Helga Hošková-Weissová
Helga Hošková-Weissová, également Helga Weiss, née le , à Prague, est une artiste peintre tchèque et une survivante de la Shoah.
Naissance | |
---|---|
Nationalité | |
Activités | |
Enfant |
Jiří Hošek (d) |
Lieux de détention | |
---|---|
Distinction |
Biographie
Sa mère, Irena Fuchsova, est couturière et son père, Otto Weiss, est employé à la banque d'État de Prague. Elle grandit à Prague, et peu de temps après son dixième anniversaire, le [1], elle est déportée avec ses parents dans le ghetto de Theresienstadt[2]. Bien que séparés dans le camp, il leur est possible de se voir et d'échanger des notes clandestines. Il est estimé que 15 000 enfants de moins de 16 ans furent déportés à Theresienstadt. Moins de 100 d'entre eux survécurent à la déportation ultérieure à Auschwitz. Dès son arrivée à Theresienstadt, elle utilise ses talents de dessinatrice pour peindre et dessiner. Son père, à qui elle montre l'un de ses dessins avec un bonhomme de neige, lui dit en : « Dessine ce que tu vois ». Elle tient un journal dès ce moment, qui comporte des images de sa vie dans le ghetto[3] et qu'elle arrive à conserver pendant la guerre. Elle est incarcérée dans ce qui est appelé « la maison des filles » dans la chambre 24.
En , sa mère et elle, âgée de 15 ans, sont déportées dans le camp de concentration d'Auschwitz.
Avant son départ, elle confie à son oncle Josef Polák, qui tenait à Theresienstadt le registre des effectifs, son journal. Celui ci le retrouvera dans l'endroit qu'il l'avait caché après la guerre[4].
Les personnes déportées sont triées à leur arrivée, les personnes aptes à travailler sont envoyées dans la colonne de droite, les autres dans la colonne de gauche pour être ensuite gazées. Il est possible que Josef Mengele ait été présent ce jour-là, et Helga réussit à le convaincre qu'elle est assez âgée, en prétendant avoir 18 ans. Elle est envoyée à droite, dans la colonne des personnes aptes à travailler. Elle affirme également que sa mère est plus jeune qu'elle ne l'est vraiment pour qu'elle soit aussi envoyée à droite[5] et ainsi échapper au gazage.
Après dix jours, elle est transférée d'Auschwitz à Freiberg près de Dresde, un camp auxiliaire de Flossenbürg où elle survit à une « marche de la mort » de 16 jours pour rejoindre le camp de Mauthausen[6]. Elle y reste jusqu'à la libération du camp le par l'armée américaine. Son père décèdera à Auschwitz tandis qu'elle et sa mère survivront.
Ses dessins constituent un témoignage de la vie quotidienne des personnes juives dans le camp.
La Seconde Guerre mondiale terminée, Helga Hošková-Weissová se rend à Prague pour faire des études à l'Académie des Beaux-arts. Elle étudie aussi avec l'artiste tchèque Emil Filla à partir de 1950.
Elle se marie avec Jirí Hosek, musicien de l’Orchestre symphonique de la radio tchèque, de religion catholique[4] Elle travaille ensuite comme artiste tout en élevant ses enfants. Après la révolution de , elle expose en Autriche, en Allemagne et en Italie.
En , à l'âge de 83 ans, elle vit encore dans l'appartement où est elle née et d'où elle a été déportée.
Œuvres
Honneurs
- En 1993, elle reçoit un Doctorat honorifique du Massachusetts College of Art de Boston, pour son œuvre.
- En 2009, elle reçoit la médaille Josef Hlávka. En , Václav Klaus lui remet la Médaille du Mérite[8].
Références
- Weissová, Helga, 1929- (Niedersächsischer Verein zur Förderung von Theresienstadt/Terezín.), Zeichne, was Du siehst : Zeichnungen eines Kindes aus Theresienstadt/Terezín = Maluj, co vidíš, kresby jednoho dítěte z Terezína = draw what you see, a child's drawings from Theresienstadt, Göttingen, Wallstein, , 167 p. (ISBN 978-3-89244-316-2, OCLC 40362598, lire en ligne).
- (en-GB) Nicholas Shakespeare, « Helga Weiss: an interview with a holocaust survivor », The Telegraph, (ISSN 0307-1235, lire en ligne, consulté le )
- « Holy Cross Hosts Exhibit Featuring Drawings by Holocaust Survivor Helga Weissova-Hoskova - College of the Holy Cross », sur news.holycross.edu.
- « "Le Journal d'Helga", une enfant raconte et dessine la Shoah - JewPop », Jewpop, (lire en ligne, consulté le )
- « Diary of schoolgirl who outwitted Nazi Angel of Death to become publishing sensation - Telegraph ».
- Vanessa Thorpe, arts et media correspondent, « The schoolgirl who survived the Holocaust by fooling the Nazis », sur www.theguardian.com, .
- (en) John Lewis-Stempel, « Book review: Helga's Diary: A Young Girl's Account Of Life In A Concentration Camp », Express.co.uk, (lire en ligne, consulté le )
- « Klaus udělil vyznamenání. Ocenil hrdiny z války, Gotta i žokeje Váňu », iDNES.cz (consulté le ).