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High Speed Downlink Packet Access

Le High Speed Downlink Packet Access (abrégé en HSDPA), parfois appelé 3.5G, 3G+, H, ou encore turbo 3G dans sa dénomination commerciale, est un protocole pour la téléphonie mobile.

Il offre des performances dix fois supĂ©rieures Ă  la 3G (UMTS R'99), dont il est une Ă©volution logicielle. Cette Ă©volution permet d'approcher les performances des rĂ©seaux DSL (Digital Subscriber Line). Il permet de tĂ©lĂ©charger (dĂ©bit descendant) thĂ©oriquement Ă  des dĂ©bits de 1,8 Mbit/s, 3,6 Mbit/s, 7,2 Mbit/s et 14,4 Mbit/s. Il est basĂ© sur la technologie de communication WCDMA (Wideband-Code Division Multiple Access) dĂ©finie par la norme WCDMA 3GPP Rel. 99 (3rd Generation Partnership Project Release 99). Il concerne la liaison descendante du rĂ©seau vers le terminal Ă  haut dĂ©bit en mode paquets. Il est dĂ©fini dans la version de la norme WCDMA - 3GPP Rel. 5.

Technologie

C'est une amĂ©lioration radio du lien descendant qui permet d’offrir du très haut dĂ©bit en tĂ©lĂ©chargement (jusqu’à 14,4 Mb/s en thĂ©orie, 3,6 Mb/s en pratique avec la Release 5 ; avec la Release 6, le dĂ©bit passe Ă  7,2 Mb/s). Pour les transferts en voie montante, c’est le canal DCH de l’UMTS qui est utilisĂ© (128 kb/s en Release 5, 384 kb/s en Release 6).

Les principales améliorations sont :

Ajout de nouveaux canaux dédiés au HSDPA

On retrouve un nouveau canal de transport, HS-DSCH[1] (High Speed Downlink Shared CHannel), supportant un débit important sur la voie descendante tout en étant partagé entre tous les utilisateurs, contrairement au DCH (Dedicated CHannel) de l'UMTS.

Au niveau physique, ce canal est réparti sur plusieurs nouveaux canaux :

  • Voie descendante
    • HS-SCCH (High Speed Shared Control CHannel) : Canal physique de la signalisation associĂ©e au HS-DSCH.
    • HS-PDSCH (High Speed Physical Downlink Shared CHannel) : Canal physique qui transporte les donnĂ©es d'un HS-DSCH.
  • Voie montante
    • HS-DPCCH (High Speed Dedicated Physical Control CHannel) : Canal physique transportant la signalisation associĂ©e au HS-DSCH (taux de codage et CQI - Channel Quality Indicator).

La transmission Shared Channel

Trois canaux physiques sont utilisés : le HS-PDSCH pour la transmission rapide des données (Data), et les canaux HS-SSCH et HS-DPCCH pour le contrôle des commandes (Control) sur les voies descendantes et montantes respectivement. Sur le HS-PDSCH, les utilisateurs d’un même Node B se partagent les intervalles de temps et les codes. Le HS-DPCCH est utilisé pour transporter les signaux d’acquittement pour chaque bloc transmis. Il indique également la qualité du canal (CQI), le schéma de codage et la modulation utilisée.

Utilisation d’un mécanisme de retransmission hybride

Le HARQ (pour Hybrid Automatic Repeat reQuest) est un mécanisme qui permet de limiter et de corriger les erreurs de transmission grâce à une redondance sur la couche physique et à la retransmission de la couche liaison de données. L’émetteur envoie un bloc d’informations et attend un acquittement ou un refus du récepteur. Afin d’obtenir une acceptation rapide, l'émission de plusieurs blocs de données est lancée en parallèle. En cas de demande de retransmission, à la suite de la réception de données erronées, les informations reçues sont reconstituées à partir de l’original et de la nouvelle transmission pour reconstituer le message entier.

