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Hamazasp Ier Arçrouni

Hamazasp Ier Arçrouni (en armĂ©nien : Ő€ŐĄŐŽŐĄŐŠŐĄŐœŐș Ô± Ô±Ö€ŐźÖ€ŐžÖ‚Ő¶Ő« ; mort le [1]) est un naxarar armĂ©nien, chef de la maison Arçrouni et prince de Vaspourakan. Il est fils de Gagik Ier, prince Arçrouni.

Hamazasp Ier Arçrouni
Titre de noblesse
Prince de Vaspourakan (d)
-
Successeur
Biographie
DĂ©cĂšs
Activité
Famille
PĂšre
CacĂ­cio I Arcruni (d)
Fratrie
Enfant
Saints Sahak et Hamazasp Arçrouni, façade méridionale de l'église d'Aghtamar.

Biographie

Vers 763, Gagik Arçrouni massacre une troupe de pillards musulmans commandĂ© par un certain Suleyman qui avait tuĂ© ses frĂšres, Sahak et Hamazasp Arçrouni. RĂ©fugiĂ© dans la forteresse de Nikan, il ravage les alentours, mais il est capturĂ© avec ses fils Hamazasp et Sahak. MalgrĂ© ses offres de rançon, Gagik meurt en prison vers 772, mais ses fils sont libĂ©rĂ©s peu aprĂšs. Ils refusent de se joindre Ă  l'insurrection gĂ©nĂ©rale de 775, qui se termine par la dĂ©faite de BagrĂ©vand. Quelques annĂ©es plus tard, aprĂšs une nouvelle rĂ©volte, le calife fait arrĂȘter et emprisonner Hamazasp, Sahak et Merouzhan Arçrouni. Au bout de trois ans, le bourreau leur offre le choix entre la mort ou l'apostasie. Hamazasp et Sahak choisissent la mort et Merouzhan l'apostasie[2].

Postérité

C'est d'abord son frĂšre Merouzhan Arçrouni qui lui succĂšde, suivi d'un Gagik Arçrouni, dont on ne sait rien si ce n'est qu'il est le pĂšre de Hamazasp Arçrouni, lui-mĂȘme pĂšre d'AĆĄot Arçrouni, prince de Vaspourakan en 836[3]. Chronologiquement, ce Gagik se place dans la gĂ©nĂ©ration qui suit celle de Hamazasp, de Sahak et de Merouzhan. Pour Cyrille Toumanoff, Gagik est un fils certain de Hamazap[1]. Christian Settipani n'est pas aussi catĂ©gorique, mais pense que cette filiation est probable, en raison d'une transmission onomastique courante : AĆĄot, fils de Hamazasp, fils de Gagik, fils (?) de Hamazasp, fils de Gagik[4].

Famille

Vahan Arçrouni
naxarar
Sahak II Arçrouni
(† 762/3)
naxarar
Hamazasp Arçrouni
(† 762/3)
naxarar
Gagik Ier Arçrouni
(† 772/3)
naxarar
Hamazasp Ier Arçrouni
(† 785)
naxarar
Sahak Arçrouni
(† 785)
naxarar
Merouzhan II Arçrouni
(† ap.785)
naxarar
Gagik II Arçrouni
(prince des Arçrouni)
Hamazasp II Arçrouni
(prince des Arçrouni)
Aƥot Ier Arçrouni
(816 † 874)
prince de Vaspourakan

Notes et références

  1. Toumanoff 1990, p. 101.
  2. Settipani 2006, p. 320-321.
  3. La filiation est donné par l'historien arabe al-Balùdhouri.
  4. Settipani 2006, p. 322.

