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HĂ´tel de Ragueneau

L'hôtel de Ragueneau est un hôtel particulier du XVIIe siècle, situé à Bordeaux, en France.

HĂ´tel de Ragueneau
Ancien HĂ´tel de l'Octroi puis des Archives
Présentation
Destination initiale
HĂ´tel particulier
Style
Louis XIII, Renaissance
Architecte
Pierre LĂ©glise
Construction
5 février 1643
Commanditaire
Jeanne de Seurin
Propriétaire
Ville de Bordeaux
Patrimonialité
Localisation
Pays
RĂ©gion
DĂ©partement
Commune
Adresse
71 Rue du Loup
Coordonnées
44° 50′ 17″ N, 0° 34′ 30″ O
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Construit entre 1643 et 1656 par l'architecte Pierre LĂ©glise, il fait l'objet de protections au titre des monuments historiques depuis 1964[1].

Histoire

HĂ´tel de Ragueneau

L'Ă©difice, construit entre 1643 et 1656[2] par le maĂ®tre-maçon Pierre LĂ©glise, est un des rares hĂ´tels particuliers du XVIIe siècle visible Ă  Bordeaux. Il est rĂ©alisĂ© pour Jeanne de Seurin, veuve de Pierre de Ragueneau, conseiller au Parlement de Bordeaux, qui avait acquis les terrains en 1634 pour la somme de 9 300 livres[3] (420 000 euros actuels[4]).

À la suite du décès de Jean de Ragueneau en octobre 1662, l'hôtel est loué dès le mois suivant par sa veuve Marie de Tustal à la ville jusqu'en 1679 pour héberger la chambre de l'Édit de Guyenne.

HĂ´tel Gillet de Lacaze

Le , l'hĂ´tel quitte la famille de Ragueneau et devient la propriĂ©tĂ© du parlementaire Joseph Gillet, marquis de Lacaze, moyennant 35 000 livres[5] (850 000 euros actuels[4]).

HĂ´tel Paty du Rayet

Le 15 janvier 1770, l'hĂ´tel est revendu au baron LĂ©onard de Paty du Rayet, conseiller au Parlement de Bordeaux, pour la somme de 65 000 livres[5] (1 189 370 euros actuels[4]). Celui-ci est ensuite condamnĂ© et guillotinĂ© le 1er aoĂ»t 1795.

Le 27 ventĂ´se an IX (18 mars 1801), une de ses deux filles, Marie de Paty, vend sa demi-part Ă  l'armateur nĂ©grier Jacques Conte pour la somme de 20 000 Francs. En 1806, lui et Catherine de Paty, la seconde fille du baron, vendent l'hĂ´tel au nĂ©gociant Simon Monsarrat, pour 94 000 Francs[5].

En 1828, l'immeuble devient la propriété de la sœur du négociant, Marquise Monsarrat, qui à sa mort en 1843 le lègue par testament à Pierre-Jean Monsarrat. C'est lui qui s'engage en 1846, par un traité de gré à gré, à faire réparer l'hôtel « de manière à le disposer pour le service de l'administration de l'Octroi »[5].

HĂ´tel de l'Octroi

L'hĂ´tel est donc louĂ© Ă  la Ville en 1846, afin d'hĂ©berger les services centraux de l'Octroi (taxe municipale sur les marchandises). Ă€ ce titre, l'immeuble est rĂ©amĂ©nagĂ© en bureaux, et prend parfois le nom d'hĂ´tel de l'octroi. Ă€ la mort du propriĂ©taire Pierre-Jean Monsarrat, l'hĂ´tel est totalement acquis par la ville en 1860[6], pour la somme de 106 000 Francs[7]. Il abritera les services de l'Octroi jusqu'en 1928, annĂ©e de suppression de ce système de prĂ©lèvement[5].

HĂ´tel des Archives

Salle de lecture des Archives en 1946

En 1936, la municipalité décide de l'affecter aux Archives de la Ville, à l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux et aux sociétés savantes[8]. Commence alors sa restauration, ainsi que des travaux de réaménagements sous la direction de l'architecte municipal Jacques D'Welles. Les anciennes écuries et le jardin ouvrant sur la rue Tustal sont détruites pour faire place au dépôt des archives, en structure métallique autoporteuse. L'hôtel des Archives et des Sociétés savantes est inauguré en 1939[9]. Dans les années 1970, l'Académie et les sociétés savantes quittent l'hôtel pour rejoindre le nouvel hôtel des sociétés savantes, place Bardineau près du Jardin public.

En 2015, les Archives de la Ville quittent les lieux pour s'installer à la Halle des magasins généraux et la ville de Bordeaux, propriétaire des lieux, envisage alors de vendre l'Hôtel[10].

