:Addressing Fashion, The Costume Institute at The Metropolitan Museum of Art, New York, à , (collective)
- Design and the Elastic Mind, The Museum of Modern Art, New York, (collective)
- Superheros, Fashion and Fantasy, The Costume Institute at The Metropolitan Museum of Art, New York, (collective)
- Gothic:Glamour, The Museum at FIT, New York () (collective)
- Rrripp!! Paper Fashion, Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean (MUDAM), Luxembourg, (collective)
- Hussein Chalayan: From Fashion and Back, Design Museum, Londres, janvier à [28] (rétrospective sur 15 ans de carrière)
- Hats: An Anthology by Stephen Jones, Victoria & Albert Museum, Londres, (collective)
- The Art of Fashion, Museum Boijmans van Beuningen, Rotterdam, (collective)
- Hussein Chalayan: From Fashion and Back, Museum of Contemporary Art Tokyo (MOT), avril à [29]
- Hussein Chalayan: 1994-2010 : Musée d'art moderne d'Istanbul[30], 2010
- Hussein Chalayan, récits de mode, Arts Décoratifs[1] - [31], Paris, juillet à
Notes et références
Notes
Références
- Carine Bizet, « Les visions mode d’Hussein Chalayan », Style, sur madame.lefigaro.fr, Madame Figaro, (consulté le )
- Palomo, p. 182.
- Stéphanie Chayet, « Les Anglais premiers de la classe », sur lepoint.fr, Le Point, (consulté le )
- Notice biographique in : Linda Watson, Vogue - La mode du siècle : Le style de chaque décennie, 100 ans de créateurs [« Vogue Twentieth Century Fashion - 100 years of style by decade and designer »], Éditions Hors Collection, , 255 p. (ISBN 2-258-05491-5), « Chalayan, Hussein », p. 111
- (en) Turkish-Cypriot Online Museum of Fine Arts - Hussein Chalayan
- Palomo, p. 183.
- (en) « hussein chalayan / fashion + video », sur designboom.com,
- Constance C. R. White, « Hussein Chalayan's High-Wire Act », The New York Times, (consulté le )
- Palomo, p. 184.
- (en) Cathy Horyn, « Front Row; Hussein Chalayan Starting Over », The New York Times, (lire en ligne, consulté le )
- (en) Tamsin Blanchard, « Mind over material », sur guardian.co.uk,
- (en) « Hussein Chalayan (interview) », sur designboom.com
- (en) Hilary Alexander, « The world of Hussein Chalayan », sur telegraph.co.uk, The Daily Telegraph, (consulté le )
- (en) « HEROES & VILLAINS: Hussein Chalayan on Kate Bush », sur independent.co.uk, (consulté le ) : « I'm not saying that I based my career on her, but she inspired me to do my own thing and achieve something. ».
- Palomo, p. 185.
- (en) « Hussein Chalayan Shows Off Nothingness », Heard on the Runway, sur WSJ.com, The Wall Street Journal,
- Estelle Marin, « Hussein Chalayan entre au musée », sur lepoint.fr, Le Point, (consulté le )
- (en) Ally Pyle, « Chalayan for Puma », sur vogue.co.uk, Condé Nast, (consulté le )
- Laetitia Quintano, « Hussein Chalayan arrive chez Puma », Style, sur madame.lefigaro.fr, Madame Figaro, (consulté le )
- « Les chaussettes escarpins de Chalayan », sur tendances-de-mode.com, (consulté le )
- (en) Ally Pyle, « Sock Boots - The new shoe trend ? », sur vogue.co.uk, Condé Nast, (consulté le )
- (en) « Grammy Awards 2011: Lady Gaga wears giant egg », sur telegraph.co.uk, The Daily Telegraph, (consulté le )
- (en) Bibby Sowray, « Hussein Chalayan to create demi-couture for Vionnet », sur telegraph.co.uk, The Daily Telegraph, (consulté le )
- Sandrine Merle, « Peinture & Chiffons », Les Échos, supplément Série Limitée, (lire en ligne, consulté le ) « Ses vêtements explorent les mythologies, le symbolisme, la superstition ou les croyances culturelles. Mais qui irait porter cette robe motorisée, composée d'ailerons qui se déploient sur les côtés, dévoilant une traîne en tulle rose ? »
- Marnie Fogg (trad. de l'anglais), Pourquoi est-ce un chef-d’œuvre ? : 80 créations de mode expliquées [« When Fashion Really Works »], Paris, Eyrolles, , 223 p. (ISBN 978-2-212-55665-0), « Robe Aéroplane », p. 187
- Analyse de la collection Afterwords de 2000 in : Marnie Fogg (dir.) et al. (trad. de l'anglais par Denis-Armand Canal et al., préf. Valerie Steele), Tout sur la mode : Panorama des chefs-d’œuvre et des techniques, Paris, Flammarion, coll. « Histoire de l'art », (1re éd. 2013 Thames & Hudson), 576 p. (ISBN 978-2-08-130907-4), « Afterwords », p. 504 à 505
- [image] « British Design 1948-2012: Innovation in the Modern Age, at the V&A », Culture, sur telegraph.co.uk, The Daily Telegraph, (consulté le )
- [image] (en) « Designs by Hussein Chalayan », sur nytimes.com, The New York Times
- (en) « Hussein Chalayan- from fashion and back », sur mot-art-museum.jp, Musée d'art contemporain de Tokyo, (consulté le )
- « Hussein Chalayan: 1994-2010 – Istanbul Modern », sur blog.lemonde.fr, Le Monde.fr, (consulté le )
- « Hussein Chalayan Récits De Mode », Mode et Textiles, sur lesartsdecoratifs.fr, Musée des arts décoratifs de Paris, (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Hussein Chalayan, Caroline Evans, Suzy Menkes Hussein Chalayan, NAI, 2005. (ISBN 90-5662-443-1)
- (en) Robert Violette, Hussein Chalayan, New York, Rizzoli USA, , 276 p. (ISBN 978-0-8478-3386-3, présentation en ligne)
- Noël Palomo-Lovinski (trad. de l'anglais par Lise-Éliane Pomier), Les plus grands créateurs de mode : de Coco Chanel à Jean Paul Gaultier, Paris, Eyrolles, , 192 p. (ISBN 978-2-212-55178-5, BNF 42523403), « Hussein Chalayan », p. 182 à 185.
Article connexe
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- (en) Grove Art Online
- (en) Museum of Modern Art
- (en) National Gallery of Victoria
- (en) National Portrait Gallery
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- (en) Union List of Artist Names
- Ressources relatives à la mode :
- (en + zh) The Business of Fashion
- (en) Europeana Fashion
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- Site officiel
- [image] « Eyesing : hussein chalayan retrospective »