Hip-hop polonais
Le hip-hop polonais désigne la scène et la culture du hip-hop ayant émergé en Pologne. La culture hip-hop émerge dans le pays au milieu des années 1980, et se popularise dans les années 1990, en particulier grâce à des artistes comme MC Hammer et Vanilla Ice, qui seront devenus internationalement connus.
Histoire
La culture du hip-hop émerge en Pologne en milieu des années 1980 à la sortie du film Beat Street. Les premiers groupes de breakdance tels que Be-Bob, Beat Scrap et Golden Streat Boyz émergeront. Le premier rappeur polonais sera Piotr Fronczewski. Sous le nom de Franek Kimono, il publie en 1984 l'album Arston qui fait pour la première fois usage du rap. Cependant, cet album n'est reconnu comme hip-hop, mais a plutôt été conçu comme une parodie du disco.
Au début des années 1990, les premiers musiciens polonais commencent à rapper. Kazik Staszewski sort en 1991 son premier album solo, qui contenait une psalmodie. La publication du hip-hop polonais commence assez tard. En 1992 est apparu East on the Mic de PM Cool Lee, originaire de Kielce, maintenant connu sous le nom Liroy. Cet album lui apporte pourtant très peu de succès et de reconnaissance, le genre étant encore trop méconnu à cette période. En 1993 est formé le groupe Slums Attack. Le premier album de hip-hop ayant atteint le succès commercial en Pologne s'intitule Albóóm de Liroy. Il est publié en 1995 et vendu à plus d'un demi-million d'exemplaires. Il comprend un seul single promotionne intitulé Scyzoryk avec Wzgórze Ya-Pa-3.
Les conséquences sociales de la transitions vers l’économie de marché dans les années 1990 favorisent l'essor du hip-hop, musique perçue comme contestataire. Les jeunes rappeurs, de plus en plus nombreux, dénonçaient les profondes inégalités économiques et sociales engendrées par les réformes économiques, le manque de perspectives pour les groupes issus des classes non privilégiées, la forte corruption des responsables politiques en collusion avec le monde des affaires, et les privatisations massives perçues comme un pillage des richesses du pays[1].
Longtemps antipolitique, le rap est ensuite repris par les milieux nationalistes et conservateurs, particulièrement sous le gouvernement du parti de droite Droit et justice, qui entendait exploiter son potentiel de propagande culturelle[1].
Même si Liroy et Wzgórze Ya-Pa-3 soient originaires de Kielce, Varsovie, la capitale polonaise, reste le pilier du hip-hop dans le pays, en particulier grâce à des chaines de radio comme Radio Kolor. En 1999, l'album de Liroy, Dzień Szakala (Bafangoo Cz.2) est certifié disque de platine pour 100 000 exemplaires vendus[2] - [3].
Notes et références
- « En Pologne, le rap nationaliste en plein essor », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
- (pl) « Gold Albums », Polish Society of the Phonographic Industry (consulté le )
- (pl) « Platinum Albums », Polish Society of the Phonographic Industry (consulté le ).