Architecture

Le bâtiment est de style Louis XIII avec déclinaison renaissance et classicisme, notamment les façades. Construit en moellon et recouvert de crépi, le bâtiment présente une cour, trois niveaux et cinq travées. Il y avait initialement un jardin.

Portail d'entrée

C'est Joseph de Gillet, marquis de Lacaze, qui fit remplacer la clôture primitive par la galerie actuelle, qui permet de circuler d'une aile à l'autre. Surmontée d'une élégante balustrade en fer forgé, on peut lire dans le médaillon central les initiales entrelacées du Président Gillet de Lacaze[3].

Lors de la rénovation de cet hôtel, en 1939, pour y installer les Archives municipales, l'architecte Jacques D'Welles fit incruster, sur le côté intérieur du mur de clôture, face à la façade principale, des éléments décoratifs de bâtiments anciens démolis :

  • un mĂ©daillon en marbre de Carrare, attribuĂ© au maĂ®tre-sculpteur bordelais Queva (1766-1850). Ce mĂ©daillon reprĂ©sente la façade du palais d'Orsay avec son Ă©lĂ©vation, selon les plans de l'architecte Jacques-Charles Bonnard, avec la date du dĂ©but du chantier, 1811, gravĂ©e en chiffres romains[11].
  • des pierres de façade sculptĂ©es provenant d'un hĂ´tel particulier du XVIIIe siècle, dĂ©moli probablement pour permettre l'agrandissement de l'hĂ´pital Saint-AndrĂ© de Bordeaux[11].
  • des ferronneries qui proviendraient de la Commanderie de Saint-Antoine et de l'ancienne Ă©glise des Feuillants de Bordeaux[11].

Les façades côté cour et la galerie sont classées depuis 1964[1].

Glycine

La cour héberge une glycine de Chine plantée vers 1863 (ou vers 1901[12] suivant les sources). Elle a été labellisée arbre remarquable de France en 2012. Des boutures de cette même glycine ont été replantées sur le nouveau site des archives de la Métropole situé dans le quartier de la Bastide.

Galerie

  • Cour de l’HĂ´tel de Ragueneau avec la glycine et les pièces d'architecture rapportĂ©es
    Cour de l’Hôtel de Ragueneau avec la glycine et les pièces d'architecture rapportées
  • Le dĂ©pĂ´t en cours de construction
    Le dépôt en cours de construction
  • Inscription de l'ancien hall d'entrĂ©e des sociĂ©tĂ©s savantes
    Inscription de l'ancien hall d'entrée des sociétés savantes
  • Cabinet de l’archiviste
    Cabinet de l’archiviste

Notes et références

  1. « Ancien Hôtel de l'Octroi, dit Hôtel de Ragueneau », notice no PA00083201, base Mérimée, ministère français de la Culture consulté le 09/09/2014
  2. Michèle Peyrissac, « L'hôtel de Ragueneau », Revue archéologique de Bordeaux, no LXXXIX,‎ , p. 201-211
  3. Bertrand Favreau, Les HĂ´tels Parlementaires, B550B, 77 p. (ISBN 978-2-9541075-3-0), p. 35-36
  4. « Convertisseur de monnaie d'Ancien Régime - Livres - euros », sur convertisseur-monnaie-ancienne.fr (consulté le )
  5. Gaston Ducaunnès-Duval, « L’Hôtel de Ragueneau », Revue historique de Bordeaux et du département de la Gironde, vol. 32, no 4,‎ , p. 159–166 (DOI 10.3406/rhbg.1939.1632, lire en ligne, consulté le )
  6. « L'hôtel de Ragueneau », sur Archives municipales de Bordeaux (consulté le )
  7. Dominique Moulignie, Xavier Vedere, Jean-Paul Avisseau, « L'hôtel de Ragueneau », Courier Français,‎
  8. Frédéric Laux, Bordeaux Les clefs du Trésor. 800 ans d'histoire des Archives de la Ville, Bordeaux, Le Festin, , 127 p. (ISBN 978-2-36062-168-2), p. 76-87
  9. « Archives municipales de Bordeaux », sur www.bordeaux.fr (consulté le )
  10. « L'hôtel des Archives municipales bientôt à vendre - Rue89 Bordeaux », sur Rue89 Bordeaux (consulté le )
  11. Philippe Prévôt, Bordeaux, petits secrets et grandes histoires. Guide du promeneur curieux, Bordeaux, Editions Sud Ouest, , 285 p. (ISBN 978-2-8177-0481-4), p. 14,15
  12. « OpenData ville de Bordeaux », sur opendata.bordeaux.fr

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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