Henri DuchĂȘne (psychiatre)
Henri DuchĂȘne est un psychiatre français nĂ© Ă SĂ©nas le et mort Ă Paris le [1]. Il fut l'un des principaux animateurs du regroupement de psychiatres qui, de pratiques et dâhorizons aussi divers que Julian de Ajuriaguerra, Paul Bernard, Lucien BonnafĂ©, Georges Daumezon, Henri Ey, Sven Follin, Pierre Fouquet, Jacques Lacan, Louis Le Guillant, François Tosquelles, Ă©laboraient en commun les conditions dâun renouveau institutionnel et thĂ©rapeutique (groupe de SĂšvres)[2].
Nom de naissance | Henri LĂ©on Fernand DuchĂȘne |
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Naissance |
SĂ©nas |
DĂ©cĂšs |
Paris |
Nationalité | Française |
Profession | Psychiatre |
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Auteur de l'ouvrage TĂąche dâHygiĂšne Mentale dans la psychiatrie de secteur (communĂ©ment appelĂ© "Rapport DuchĂȘne") oĂč il dĂ©gageait les grandes lignes dâune politique de santĂ© mentale dans le dĂ©partement de la Seine. Ce rapport prĂ©sentĂ© au congrĂšs de Tours, en 1959, permit de dĂ©gager l'idĂ©e qu'une mĂȘme Ă©quipe mĂ©dico-sociale devait prendre en charge l'ensemble des besoins psychiatriques d'une population, ce projet devant trouver un support juridique dans une rĂ©glementation nationale.
C'est dans le dĂ©partement de la Seine que le Docteur Henri DuchĂȘne assura Ă partir de 1943[3], un Service dâHygiĂšne mentale avec le concours financier de la Caisse d'allocations familiales, sâoccupant essentiellement des Enfants et des Alcooliques. Ce Service fonctionna jusquâen , date Ă laquelle furent ouvertes, Ă titre expĂ©rimental dâabord, des consultations pour adultes dans un modeste local Ă Vincennes.
Dans son ouvrage Les malades mentaux en France sous l'occupation nazie, le Dr Pierre Bailly-Salin note les recherches essentielles d'Henri DuchĂȘne sur la surmortalitĂ© psychiatrique durant la Seconde Guerre mondiale en France :
- « Ce fut immĂ©diatement aprĂšs la guerre que Henri DuchĂȘne psychiatre attachĂ© Ă lâInstitut National dâHygiĂšne effectue, sous lâinspiration dâHazeman, une Ă©tude sĂ©rieuse de cette sur-mortalitĂ© dans les HĂŽpitaux psychiatriques. Ayant comptabilisĂ© les morts par annĂ©e il compare ceux-ci aux chiffres de mortalitĂ© de lâavant-guerre, pris comme chiffres de rĂ©fĂ©rence. Il aboutit Ă un chiffre exorbitant de 40 000 morts en trop, un chiffre de 48 000 sera avancĂ© beaucoup plus tard par un historien. LâĂ©tude dâHenri DuchĂȘne Ă la mĂ©thodologie simple mais rigoureuse Ă©vite le piĂšge de voir attribuer Ă dâautres causes les dĂ©cĂšs de cette surmortalitĂ©. En ne se basant pas sur les diagnostics DuchĂȘne Ă©tudie cette surmortalitĂ© comme un tout et renvoie les hĂŽpitaux psychiatriques Ă leur passĂ© comme Ă un fait global. »
Philippe Sollers Ă©voque lui aussi cette Ă©tude et cette comptabilitĂ© macabre dans les pages qu'il consacre Ă Antonin Artaud (La fĂȘte Ă Venise Gallimard 1991).
Plusieurs Ă©tablissements spĂ©cialisĂ©s portent le nom de ce psychiatre : Centre Henri DuchĂȘne Ă Aubervilliers ; Centre Henri DuchĂȘne Ă Choisy-le-Roi ; HĂŽpital de Jour Henri DuchĂȘne, situĂ© rue du Pont-aux-Choux dans le 3e arrondissement de Paris[4].
Le Docteur Henri DuchĂȘne est l'oncle du publicitaire et organisateur de compĂ©titions automobiles français Patrice-Henry DuchĂȘne.
Ćuvre
- Henri DuchĂȘne, Les Services psychiatriques publics extra-hospitaliers, in CongrĂšs de psychiatrie et de neurologie de langue française, 58e session, Tours, Masson, 1959.
Notes et références
- Relevé généalogique sur Filae
- Jean Ayme, Chroniques de la psychiatrie publique Ă travers l'histoire d'un syndicat, Paris, Ă©rĂšs, , 480 p. (lire en ligne)
- François Fourquet, Lion Murard, Histoire de la psychiatrie de secteur ou le secteur impossible, vol. 17, Paris, Recherches, , 614 p.
- Lucien BonnafĂ©, Jean Kabaker, Hubert Mignot, « Le Centre Henri-DuchĂȘne. HĂŽpital de jour de secteur. : ProblĂšmes posĂ©s par une premiĂšre annĂ©e de fonctionnement. », L'Information Psychiatrique,â , p. 959-980