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Henri Bourrillon

Maris Joseph Paulin Henri Bourrillon[1], né le à Mende et mort le dans une ferme inconnue proche de Blšany en République tchèque, est un avocat français, maire de la ville de Mende et chef de la résistance en Lozère. Médaille de la résistance avec rosette à titre posthume ( Journal Officiel du 16 juin 1946.)

Biographie

Il participe à la Première Guerre mondiale dont il revient avec le grade de capitaine, et reçoit la croix de guerre. Le , il est décoré chevalier de la Légion d'honneur[2].

En 1920, il épouse Marie-Hélène Morel, la sœur de Charles Morel, futur conseiller général du canton de Mende et sénateur de la Lozère[3].

En 1929, Henri Bourrillon, avocat de profession, est élu maire de la ville de Mende. Il échoue cependant à la députation de 1936.

En 1941 il est destitué par le régime de Vichy. Il est en effet contre ce régime et s'était déjà opposé à la mise en place du camp d'internement sur sa commune. Il avait d'ailleurs offert une dinde pour le noël 1939 du camp de Rieucros[4].

En décembre 1942 alors que la résistance commence à se mettre en place dans le département, il en devient le premier chef[5]. En mars 1943, il est chef de département des Mouvements Unis de Résistance.

Le [6] il est arrêté par la Gestapo à la sortie du tribunal. Gilbert de Chambrun le remplace par Henri Cordesse à la tête de la résistance lozérienne[7]. Bourrillon, lui, est incarcéré à Mende avant d'être, presque immédiatement, déporté. Il transite tout d'abord par Nîmes puis Montpellier et ensuite le camp de triage de Compiègne. C'est là qu'il rencontre Jean Baumel qui survivra aux camps nazis et pourra donc raconter leur histoire à son retour.

Ils sont conduits à Auschwitz, à Buchenwald puis à Flossenbürg. Dans ce dernier, Bourrillon tombe malade et est alors incapable de manger quoi que ce soit[8]. Peu de temps après ils sont conduits à Flöha dans une usine d'aviation. Parmi leurs compagnons on retrouve Robert Desnos.

En les troupes américaines commencent à s'approcher des camps. Les gardiens de Flöha décident de fuir, emmenant leurs prisonniers avec eux[9] en pays Sudète. Le 3 mai, et après 6 jours passés dans un hangar de Blšany, Bourrillon est incapable de se réveiller, il fait appeler Jean Baumel et meurt dans ses bras[9]. Peu de jours après, ses compagnons d'infortunes sont délivrés.

Le corps de Bourrillon est rapatrié en France, et il est, depuis le , inhumé au cimetière Saint-Gervais de Mende[10].

Hommages

La ville de Mende préserve la mémoire de son maire martyr des nazis et l'a honoré en donnant son nom à un collège, une place et un boulevard et en lui érigeant une statue.

Monument Ă  Henri Bourrillon, Mende.

Sources et références

  1. « Accueil - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
  2. (fr) Sa fiche sur la base LĂ©onore
  3. Yves Pourcher, « Parenté et représentation politique en Lozère », Terrain. Anthropologie & sciences humaines, no 4,‎ , p. 27–41 (ISSN 0760-5668, DOI 10.4000/terrain.2864, lire en ligne, consulté le )
  4. Association de souvenir du camp
  5. Marcel Pierrel et Henri Cordesse, La Lozère de 1940 à 1944. La défaite, la résistance, la libération, Marvejols, 1974
  6. Félix Buffière, Ce tant rude Gévaudan [détail des éditions] Tome II, p.1614
  7. Gilbert de Chambrun, Journal d'un militaire d'occasion, Aubanel, Avignon, 1982
  8. Félix Buffière, Ce tant rude Gévaudan [détail des éditions] Tome II, p.1626
  9. André Bessière, Destination Auschwitz avec Robert Desnos, p251-252, disponible sur Google books : (fr) ici
  10. Jean Baumel, Henri Bourrillon, Bulletin de la société des Lettres, Sciences et Arts de la Lozère, 1946, 139ss.
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