Pas de Soft Handover

En HSDPA, il n’y a pas de Soft Handover. La mobilité est permise par le mécanisme HS-DSCH Cell Change. Par conséquent, lorsque l’usager se déplace et qu’un Hard Handover est exécuté, cela se traduit par un passage en Compressed Mode et donc une interruption du trafic durant quelques secondes. Le Compressed Mode permet de réserver des ressources pour permettre au mobile de réaliser des mesures sur les cellules voisines avant de sélectionner celle ayant le meilleur champ.

Utilisation de 15 codes maximum par utilisateur

15 canaux peuvent ĂŞtre allouĂ©s au mĂŞme utilisateur pour augmenter le dĂ©bit significativement. La plupart des mobiles HSDPA actuels (2012) supportent 15 codes[2], mais certains mobiles (UE) plus anciens ne supportent que 5 ou 10 codes.

Adaptative Modulation and Coding

L’AMC dĂ©signe l’adaptation dynamique du schĂ©ma de codage (et donc du dĂ©bit) en fonction des conditions radio. Le mobile remonte le CQI (qualitĂ© du signal reçu) au Node B qui rĂ©ajuste le schĂ©ma de codage toutes les ms : choix d’un codage plus ou moins protecteur avec plus ou moins de redondance, choix d’une modulation QPSK ou 16 QAM. La modulation QPSK (Quadrature Phase Shift Keying) permet de coder 2 bits par symbole. En revanche, la modulation 16-QAM (Quadrature Amplitude Modulation) permet de coder 4 bits par symbole, ce qui permet de doubler le dĂ©bit. Par contre, cette modulation n’est possible qu’en prĂ©sence de bonnes conditions radio car peu tolĂ©rante aux erreurs.

Fast and Fair Scheduling at Node

En UMTS, l’établissement de la transmission par paquet se fait à partir du RNC, tandis qu’en HSDPA, elle se fait à partir du Node B. Cela permet de réagir beaucoup plus rapidement, notamment grâce à un TTI (Transmission Time Interval) plus court. Ainsi, chaque utilisateur dispose du même temps mais grâce à l’AMC, le schéma de codage est propre à chacun ce qui lui permet d’obtenir le meilleur débit possible en fonction de ses conditions radio.

Short TTI (Transmission Time Interval)

Le TTI (Time Transmission Interval) est l’intervalle entre la transmission des blocs de donnĂ©es. D’une durĂ©e variable de 10 ms Ă  80 ms en UMTS, il passe Ă  ms en HSDPA ce qui permet de rĂ©agir plus vite en fonction des conditions radio, d’adapter le schĂ©ma de codage plus rĂ©gulièrement et de supporter un trafic et un nombre d’utilisateurs plus importants.

Offre commerciale en France

En France, la 3,5G est disponible sous le nom de 3G+ depuis sur le réseau SFR et l'automne 2006 chez Orange. Bouygues Telecom, qui n'avait pas encore déployé de réseau UMTS, a déployé sans publicité son réseau en HSDPA en [3], à la dernière date possible dictée par les termes de sa licence UMTS.

Depuis le , Orange RĂ©union est le premier et seul opĂ©rateur Ă  proposer la 3G+ commercialement dans les plus grandes villes de l'Ă®le. Les dĂ©bits proposĂ©s vont jusqu'Ă  3,6 Mbit/s. Ce lancement commercial a permis Ă  l'opĂ©rateur de proposer de nombreux nouveaux services et notamment la visiophonie ainsi que la tĂ©lĂ©vision mobile.

En , Orange a reconnu que son rĂ©seau 3G+ Ă©tait bridĂ© Ă  un dĂ©bit 3G (< 400 kbit/s) pour tous les tĂ©lĂ©phones compatibles 3G+[4] ; ce bridage ne concernait pas les clĂ©s 3G+ destinĂ©es aux PC qui bĂ©nĂ©ficient d'un dĂ©bit maximum pouvant atteindre 7,2 Mbit/s. Les aveux de ce bridage font suite Ă  un buzz internet gĂ©nĂ©rĂ© par des propriĂ©taires de smartphones mĂ©contents du manque d'information fournie par Orange Ă  l'achat (le seul bridage indiquĂ© Ă©tait une diminution possible du dĂ©bit au-delĂ  de 500 Mo par mois) et la publicitĂ© faite autour des capacitĂ©s 3G+ de certains terminaux (notamment l'iPhone) alors qu'il n'Ă©tait pas possible d'en profiter sur le rĂ©seau Orange sans toucher aux rĂ©glages de son appareil (modification de l'APN (Access Point Name), etc.)[5].

