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Hannie Schaft

Jannetje Johanna (Jo) Schaft, nĂ©e le et morte le , est une rĂ©sistante communiste nĂ©erlandaise pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle est connue comme Â« la fille aux cheveux roux » (en nĂ©erlandais Het meisje met het rode haar[1]). Son pseudonyme de rĂ©sistante Ă©tait Hannie.

Hannie Schaft
Biographie
Naissance
Décès
SĂ©pulture
Dutch Honorary Cemetery Bloemendaal (en) (depuis le ), Burial pit Q (d) (jusqu'en )
Nom de naissance
Jannetje Johanna Schaft
Pseudonymes
Hannie Schaft, Johanna Elderkamp
Nationalité
Formation
Activités
Partisane, résistante, étudiante en droit
Autres informations
Partenaire
Site web
Distinctions
Vue de la sépulture.

Biographie

Enfance et Ă©ducation

Hannie Schaft naĂ®t Ă  Haarlem, capitale de la Hollande-Septentrionale[2]. Sa mère est une mennonite et son père est attachĂ© au Parti social-dĂ©mocrate des ouvriers ; les deux ont une attitude très protectrice avec Hannie après la mort de sa sĹ“ur aĂ®nĂ©e[2].

Dès son plus jeune âge, elle discute de politique et de justice sociale avec sa famille, qui l'encourage Ă  poursuivre des Ă©tudes de droit et Ă  devenir avocate des droits de l'Homme. Au cours de ses Ă©tudes Ă  l'universitĂ© d'Amsterdam, elle se lie d’amitiĂ© avec les Ă©tudiantes juives Philine Polak et Sonja Frenk. Elle dĂ©couvre alors les persĂ©cutions dont les Juifs sont victimes. En 1943, pendant l'occupation allemande des Pays-Bas, on exige des Ă©tudiants de l'universitĂ© qu’ils signent une dĂ©claration d'allĂ©geance aux autoritĂ©s d'occupation.

Lorsque Schaft refuse de la signer comme 80 % des autres élèves, elle doit abandonner ses études et retourner vivre avec ses parents[3].

RĂ©sistance

Pistolet de Hannie Schaft

Le travail de rĂ©sistante de Schaft commence par des petits actes. Tout d'abord, elle vole des cartes d'identitĂ© pour les rĂ©sidents juifs (dont ses amis)[2]. Après avoir quittĂ© l'universitĂ©, elle a rejoint le Raad van Verzet (nl) ou « Conseil de la RĂ©sistance », un mouvement de rĂ©sistance qui a des liens Ă©troits avec le Parti communiste des Pays-Bas[3]. PlutĂ´t qu'ĂŞtre messagère, elle prĂ©fère prendre les armes. Elle est responsable du sabotage et de l'assassinat de plusieurs cibles[3]. Elle effectue de nombreuses attaques sur des allemands, des nazis nĂ©erlandais, des collaborateurs et des traĂ®tres. Elle apprend Ă  parler allemand couramment et travaille avec les soldats ennemis.

Schaft n'a pas, cependant, acceptĂ© tous les emplois. Par exemple, lorsqu'on lui demande de kidnapper les enfants d'un officiel nazi, elle refuse. Si le plan Ă©chouait, les enfants auraient Ă©tĂ© tuĂ©s, et Schaft se sentit trop proche des actes de terreur nazies[4]. Après avoir Ă©tĂ© vue lors d'un assassinat, Schaft est identifiĂ©e comme « la fille aux cheveux roux ». Elle est placĂ©e sur la liste des personnes les plus recherchĂ©es par les nazis[3].

Monument Ă  Hannie Schaft au Kenaupark, Haarlem

Lorsque l'un de ses amis et compagnon de rĂ©sistance est blessĂ© pendant une tentative d'assassinat, celui-ci donne par erreur son nom Ă  des nazies nĂ©erlandaises dĂ©guisĂ©es en infirmières. Pour forcer Schaft Ă  avouer, les autoritĂ©s allemandes arrĂŞtent ses parents et les envoient au Camp de concentration de Herzogenbusch. La situation force Schaft de cesser la rĂ©sistance temporairement pour permettre la libĂ©ration de ses parents[5].

