Guillaume d'Apulie
Guillaume d'Apulie ou Guillaume II d'Apulie (né vers 1095 ; mort le ) est duc normand d'Apulie et de Calabre, de 1111 à 1127.
Comte d'Apulie |
---|
Naissance | |
---|---|
Décès | |
SĂ©pulture | |
Activité | |
Famille | |
Père | |
Mère | |
Fratrie | |
Conjoint |
Gaitelgrima di Puglia (d) |
Biographie
Guillaume est le fils du duc Roger Borsa et d'Adèle de Flandre. En 1111, il succède à son père à la tête du duché d'Apulie et de Calabre mais, encore mineur, la régence fut exercée par sa mère.
En 1114, au concile de Ceprano, le jeune duc reçut du pape Pascal II l'investiture de ses États[1]. La même année, il avait épousé Gaitelgrime, fille d'un comte d'origine normande, Robert d'Airola.
Guillaume, personnage effacé, se montra encore plus incapable que son père pour maintenir l'ordre dans ses possessions d'Italie méridionale. En 1118, les habitants de Bari se révoltèrent et se libérèrent momentanément du joug normand tout en élisant comme prince un Lombard prénommé Grimoald. En 1122, il devra appeler à l'aide le cousin de son père, le comte Roger II de Sicile, pour réduire la révolte du comte Jourdain d'Ariano. En échange, il doit abandonner à l'ambitieux Roger ses dernières possessions de Sicile et la Calabre.
Guillaume ne paraît pas être intervenu dans les conflits opposant l'empereur germanique Henri V et la Papauté, en tout cas, son rôle fut semble-t-il effacé. Lorsqu'en 1117 le pape Pascal II dut quitter Rome pour fuir Henri V, il trouva refuge à Bénévent et ne trouva de secours que dans le prince de Capoue[2]. Son successeur Gélase II ne trouva pas davantage un appui dans le duc d'Apulie ; forcé par la crainte de l'empereur de quitter Rome, il alla chercher un asile non pas chez Guillaume, mais chez le prince Robert de Capoue. Selon Ferdinand Chalandon, cela suffit à montrer combien le rôle du duc Guillaume est effacé en Italie méridionale où l'anarchie ne fera qu'augmenter. Néanmoins, le duc alla à Gaète prêter au pape Gélase II serment de fidélité, et participa à l'expédition menée contre Rome et les ennemis du pape. Cependant, les chroniques mentionnent à peine sa présence dans cette campagne militaire et c'est encore le prince de Capoue qui est au premier plan, qui commande l'armée et qui prend Rome[3].
En 1125, il se rendit à Bénévent auprès du pape Honorius II qui l'investit de ses États.
En juillet 1127, sentant peut-être la mort arriver malgré son jeune âge, Guillaume décide qu'il sera enterré dans l'église Saint-Mathieu de Salerne, dans le sépulcre de son père, et donna à l'archevêque Romuald, différents biens situés aux portes de Salerne. Le 25 juillet de la même année, il meurt sans postérité, livrant ainsi l'Italie normande, qui connaîtra une longue période de troubles, aux prétentions de l'ambitieux Roger II de Sicile.
Si Romuald de Salerne a blâmé la faiblesse du gouvernement du duc, ses contemporains, moins sévères, ont vanté son courage militaire, sa largesse, sa courtoisie et son respect du clergé. Falcon de Bénévent a, lui, dépeint l'empressement du peuple de Salerne se pressant au palais pour voir encore une fois, après sa mort, son bon seigneur « qui fut pleuré comme jamais le fut duc ou empereur ». La femme du duc, Gaitelgrime, coupa en signe de deuil ses cheveux pour en couvrir le corps de son défunt mari[4].
Selon l'étude de son squelette, Guillaume était âgé de 30/35 ans lors de sa mort et mesurait 170 cm[5].
Notes et références
- Pierre Diacre, IV, 49. Ann. Ceccan., M.G.H.SS., t. XIX, p. 282.
- Pierre Diacre, IV, 61.
- Lib. Pont., t. II, p. 315.
- Falcon de Bénévent, ad an. 1127, p. 193.
- Houben (2003).
Sources
- Falcon de Bénévent, Chronicon.
- Romuald de Salerne.
- Pierre Diacre.
Bibliographie
- Ferdinand Chalandon, Histoire de la domination normande en Italie méridionale et en Sicile, t. I, Paris, 1907.
- John Julius Norwich, The Normans in the South (1016-1130), Longman : London, 1967.
- Hubert Houben, Guglielmo d'Altavilla, duca di Puglia, dans : "Dizionario Biografico degli Italiani", Volume 60 (2003).
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :