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HMS Agincourt (1865)

Le HMS Agincourt est une frégate cuirassée de la classe Minotaur (en) de la Royal Navy.

HMS Agincourt
illustration de HMS Agincourt (1865)
Le HMS Agincourt vers 1877.

Autres noms HMS Boscawen III
HMs Ganges II
C.109
Type Cuirassé à coque en fer
Classe Minotaur (en)
Fonction militaire
Histoire
A servi dans Royal Navy
Commanditaire Royal Navy
Constructeur Cammell Laird
Quille posée
Lancement
Commission
Statut DĂ©moli le
Équipage
Équipage 800
Caractéristiques techniques
Longueur 407 pieds (124 m)
Maître-bau 59 pieds (18 m)
Tirant d'eau 28 pieds (9 m)
DĂ©placement 10 798 t
Voilure 3 008 m2
Puissance 3 300 kW
Vitesse 14 nœuds (25,928 km/h)
Profondeur 1 500 milles marins (2 778 km) Ă  7,5 nĹ“uds (13,89 km/h)
Caractéristiques militaires
Blindage Ceinture blindée : 4,5 pouces (114,3 mm)
Cloison : 5,5 pouces (139,7 mm)
Armement 4 canons RML de 9 pouces 12 tonnes (en)
24 canons RML de 7 pouces (en)
Rayon d'action 1 500 nĹ“uds ( km) Ă  7,5 nĹ“uds (13,89 km/h), 760 t de charbon
Carrière
CoĂ»t 483 003 ÂŁ

La majeure partie de sa carrière se fait en tant que navire amiral du commandant en second de la Channel Fleet. Pendant la guerre russo-turque de 1877-1878, il fait partie des navires cuirassés envoyés à Constantinople pour empêcher une occupation russe de la capitale ottomane. Le navire est mis en réserve en 1889 et sert de navire-école de 1893 à 1909. Il est converti en ponton charbonnier et rebaptisé C.109. Agincourt sert à Sheerness jusqu'à sa vente à la ferraille en 1960.

Description

Les frégates cuirassées de la classe Minotaur sont essentiellement des versions agrandies de la frégate cuirassée HMS Achilles avec un armement plus lourd, un blindage et des moteurs plus puissants. Leurs flancs sont entièrement blindés pour protéger les 50 canons. Chacune est équipée d'un éperon en forme de charrue qui est plus proéminent que celui du Achilles.

L’Agincourt a une machine Ă  vapeur Ă  bielle Ă  retour horizontal Ă  2 cylindres, fabriquĂ©e par Maudslay, entraĂ®nant une seule hĂ©lice utilisant la vapeur fournie par 10 chaudières Ă  tubes de fumĂ©e rectangulaires. Il produit un total de 3 300 kW lors des essais en mer du navire le , l’Agincourt a une vitesse maximale de 13,55 nĹ“uds (25 km/h).

L’Agincourt a cinq mâts et une surface de voilure de 3 008 m2. Il ne fait que 9,5 nĹ“uds (18 km/h) sous voile principalement, parce que l'hĂ©lice du navire ne peut ĂŞtre que dĂ©connectĂ©e et non hissĂ©e Ă  l'arrière du navire pour rĂ©duire la traĂ®nĂ©e. Les deux cheminĂ©es sont semi-rĂ©tractables pour rĂ©duire la rĂ©sistance au vent sous voile. En 1893–1894, après son retrait du service actif, l’Agincourt se fait retirer deux mâts et est regrĂ©Ă© en barque. En 1907, les parties supĂ©rieures de l'un de ses mâts sont installĂ©es Ă  la base navale HMS Ganges (en) pour ĂŞtre utilisĂ©es dans la formation des jeunes marins.

L'armement des navires de la classe Minotaur devait ĂŞtre composĂ© de 40 canons Armstrong de 7 pouces RML (en) Ă  chargement par la culasse sur le pont principal et de 10 autres sur le pont supĂ©rieur sur des supports pivotants. Le canon est une nouvelle conception d'Armstrong, mais s'avère un Ă©chec quelques annĂ©es après son introduction. Le canon est retirĂ© avant qu'aucun ne fĂ»t reçu par l'un des navires de classe Minotaur. Ă€ la place, on installe des fusils Ă  chargement par la bouche de 7 et 9 pouces. Les quatre canons RML de 9 pouces 12 tonnes (en) et 20 canons RML de 7 pouces (en) sont montĂ©s sur le pont principal tandis que quatre canons de 7 pouces sont montĂ©s sur le pont supĂ©rieur comme canons de chasse. Le navire reçoit huit obusiers en laiton Ă  utiliser comme canons de salut. Les orifices des canons mesurent 0,8 m de large, ce qui permet Ă  chaque canon de tirer Ă  30° en avant et en arrière du faisceau.

L’Agincourt est réarmé en 1875 avec un armement uniforme de 17 canons de neuf pouces, 14 sur le pont principal, 2 canons de chasse avant et 1 canon de chasse arrière. Les ports d'armes à feu sont agrandis pour accueillir les plus gros canons à la main. Vers 1883, deux canons de six pouces à chargement par la culasse remplacent 2 canons à chargement de neuf pouces par la bouche. Quatre canons de 4,7 pouces QF Mk I - IV, huit canons de 47 mm modèle 1885, huit mitrailleuses et deux tubes lance-torpilles sont installés en 1891 et 1892.

Histoire

Le HMS Agincourt est initialement commandé le en tant que HMS Captain, mais son nom est changé pendant la construction. Le long retard dans l'achèvement était dû aux changements fréquents dans les détails de conception et aux expériences avec son armement et avec son gréement de voile.

La première mission de l’Agincourt, avec son sister-ship Northumberland, est de remorquer une cale sèche flottante d'Angleterre Ă  Madère oĂą elle serait rĂ©cupĂ©rĂ©e par les Warrior et Black Prince et emmenĂ©e aux Bermudes[1]. Les navires quittent le Nore le , chargĂ©s de 510 t de charbon rangĂ© dans des sacs sur leurs ponts de canons, et transfèrent le quai flottant 11 jours plus tard après un voyage sans incident. L’Agincourt est affectĂ© Ă  la Channel Fleet Ă  son retour et devient le vaisseau amiral du commandant en second de la flotte jusqu'Ă  ce qu'il entame un carĂ©nage en 1873.

C'est au cours de cette mission qu'il faillit couler lorsqu'il s'Ă©choue sur Pearl Rock, près de Gibraltar le . L’Agincourt dirige la colonne cĂ´tière de navires, Ă  la place du navire amiral principal, et s'Ă©choue doucement sur le cĂ´tĂ©, le capitaine du navire amiral principal ne rĂ©ussit pas Ă  compenser le jeu de la marĂ©e. Le Warrior, qui la suit immĂ©diatement, faillit entrer en collision, mais rĂ©ussit Ă  s'Ă©loigner Ă  temps. L’Agincourt est bloquĂ© et doit ĂŞtre allĂ©gĂ© ; ses armes sont retirĂ©es et une grande partie de son charbon est jetĂ©e par-dessus bord avant d'ĂŞtre remorquĂ© par le Hercules, commandĂ© par Lord Gilford, quatre jours plus tard. Le gros temps s'installe dans la nuit après la libĂ©ration de l’Agincourt, cela l'aurait dĂ©truit s'il fĂ»t encore Ă©chouĂ©. Le commandant de la flotte Henry Hamilton Beamish et son adjoint sont relevĂ©s de leurs commandes Ă  la suite de l'incident[2]. Le navire est rĂ©parĂ© Ă  Devonport pour un coĂ»t de 1 195 ÂŁ. Le capitaine John Hopkins prend le commandement en septembre avec le commandant Charles Cooper Penrose-Fitzgerald comme officier exĂ©cutif.

En 1873, le vice-amiral Geoffrey Hornby, commandant de la Channel Squadron, transfère son drapeau à l’Agincourt alors que son sister-ship Minotaur, son ancien vaisseau amiral, part pour un radoub qui durera jusqu'en 1875. En 1875, l’Agincourt part à son tour pour un radoub et un réarmement qui durera jusqu'en 1877.

Pendant la guerre russo-turque de 1877-1878, le gouvernement britannique craint que les Russes n'avancent sur la capitale ottomane de Constantinople et ordonna à Hornby de former une escadre de service particulier pour montrer le drapeau à Constantinople et dissuader toute menace russe. L’Agincourt sert de vaisseau amiral à son commandant en second. L'escadre remonte les Dardanelles dans une tempête de neige aveuglante en . Une fois ces tensions dissipées, le navire retourne dans la Manche, où il sert de deuxième pavillon jusqu'en 1889, notamment lors de la revue de la flotte du jubilé d'or de la reine Victoria en 1887. Au cours de sa carrière active, il sert de navire amiral à pas moins de 15 amiraux. En 1887, il est de nouveau en radoub puis mis en réserve à Portsmouth jusqu'en 1893, date à laquelle il est transféré au port de Portland pour être utilisé comme navire-école.

L’Agincourt sert douze ans à Portland, comme navire de dépôt pour les marins. Il est rebaptisé Boscawen III en . En 1905, il est déplacée à Harwich et rebaptisée Ganges II. Après quatre ans à Harwich, le Ganges II fait son dernier voyage, à Sheerness, en 1909. À son arrivée, le vieux navire est converti en ponton charbonnier et rebaptisé C.109. Après cinq décennies, il est ferraillé à partir du .

Notes et références

  1. (en) Wnyford Davies, Wyn Davies, Geoff Dennison, HMS Warrior : Ironclad Frigate 1860, Seaforth, , 128 p. (ISBN 9781848320956, lire en ligne), p. 22
  2. (en) Nick Toczek, Haters, Baiters and Would-Be Dictators : Anti-Semitism and the UK Far Right, Taylor & Francis, , 304 p. (ISBN 9781317525882, lire en ligne), p. 2
  • (en) George Alexander Ballard, The Black Battlefleet, Naval Institute Press, (ISBN 0870219243)
  • (en) Oscar Parkes, British Battleships, Naval Institute Press, (ISBN 1557500754)
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