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HĂ©moculture

Une hémoculture (abrégé couramment en « hémoc' ») est un examen sanguin essentiel en infectiologie. Il consiste en un prélèvement de sang veineux, qui est ensuite mis en culture afin d'y rechercher des microorganismes. Il est effectué si possible avant la mise en route d'une antibiothérapie. On réalise en général 3 prélèvements différents, à quelques heures d'intervalle, effectués si possible au moment d'un pic d'hyperthermie ou d'hypothermie ou lors de frissons qui signent une décharge bactériémique.

Flacons d'hémoculture

L'hémoculture consiste donc à mettre en culture un échantillon de sang, afin d'identifier un ou plusieurs germes. La présence de germes signe une bactériémie. Une bactériémie peut s'accompagner d'un sepsis, dont la forme la plus grave est le choc septique. L'hémoculture permet également de réaliser un antibiogramme sur le germe retrouvé, et oriente ainsi le médecin dans le choix du traitement antibiotique.

Il est parfois nécessaire d'indiquer au laboratoire le type de germe recherché comme pour la listériose, les mycobactèries, les bactéries à croissance lente ou difficile (Brucella, Campylobacter, Legionella, Mycoplasme ureaplasma, Leptospira, Groupe HACEK, Streptocoques déficients, Bartonella), les levures et moisissures… car le germe en cause nécessite alors un milieu de culture spécifique (Bactec, Isolator…) et ne poussera pas sur les milieux usuels conventionnels.

Technique

Le sang est normalement stérile[1]. Le prélèvement de sang veineux se fait le plus souvent dans la veine située au pli du coude.

Ce prélèvement doit être fait dans des conditions d'asepsie rigoureuses, au risque de fausser l'examen en contaminant le sang avec des germes parasites (par exemple si des germes se trouvant sur la peau se retrouvent dans l'échantillon, on parlera de souillure ou de contamination).

Le sang prélevé est introduit (ensemencé) dans des flacons spéciaux, deux types de flacons sont ensemencés, un flacon aérobie et un flacon anaérobie (sans oxygène), permettant ainsi de détecter les germes aérobies et anaérobies.

Ces flacons sont ensuite mis dans une étuve à 37 °C, et, si on n'utilise pas un automate, leur aspect (recherche d'un trouble, de petites colonies sur le tapis de globules rouges au fond, disque moiré sous la surface, etc.) sera régulièrement vérifié pour contrôler l'absence ou la présence de germe. En général, on « repique » également ces flacons, c'est-à-dire qu'on en ensemence quelques gouttes sur des géloses nutritives riches, généralement 24 et / ou 48 h après le prélèvement. On garde les cultures en moyenne une quinzaine de jours. Si on utilise un automate, les flacons sont testés toutes les quelques minutes pour déceler des signes de présence bactérienne (acidification, diminution de l'oxygène ou présence de CO2). En cas de détection de bactéries une alerte est donnée pour que les flacons soient rapidement pris en charge par un technicien.

RĂ©sultats

Résultat normal ou négatif

Les différentes hémocultures sont stériles, aucun germe n'est retrouvé.

  • Une hĂ©moculture nĂ©gative ne veut pas forcĂ©ment dire qu'il n'existe pas d'infection, mais cela indique qu'Ă  l'instant prĂ©cis oĂą le prĂ©lèvement a Ă©tĂ© pratiquĂ© il n'y avait pas de germes dans le sang.
  • Ou alors que le germe responsable de l'infection a des exigences de cultures très particulières et qu'il ne pousse pas dans les milieux de cultures usuels. Le rĂ©sultat est alors faussement nĂ©gatif. Seules les bactĂ©ries et les champignons poussent dans les hĂ©mocultures ; un virus ne peut pas ĂŞtre isolĂ© avec cette technique.
  • Une antibiothĂ©rapie prĂ©alable au prĂ©lèvement peut Ă©galement donner un rĂ©sultat faussement nĂ©gatif.

RĂ©sultat anormal ou positif

Les cultures ne sont pas stériles, un germe est retrouvé. En cas de culture positive, il faut effectuer des repiquages pour identifier précisément le germe en cause. Une fois isolé, il faut alors tester la sensibilité de ce germe à une batterie de différents antibiotiques, c'est ce que l'on appelle l'antibiogramme.

On retrouve le germe généralement en seulement quelques jours, mais parfois il pousse plus lentement, soit parce que le patient a été traité par des antibiotiques antérieurement au prélèvement, soit parce qu'il s'agit de germes à croissance lente.

Devant des hémocultures positives, on se retrouve devant plusieurs cas de figures, toujours à interpréter en fonction de la clinique :

  • hĂ©mocultures positives avec un seul germe retrouvĂ© : si c'est une bactĂ©rie pathogène spĂ©cifique, le rĂ©sultat est significatif que si l'on ne trouve ce germe sur un ou plusieurs flacons ;
  • hĂ©mocultures positives avec un seul germe retrouvĂ© : si c'est une bactĂ©rie pathogène opportuniste, le rĂ©sultat sera significatif si on le retrouve sur plusieurs flacons, mais on conclura Ă  une contamination probable si on ne le retrouve que sur un flacon, et en particulier s'il s'agit de staphylocoques Ă  coagulase nĂ©gative, de micrococcus, de corynĂ©bactĂ©rie entre autres ;
  • hĂ©mocultures positives avec isolement de plusieurs germes : terrain dĂ©bilitĂ© (dĂ©ficit immunitaire, cirrhose…), foyer infectieux digestif ou cutanĂ©, cholĂ©cystite (polymicrobisme habituel), contamination lors du prĂ©lèvement Ă  cause d'une mauvaise technique (très frĂ©quent).

Références

  1. Carroll, KC et al. (2015). p. 755.
  • (en) KC Carroll, JS Butel et SA Morse, Jawetz Melnick & Adelbergs Medical Microbiology 27 E, McGraw-Hill Education, (ISBN 978-0-07-182503-0, lire en ligne)

Voir aussi


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