Happening bar
Un happening bar (ăăăăłă°ăăŒ) aussi appelĂ© couple kissa (ă«ăăă«ć«è¶, kappuru kissa) ou H-bar[1] est un club intimiste dans lequel les clients peuvent venir en couple pour se tripoter devant les autres clients. Les deux prĂ©tendants Ă faire partie du club passent un examen mĂ©dical avant de devenir membres et dĂ©clinent leur identitĂ© ainsi que leur adresse et numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone. Ils paient ensuite une redevance pour faire partie du club. Vers l'an 2000, ces bars exhibitionnistes se transforment en clubs Ă©changistes oĂč des couples, voire des trios, se forment pour se livrer Ă des orgies sous le regard des autres clients du club. L'Ă©tablissement offre les boissons (souvent gratuitement), la mise Ă disposition de chambres (munies de cloisons composĂ©es de glaces sans tain) oĂč les protagonistes peuvent se livrer Ă toutes sortes de pratiques sexuelles et de douches. L'entrĂ©e aux couple kissa est rĂ©servĂ©e aux couples hĂ©tĂ©rosexuels ainsi qu'aux femmes seules alors que les happening bars autorisent Ă©galement les homosexuels. Dans ce cas, ils doivent s'acquitter d'une majoration du droit d'entrĂ©e (habituellement de 25 000 yens soit environ 200 euros) alors que le supplĂ©ment n'est pas appliquĂ© aux femmes. L'entrĂ©e est interdite aux mineurs de 20 ans, aux groupes composĂ©s de personnes du sexe masculin, aux personnes ivres ou droguĂ©es et, pour quelques Ă©tablissements, aux Ă©trangers. Les happening bars sont ouverts 24 heures sur 24.
Les happening bar sont fréquentés par des personnes issues de toutes les couches de la société japonaise. La motivation principale des membres, bien au-delà du simple contact sexuel, est l'exhibitionnisme, la sensation excitante et perverse de savoir leurs ébats observés par un groupe sans visage.
Happening bars et couple kissas sont Ă la limite de l'illĂ©galitĂ© au regard de la loi japonaise concernant la prostitution[2] en permettant, ou mĂȘme, en favorisant des relations sexuelles au sein de leurs Ă©tablissements au lieu de s'inquiĂ©ter de ce qui pourrait advenir aux clients. Un incident sĂ©rieux est survenu en 2004 aprĂšs que Chocoball Mukai, acteur de films pornographiques et lutteur de puroresu, eut fait la publicitĂ© sur son site web, qu'il se produirait au Rock, un happening bar situĂ© dans le quartier Roppongi de Tokyo. Une opĂ©ration de police prit alors Chocoball Mukai, ainsi qu'un autre acteur qui l'accompagnait, sur le fait de pratiquer un acte sexuel en public[3]. Chocoball, inculpĂ© d'« attentat Ă la pudeur » et d'« d'outrage Ă la moralitĂ© publique », est condamnĂ© Ă cinq mois de prison ferme et le bar fermĂ©[4].
Ă ce jour, les autres happening bars sont restĂ©s ouverts et leur frĂ©quentation, dopĂ©e par les articles de certains mĂ©dias avides de dĂ©tails sulfureux, paraĂźt avoir augmentĂ©. Le nombre de ces lieux de voyeurisme est difficile Ă apprĂ©hender car ils sont illĂ©gaux. MarginalisĂ©s dans l'empire du fukosu, ils se multiplient dans l'ombre et semblent ĂȘtre une centaine dans tout le Japon dont 30 concentrĂ©s Ă Tokyo.
Bibliographie
- (fr) AgnĂšs Giard, L'imaginaire Ă©rotique au Japon (ISBN 978-2-226-16676-0) ;
Voir aussi
Notes
- Le H de H-Bar n'est pas une contraction de Happening mais de Hentai qui signifie « pervers »
- « (en) Porn king Chocoball rocks happening bar's raunchy reputation », Mainichi Daily News.
- « (en) Chocoball cleans up ring act », Mainichi Daily News