Lors de leur sortie, Schaft teint ses cheveux en noir pour cacher son identité et recommence ses actes de résistance. Elle contribue de nouveau à des assassinats et à des actes de sabotage, ainsi qu'au transport des messages et des armes illégales et à la diffusion des journaux[5].

Mort

Elle est arrêtée à un point de contrôle militaire le alors qu'elle distribue le journal illégal De Waarheid[6]. Après plusieurs interrogatoires, séances de torture et confinement, Schaft est identifiée comme la fille aux cheveux roux.

Schaft est assassinĂ©e par un fonctionnaire nazi nĂ©erlandais le [6]. Bien qu'Ă  la fin de la guerre, il y eut un accord entre l'occupant et le Binnenlandse Strijdkrachten (nl) pour arrĂŞter les exĂ©cutions, elle est abattue trois semaines avant la fin de la guerre dans les dunes de Bloemendaal. Deux hommes l'y emmènent et lui tirent une balle Ă  courte distance, la blessant seulement. Elle aurait dit Ă  ses bourreaux : « je tire mieux que toi », après quoi, le deuxième homme l'aurait abattue[6].

Le , Schaft est inhumĂ©e avec des funĂ©railles d'État. La reine Whilhelmine dĂ©crit Schaft comme « le symbole de la RĂ©sistance »[6]. Toutefois, lors de la chute de popularitĂ© du communisme aux Pays-Bas, les commĂ©morations en l'honneur de Schaft sont interdites[6].

Postérité

Timbre de RĂ©publique dĂ©mocratique allemande avec un portrait d'Hannie Schaft.

Parce que le parti communiste nĂ©erlandais la cĂ©lèbre comme une icĂ´ne, sa popularitĂ© diminue au fil des annĂ©es d'après-guerre, au point que la commĂ©moration sur sa tombe est interdite en 1951[6].

Au début des années 1990, grâce à la Hannie Schaft Memorial Foundation, des commémorations sont à nouveau autorisées. Le dernier dimanche de novembre aux Pays-Bas est le jour du souvenir de la vie et des actes de Schaft[7].

Un événement est organisé chaque année à Haarlem[6].

Dans la fiction

Ouvrages

  • Harry Mulisch, L’Attentat [« De aanslag »], Paris, Calmann-LĂ©vy, , 234 p. (ISBN 2-7021-1298-6)
  • (nl) Theun de Vries, Het meisje met het rode haar, Querido, (ISBN 978-90-214-5917-2)

Filmographie

Références

  1. Titre d'un roman et d'un film sur elle.
  2. Kathryn J. Atwood, Women Heroes of World War II, Chicago, Chicago Review Press, , 266 p. (ISBN 978-1-55652-961-0, lire en ligne), p. 103.
  3. Kathryn J. Atwood, Women Heroes of World War II, Chicago, Chicago Review Press, , 266 p. (ISBN 978-1-55652-961-0, lire en ligne), p. 104.
  4. Kathryn J. Atwood, Women Heroes of World War II, Chicago, Chicago Review Press, , 266 p. (ISBN 978-1-55652-961-0, lire en ligne), p. 105
  5. Kathryn J. Atwood, Women Heroes of World War II, Chicago, Chicago Review Press, , 266 p. (ISBN 978-1-55652-961-0, lire en ligne), p. 106
  6. « Herdenkingen », Eerebegraafplaatsbloemendaal.eu (consulté le )
  7. Kathryn J. Atwood, Women Heroes of World War II, Chicago, Chicago Review Press, , 266 p. (ISBN 978-1-55652-961-0, lire en ligne), p. 108.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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