Bibliographie

Sources primaires

« Les mauvaises passions de cette injuste nation, son amour pour les troubles continuaient Ă  bouleverser la tranquillitĂ© de l’ArmĂ©nie. Ces enfants de BĂ©lial suivaient partout leur penchant naturel Ă  la malignitĂ©. Ils formĂšrent ainsi, sous la conduite d’un certain Suleyman, homme impie, avec quelques scĂ©lĂ©rats persans, une bande de brigands et entreprirent une excursion dans le dĂ©partement de Vaspourakan, en y maltraitant les habitants. Dans une rencontre qui eut lieu entre ces brigands et Isaac et Hamazasp, son frĂšre, nakharars d’Ardzerouni, suivis d’une poignĂ©e de leurs gens d’armes, ces derniers eurent la retraite coupĂ©e. Les brigands voyant leur petit nombre, les enveloppĂšrent de tous cĂŽtĂ©s avec l’intention de les massacrer tous ; cependant Isaac et Hamazasp, en prĂ©sence de ce danger, ne songĂšrent qu’à faire usage de leurs sabres : ils attaquĂšrent les ennemis et en sabrĂšrent un grand nombre, se frayĂšrent un passage et voulurent se mettre en sĂ»retĂ©. En ce moment, Hamazasp, griĂšvement blessĂ© et renversĂ© de sa monture, fut entourĂ© par les ennemis et tuĂ© ; Isaac voyant la mort de son frĂšre qu’il aimait beaucoup, voulut lui-mĂȘme pĂ©rir ; il descendit de son cheval dont il coupa la bride, et dans un emportement de colĂšre il recommença la lutte ; un grand nombre de brigands pĂ©rirent sous ses coups, mais lui-mĂȘme finit par succomber. Ainsi moururent ces dignes nakharars, fils de Vahan d’Ardzrouni.

AussitĂŽt que la nouvelle de cette mort fut parvenue Ă  la connaissance de Gaguik, leur frĂšre, et d’autres nakharars leurs vassaux, ils se rendirent Ă  l’instant mĂȘme sur le thĂ©Ăątre de la lutte en poussant des cris lamentables, mais ne pouvant atteindre l’ennemi ils remplirent le triste devoir d’enterrer les victimes. Les ennemis regagnĂšrent leur pays, mais leur chef Suleyman avec beaucoup des siens tomba dans les mains de Gaguik d’Ardzrouni, et ils furent tous mis Ă  mort.

(...)

Quant Ă  Gaguik, prince du domaine d’Ardzrouni, n’ayant pu suivre leur exemple, il se retira dans le chĂąteau fort de Nekan, puis il forma une bande de ses nakharars et de leur milice, avec laquelle il faisait des excursions frĂ©quentes dans les provinces de ZarĂ©havand, de Routaxe, de Zidro, de Tassouk, de Gaznak, d’Ouroumi, de SourĂ©nabade, et dans d’autres encore qui limitaient toutes l’AderbĂ©jan. Pendant ces excursions, Gaguik et les siens commettaient des actes indignes d’un chrĂ©tien et dĂ©sagrĂ©ables Ă  Dieu ; ils se conduisaient Ă  la maniĂšre des infidĂšles ; ils mettaient Ă  contribution toutes les contrĂ©es qu’ils traversaient, et usaient de beaucoup de violences et de cruautĂ©s pour percevoir leur argent. ArrivĂ©s dans la province de Her ils y furent surpris par Rouh, capitaine arabe, qui leur blessa beaucoup de monde et contraignit le reste Ă  se retirer dans la forteresse de Nekan, d’oĂč, par ses manƓuvres autour de la place, il essayait de les attirer dans une embuscade. La dĂ©faite de ses troupes contraignit le prince d’Ardzrouni Ă  rester renfermĂ© momentanĂ©ment dans sa forteresse et Ă  ne plus tenter d’invasions injustes. La place fut ensuite assiĂ©gĂ©e par un autre corps d’armĂ©e, sous les ordres du gĂ©nĂ©ral MoussĂ©. Le siĂšge dura un an, et tous les efforts employĂ©s pour rĂ©duire la forteresse avortĂšrent. L’assiĂ©geant commença de fausses nĂ©gociations pour arriver Ă  une paix, et par ce moyen il parvint Ă  s’emparer de la personne de Gaguik, qu’il livra entre les mains du calife. Celui-ci l’enchaĂźna, le mit en prison et lui fit subir d’insupportables tortures, afin de le contraindre Ă  rembourser les sommes qu’il avait perçues dans la Perse sous la forme d’impĂŽt. Pour recouvrer sa libertĂ©, Gaguik restitua tout ce dont il disposait sans rien cacher ; mais ce fut inutilement, il expira dans les souffrances de la prison comme un misĂ©rable. Hamazasp et Isaac, ses fils, restĂšrent longtemps encore en prison, jusqu’à ce que le cruel bourreau (le souverain des Arabes), attendri de leur sort, se rĂ©concilia avec eux et les envoya en ArmĂ©nie d’une maniĂšre honorable.

