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Henri Salingardes

Henri Salingardes[1], né le à Villefranche-de-Rouergue (Aveyron) et mort le à Cordes-sur-Ciel (Tarn[2] - [3]), est un sculpteur français d'art brut.

Henri Salingardes
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  75 ans)
Cordes-sur-Ciel
Nationalité
Activité

Biographie

Henri Salingardes est un fils de restaurateurs de Villefranche-de-Rouergue qui a d'abord appris le métier de la coiffure qu'il exerce dans sa ville natale, puis à Paris jusqu'en 1903[4]. À cette date, il décide de s'établir à Cordes dans le département du Tarn où il commence par se faire brocanteur-antiquaire en prospectant chez les antiquaires pour y trouver de objets rares ou curieux. Son activité est interrompue par la Première Guerre mondiale où il est incorporé dans l'armée comme brancardier. Puis il revient dans le Tarn et reprend ses recherches qui vont du vieux bahut aux objets d'étain[5].

Ă€ partir de 1923, il achète un vieil hĂ´tel dans les hauts de Cordes, une curieuse maison dominant la ville et dĂ©bouchant sur un jardin. Il y ouvre une auberge : « l'Hostellerie du vieux Cordes Â». Il est alors mariĂ© et père de deux enfants. Dès lors, il mène de front deux activitĂ©s prospères : l'auberge oĂą il est secondĂ© par sa femme, et la brocante. Le bâtiment de l'auberge, assez curieux en tant que tel, devient un restaurant de renom, mais aussi une sorte de musĂ©e oĂą Henri accumule des meubles et objets de toutes sortes. Il en collectionne beaucoup plus qu'il n'en vend[6].

Vers 1936, ses proches constate chez lui un comportement bizarre. Il s'isole dans un coin de son jardin sans dire ce qu'il y fait. Henri Salingardes n'est pourtant pas psychopathe. En réalité, dans le petit patio qu'il s'est aménagé pour s'isoler, il gâche du ciment et de la glaise et refuse qu'on l'approche[6]. Ce n'est que lorsqu'il montre le résultat de son isolement que son entourage est soulagé. Henri Salingarde modèle des médaillons représentant des animaux, des personnages, des figures imaginaires, agrémentés de touches de couleurs, de petits cailloux, de morceaux de verroterie, de bouts de peau de lapin. Salingardes en dispose aux branches de la vieille glycine de sa terrasse, aux murs de son patio[7].

Sa production, qui s'Ă©chelonne sur environ sept ans, est abondante. Mais elle cesse dramatiquement en 1943, lorsque de retour de Toulouse, en descendant du train au moment oĂą le train dĂ©marrait, il tombe sous le convoi et une roue lui Ă©crase la jambe[7]. AmputĂ©, dĂ©moralisĂ©, Henri Salingardes qui a alors 71 ans supporte mal son infirmitĂ©. Il cesse ses travaux et meurt quatre ans plus tard. Sa veuve et ses enfants ont maintenu le renom de « l'Hostellerie du vieux Cordes Â» qui faisait partie des adresses connues des gastronomes[7].

Ĺ’uvre

La plupart des figurines ont un caractère qualifiĂ© de « barbare Â» par Jean Dubuffet qui leur trouve cependant un certain un raffinement et une certaine minutie[8]. Il y a de l'exubĂ©rance dans L'oiseau Ă  tĂŞte d'homme, ou le Personnage chevelu. Certains de ses ouvrages sont formĂ©s d'un bouquet de feuilles obtenu en versant le ciment sur une vraie feuille, puis, encastrant ensuite le produit dans l'empreinte d'une autre feuille, il dĂ©coupe au poinçon en intervenant çà et lĂ  selon sa fantaisie[8]. Il exĂ©cute assez peu de figures fĂ©minines. La seule remarquable est une fille Ă  la chevelure abondante intitulĂ©e Femme de profil[9]

Michel ThĂ©voz considère que le matĂ©riau utilisĂ©, parfois difficile Ă  « lire Â», est « une matière brute, libĂ©rĂ©e de son asservissement figuratif ou signalĂ©tique, matière prodigieusement riche pour avoir rĂ©veillĂ© toutes les virtualitĂ©s de son originelle sauvagerie[10] ».

Henri Salingardes fait partie des artistes exposĂ©s au musĂ©e des arts dĂ©coratifs de Paris en 1967. Parmi ses Ĺ“uvres principales on trouve : L'homme oiseau, forme ronde de 21,5 cm de diamètre, non datĂ©e (entre 1936 et 1947), Jeune fille de profil 26 Ă— 24 cm, Personnage chevelu losange 32 Ă— 22 cm, Homme au cou d'un cheval, forme octogonale 21,5 Ă— 22 cm, Homme au chapeau parĂ© d'une plume, forme de feuilles jumelĂ©es 24 Ă— 36 cm, Personnage en marche feuille ronde 28,5 Ă— 23 cm, Double visage forme ronde, 12,5 Ă— 12 cm, Oiseau becquetant un ver, forme ovale 20,5 Ă— 27,5 cm, Personnage Ă  barbiche coiffĂ© d'un chapeau, forme irrĂ©gulière, 27,5 Ă— 23 cm, Personnage Ă  stature de lion hĂ©raldique, hauteur 36 cm. Petit fronton forme semi-circulaire, 22 Ă— 43,5 cm, Profil d'homme, forme de feuille, 25,5 Ă— 20 cm[11]. Aucune de ces Ĺ“uvres n'Ă©tant datĂ©es, elles sont toutes rĂ©pertoriĂ©es sur la pĂ©riode d'activitĂ© de l'artiste de 1936 Ă  1943[11].

Notes et références

  1. Dit « Salingarde l'aubergiste Â» dans Art Brut 3.
  2. « acte de naissance no 63 avec mention marginale mariage et décès », sur Les archives départementales de l’Aveyron (consulté le ), p. 25.
  3. Relevé généalogique sur Filae
  4. Selon le document rédigé par Jean-Paul Casard et reproduit par Jean Dubuffet dans le fascicule Art Brut 3.
  5. Collectif Art Brut 3, p. 49
  6. Collectif Art Brut 3, p. 50
  7. Collectif Art Brut 3, p. 51
  8. Collectif Art Brut 3, p. 54
  9. voir une Ĺ“uvre de Salingardes Ă  la collection de l'art brut
  10. Michel Thévoz 1975, p. 126
  11. Collectif art déco, p. 71

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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