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Histoire d'un crime (film, 1901)

Histoire d'un crime (parfois intitulé L'Histoire d'un crime[1]) est un film français réalisé par Ferdinand Zecca, sorti en 1901.

Affiche du film Histoire d'un crime (1901)

Synopsis

S'introduisant la nuit dans une banque, un cambrioleur poignarde le caissier-gardien. On l'arrête en compagnie de courtisanes alors qu'il dilapide l'argent dérobé. À la morgue, devant le cadavre du caissier, il tombe à genoux et demande pardon. Dans sa cellule, il dort sur un châlit et trois souvenirs importants de sa vie apparaissent successivement sur le mur : 1/ Encore enfant, sa mère l'accompagne dans la menuiserie paternelle où son père l’embrasse affectueusement. 2/ Adolescent, apprenti, il prend place à la table familiale après avoir embrassé ses parents. 3/ Adulte, il perd son salaire dans un café en le jouant aux cartes avec un tricheur. Furieux de sa déveine, il voit entrer un homme qui commande une liqueur en exhibant pour payer une bourse bien garnie. Le futur assassin lui emboîte le pas à sa sortie. Le flash-back s'estompe sur le mur. La porte de la cellule s’ouvre alors, laissant passer un prêtre et cinq hommes en redingote, l’air sévère, qui réveillent le prisonnier et sortent avec lui. Il est ligoté, ses cheveux tondus sur le cou, sa chemise ouverte, exhorté par le prêtre qui brandit un crucifix. Emmené dans une cour où se dressent les bois de la guillotine, il est exécuté[2].

Fiche technique

Distribution

Source principale : Internet Movie Database[4].

Critique

« Le tragi-comique de Zecca était à la fois naïf, débridé, primitif et nouveau, d'un genre alors inidentifié. Un jour, on lui donnera un nom : humour noir. »[1]

Ă€ noter

  • Dans Histoire d'un crime, Ferdinand Zecca rĂ©alise le premier flash-back du cinĂ©ma[1]. Il en profite pour faire une ellipse temporelle, figure de style rarement utilisĂ©e Ă  l'Ă©poque, Ă©liminant le procès de l'assassin, passant de son repentir devant la dĂ©pouille de la victime Ă  sa dernière nuit avant l'exĂ©cution.
  • Contrairement Ă  ce qui est le plus souvent Ă©crit dans les histoires du cinĂ©ma, les trois plans d'anamnèse de Histoire d'un crime ne sont amenĂ©s ni par une surimpression ou un cache fixe (rĂ©serve noire non impressionnĂ©e), ni par une "transparence" (rĂ©tro-projection, une technique apparue dans les annĂ©es 1930). Ferdinand Zecca, crĂ©ateur de ses propres dĂ©cors, a construit au-dessus du châlit du condamnĂ©, derrière lui, une niche qui est dĂ©couverte Ă  la place de la toile peinte reprĂ©sentant le mur, par le truquage Ă  la MĂ©liès de "l'arrĂŞt de camĂ©ra". Dans cette niche, en fait un plancher praticable surĂ©levĂ©, chaque dĂ©cor apparaĂ®t successivement, et les comĂ©diens jouent sur les planches. Entre les souvenirs, un arrĂŞt de camĂ©ra permet les changements de dĂ©cor et de comĂ©diens nĂ©cessaires, et, Ă  la fin du troisième souvenir, la toile peinte est remise pour cacher la niche, Ă  l'occasion d'un dernier arrĂŞt de camĂ©ra[2].
  • Ă€ sa sortie en 1901, Zecca fut accusĂ© par Louis Feuillade d'avoir commis un plagiat en lui volant l'idĂ©e de faire une adaptation du roman de Victor Hugo. L'affaire n'eut droit Ă  aucune suite.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Les Films-clés du cinéma de Claude Beylie, Bordas, (ISBN 2040163565)
  2. Marie-France Briselance et Jean-Claude Morin, Grammaire du cinéma, Paris, Nouveau Monde, coll. « Cinéma », , 588 p. (ISBN 978-2-84736-458-3), p. 107-108
  3. Section "Caractéristiques techniques" sur l'Internet Movie Database.
  4. Histoire d'un crime sur l'Internet Movie Database.
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