(...)

Ce conseil si sage ne fit aucune impression sur les rĂ©voltĂ©s ; il fut rejetĂ© par eux comme une sorte de trahison, parce qu’ils Ă©taient trop influencĂ©s par l’imposteur visionnaire (le moine) qui les exhortait constamment Ă  persĂ©vĂ©rer fermement dans leur entreprise et Ă  ne pas revenir sur leur dessein. Mais on vit bientĂŽt la consĂ©quence de cette folle opiniĂątretĂ©. La dĂ©sunion Ă©clata parmi eux. Hamazasp, seigneur des domaines d’Ardzrouni, avec ses frĂšres et ses troupes, resta immobile aux environs du dĂ©partement de Vaspourakan, ainsi que Vassak, fils d’Achott, et les nakharars des deux familles d’Amatouni et de Terouni, qui se retirĂšrent, les uns dans la citadelle de Dariuns, les autres sur la cime du mont Ă  pic de Makou, tandis que les autres, fortifiĂ©s dans les dĂ©filĂ©s d’Aragueght, en sortaient de temps Ă  autre pour fourrager aux environs et rentrer de suite dans leurs tranchĂ©es.

(...)

Moussa ou MoussĂ©, son fils, monta sur le trĂŽne paternel ; il ne rĂ©gna qu’une seule annĂ©e. Il se distingua par sa cruautĂ©, sa barbarie atteignait Ă  la dĂ©mence. Lorsqu’il s’exerçait aux armes et se perfectionnait dans le tir de l’arc, il faisait placer devant lui des hommes pour servir de but Ă  ses flĂšches, et il les tuait sur le champ. Peu aprĂšs ĂȘtre montĂ© sur le trĂŽne, il remplaça Roh, dans le commandement de l’ArmĂ©nie, par un certain Khazme. Celui-ci non seulement avait une physionomie infernale ; mais, comme le prĂ©sageait l’étymologie de son nom, il provoqua la rĂ©volte et la guerre. ArrivĂ© prĂšs de la ville de DevĂŻn, il fut reçu par tous les nakharars armĂ©niens, qui s’étaient portĂ©s Ă  sa rencontre. Au nombre de ces nakharars figuraient aussi Hamazasp, Isaac et Mehroujan, nakharars d’Ardzerouni. L’ennemi pervers (Khazme), frappĂ© de la belle et gracieuse apparence des nakharars, ainsi que de la superbe tenue de leurs troupes, fit arrĂȘter sur le champ ces trois vaillants gĂ©nĂ©raux, les jeta en prison, oĂč ils passĂšrent trois ans chargĂ©s de chaĂźnes. Par les accusations qu’il porta contre eux devant MoussĂ©, souverain des Arabes, il obtint de lui l’ordre de leur ĂŽter la vie. Il fit porter cet ordre Ă©crit dans la prison oĂč souffraient depuis si longtemps ces bienheureux martyrs. Quand on eut fini la lecture de l’arrĂȘt qui les condamnait Ă  mort, ils demandĂšrent Ă  un des agents, nommĂ© KoubĂ©da, leur ami intime, s’il y avait quelque moyen d’ĂȘtre dĂ©livrĂ© de cette mort Ă  laquelle ils avaient Ă©tĂ© si injustement condamnĂ©s. KoubĂ©da leur rĂ©pondit : « Il vous est impossible d’ĂȘtre sauvĂ©s de ses mains et de vous soustraire Ă  la mort qui vous menace de si prĂšs, Ă  moins que vous ne consentiez Ă  vous faire musulmans et Ă  vous soumettre Ă  la voix, de notre ProphĂšte. C’est lĂ  pour vous l’unique chance de salut. »

Mehroujan, en entendant l’arrĂȘt, fut effrayĂ© par la perspective de la mort temporaire ; il se livra lui-mĂȘme aux supplices Ă©ternels, il brisa lui-mĂȘme le joug doux de la foi en JĂ©sus-Christ et se sĂ©para du troupeau du Seigneur, pour se joindre aux loups dĂ©vorants.