Face Ă  ces plaintes, Orange a dans un premier temps cherchĂ© Ă  incriminer Apple. Un rejet de faute qui a Ă©tĂ© rapidement contredit par les utilisateurs d'iPhone qui ont montrĂ© vidĂ©o Ă  l'appui qu'en changeant l'APN de l'iPhone, on obtenait un meilleur dĂ©bit[5]. SFR a aussi apportĂ© son soutien Ă  ce dĂ©menti en indiquant que son rĂ©seau 3G+ n'Ă©tait pas bridĂ© et que les 1 500 Ă  2 000 clients SFR disposant d'un iPhone 3G+ bĂ©nĂ©ficiaient d'un dĂ©bit de 3,6 Mbit/s comme les autres abonnĂ©s 3G+ SFR.

Dans un deuxième temps, Orange a cherchĂ© Ă  calmer les utilisateurs mĂ©contents et Ă  rassurer les futurs clients en proposant d'augmenter le dĂ©bit Ă  Mbit/s, puis finalement Ă  1,8 Mbit/s, seulement pour les possesseurs de forfaits iPhone. OrganisĂ©s autour d'un site et d'un forum dĂ©diĂ©s, certains juristes et utilisateurs de terminaux compatibles 3G+ ont contestĂ© cette interprĂ©tation (dĂ©bits limitĂ©s Ă  1,8 Mbit/s « en crĂŞte » et non minimaux, prise en compte de l'iPhone et de certains abonnements seulement) et affirment qu'Orange reste sous le coup de sanctions juridiques, pĂ©nales comme civiles[6]. Selon Orange, ce dĂ©bit Ă©tait proposĂ© en prioritĂ© aux nouveaux abonnĂ©s iPhone et a Ă©tĂ© Ă©tendu Ă  l'ensemble des abonnĂ©s iPhone le . Orange s'est expliquĂ© sur l'existence de ce bridage lors d'un entretien d'une heure sur un chat de 01Net oĂą la directrice de marketing mobile responsable de l'iPhone a rĂ©pondu aux questions des internautes.

Cependant, les débits des promesses publicitaires sont parfois loin de la réalité[7].

L’HSUPA (High Speed Uplink Packet Access) est dĂ©fini dans la release 6 du 3GPP. Il s’agit d’une optimisation de l'HSDPA sur le lien montant (du mobile vers le rĂ©seau). Cette Ă©volution permet le haut dĂ©bit en voie montante (jusqu’à 5,8 Mb/s maximum thĂ©orique, 1,2 Mb/s en pratique avec les mobiles actuels), ainsi qu’une amĂ©lioration du dĂ©bit descendant puisqu’on double le dĂ©bit prĂ©vu par le HSDPA (7,2 Mb/s).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. (en)Spécifications 3GPP TS 25.308.
  2. Soit un dĂ©bit descendant maximal de 10 Mb/s (mobile de catĂ©gorie 9) ou de 14 Mb/s (catĂ©gorie 10).
  3. Bouygues Telecom lance discrètement une « 3G+ Â», L'Expansion.com, 30 avril 2007.
  4. Orange reconnaît qu’il bride l’iPhone 3G, France-info, par Jérôme Colombain, publié le 2 novembre 2011.
  5. Orange bride l'accès 3G+ à ses abonnées, Paperblog.fr, par Michal Pichel, publié le 25 août 2008.
  6. « Liberema3G.com - Toute la vérité sur votre opérateur… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
  7. Le Haut débit selon les opérateurs, cachem.fr.
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