Heberto Padilla
Heberto Padilla, né le à Cuba et mort le à Auburn (États-Unis) est un poète cubain.
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(Ă 68 ans) Auburn |
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Conjoint |
Belkis Cuza Malé (en) |
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Ernesto Padilla (en) |
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Fuera del juego (d) |
Biographie
NĂ© Ă Puerta de Golpe, Pinar del RĂo, il y suit ses Ă©tudes Ă©lĂ©mentaires et secondaires puis il Ă©tudie le droit Ă l'universitĂ© de La Havane, mais ne termine pas son cursus. Il quitte Cuba de 1949 Ă 1952 puis de 1956 Ă 1959, pour vivre aux États-Unis. Après le dĂ©but de la rĂ©volution de 1959, il rejoint son Ă®le et soutient les insurgĂ©s[1].
Son premier recueil de poèmes, Las rosas audaces, fut publié en 1948. Il épousa Belkis Cuza Malé (en) en 1967, avec laquelle il soutint la révolution menée par Fidel Castro, avant de s'opposer au nouveau gouvernement. Accusé d'avoir produit des « écrits subversifs », dont notamment son anthologie Fuera del Juego (littéralement « hors du jeu ») qui critiquait le régime de La Havane, il fut emprisonné en 1971 et contraint à une autocritique publique[2] - [3].
Celle-ci s'effectue devant les membres de l’Union nationale des écrivains et artistes de Cuba[4]. René Depestre indique : « Il a fait une confession absolument lamentable. Ce n'était pas lui : les agents de la sécurité publique lui ont fait lire le texte. J'ai été témoin de cette injustice. À la fin de la réunion, j'ai pris la parole pour défendre Padilla »[5]. Libéré, il est placé en résidence surveillée.
Son épouse et son fils Ernesto Padilla (en), né en 1972, furent autorisés à quitter Cuba et à se réfugier aux États-Unis en 1979. L'affaire Padilla provoqua l'engagement de nombreux intellectuels comme l'écrivain Mario Vargas Llosa, le philosophe Jean-Paul Sartre ou l'écrivain Julio Cortazar, qui avaient pourtant soutenu la révolution de Fidel Castro[3] - [6]. En réponse, les autorités cubaines décident de supprimer des bibliothèques de Cuba les œuvres des écrivains latino-américain et européen qui s'opposaient au traitement de Padilla[7]. Heberto Padilla n'est totalement libéré qu'en 1980. Il rejoignit sa famille à Princeton dans le New Jersey, et enseigna à l'université de Princeton, puis à l'université d'Auburn en Alabama.
En 1983, il tĂ©moigne dans le film documentaire Mauvaise Conduite concernant la rĂ©alitĂ© des unitĂ©s militaires d'aide Ă la production mises en place par le rĂ©gime castriste pour enfermer les Cubains qualifiĂ©s d'asociaux. Il publia son dernier roman En mi jardĂn pastan los hĂ©roes en 1984, qui Ă©voque la vie des Ă©crivains dissidents Ă Cuba. Ses mĂ©moires La mala memoria sont parues en 1990 et reviennent sur sa vie passĂ©e Ă Cuba.
Notes et références
- Roberto Gonzalez Echevarria, « Heberto Padilla », Encyclopédie Universalis, consulté le 24 février 2022.
- Collectif, Charles Ronsac (dir.), Le livre noir du communisme, Robert Laffont, 2000, (ISBN 2221088611), p. 763
- Bertrand Le Gendre, « Le castrisme, une passion française, par Bertrand Le Gendre », dans Le Monde du 22-02-2008, [lire en ligne], mis en ligne le 21-02-2008
- Cuba : retour sur l’affaire Padilla. Le Monde, 9 juillet 2012.
- René Depestre : « Je me suis réconcilié cette année avec Cuba » France-Antilles, décembre 2016
- Guy Scarpetta, Cortázar, le magicien, Le Monde diplomatique, août 2008
- Samuel Farber Cuba in 1968. Jacobin, 29 avril 2018.
Voir aussi
Bibliographie
- Claude Couffon, Poésie cubaine du XXe siècle (éd. bilingue), Patiño, Genève, 1997, p. 375-385 (« L'affaire Padilla (1968) ») et p. 518 (notice biographique) (ISBN 2-88213-025-2)
- Marie-Clémire Corneille, Littérature et société à Cuba : l'affaire Padilla (1961-2000), Université des Antilles et de la Guyane, 2006, 2 vol., 458 p. (thèse)
Articles connexes
- Littérature cubaine
- Affaire Padilla
- Dissidence cubaine
Liens externes
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