Au reste, comme cette apostasie ne fut point spontanĂ©e mais produite par la terreur d’une mort prochaine, il est possible que JĂ©sus sera touchĂ© de son repentir sincĂšre. Quant aux (deux autres) courageux martyrs, revĂȘtus de l’armure de la foi, et ayant la tĂȘte garnie du casque du salut, ils dirent : « Jamais, jamais nous ne changerons la vĂ©ritĂ© divine contre la faussetĂ©, ni la vie Ă©ternelle contre une vie temporelle, ni la gloire perpĂ©tuelle contre une gloire passagĂšre, ni JĂ©sus-Christ, espĂ©rance de tous, contre notre misĂ©rable existence. » Ils continuĂšrent ainsi durant tout le temps de leur emprisonnement Ă  se soutenir rĂ©ciproquement en se disant l’un Ă  l’autre : « Mon frĂšre, nous avons dĂ©jĂ  suffisamment joui de la gloire passagĂšre ; dĂ©sormais ni les grandeurs et les gloires pĂ©rissables, ni les manteaux brodĂ©s d’or et servant Ă  nous parer, ni l’affection de nos proches, ni la tendresse de nos enfants, ne pourront nous sĂ©duire ; rien absolument rien de tout ce bonheur qui nous entourait, et qui a dĂ©jĂ  perdu tant d’ñmes, ne peut nous faire tomber. » C’est ainsi qu’ils s’encourageaient mutuellement dans leurs souffrances, demandant Ă  Dieu de les faire entrer dans la possession de la vie future. Enfin arriva le moment de combattre, ce moment oĂč ils devaient couronner leur carriĂšre par le martyre : c’était le jour de la sainte et glorieuse naissance de JĂ©sus-Christ que les Églises des fidĂšles cĂ©lĂšbrent par des fĂȘtes solennelles durant huit jours. Alors l’agent de l’injustice (Khazme) donna l’ordre de les amener devant son tribunal. Sachant d’avance leur fermetĂ© et leur foi ardente en JĂ©sus-Christ, il ne leur fit plus la proposition (d’apostasie). Il fit amener d’abord sur le lieu du supplice le bienheureux Isaac ; l’instrument de torture Ă©tait d’une nouvelle invention : il se composait de deux piĂšces de bois fourchues plantĂ©es solidement en terre, les fourches en haut ; le patient Ă©tait mis au milieu, on faisait entrer les deux fourches dans ses aisselles, aprĂšs avoir solidement attachĂ© ses bras au bois. On commençait alors Ă  lui appliquer sur le dos des coups de nerf de bƓuf. La flagellation fut continuĂ©e d’une maniĂšre si cruelle que son corps dĂ©chirĂ© tout entier tombait en morceaux. Le bienheureux Hamazasp, retenu dans ce moment enchaĂźnĂ© au dehors, priait le Seigneur au fond de son cƓur. Ses lĂšvres ne remuaient pas. Sa voix n’était entendue de personne ; son Ăąme pleine d’émotion Ă©tait comme agitĂ©e par de violents sanglots intĂ©rieurs, et il suppliait le Seigneur de lui prĂȘter son assistance dans ce pĂ©ril qui le menaçait de si prĂšs. AprĂšs avoir si horriblement tourmentĂ© Isaac, on le dĂ©tacha de l’instrument de supplice et on amena le bienheureux Hamazasp sur la mĂȘme place. AttachĂ© de la mĂȘme maniĂšre au milieu des deux bois, on lui infligea des flagellations encore plus cruelles ; il les supporta avec un grand courage ; puis on donna ordre de les dĂ©capiter, ce qui fut fait par les bourreaux avec le plus grand empressement : Isaac et Hamazasp remirent ainsi leurs Ăąmes entre les mains de Dieu et quittĂšrent ce monde. »

— GhĂ©vond Vardapet, Histoire, chapitre VIII.

Sources secondaires

  • Cyrille Toumanoff, Les dynasties de la Caucasie chrĂ©tienne de l'AntiquitĂ© jusqu'au XIXe siĂšcle : Tables gĂ©nĂ©alogiques et chronologiques, Rome, .
  • Christian Settipani, ContinuitĂ© des Ă©lites Ă  Byzance durant les siĂšcles obscurs. Les princes caucasiens et l'Empire du VIe au IXe siĂšcle, Paris, de Boccard, , 634 p. [dĂ©tail des Ă©ditions] (ISBN 978-2-7018-0226-8).
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