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Guillaume Navoigille

Guillaume Joseph Chevalier dit Guillaume Navoigille ou encore Navoigille aîné, né à Givet en 1749 et mort à Paris en novembre 1811, est un musicien français.

Guillaume Navoigille
Biographie
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Genre artistique

Biographie

Incertitudes biographiques

Les dates de naissance et de décès de Guillaume Navoigille sont inconnues. Il est actuellement admis aujourd'hui qu'il naquit vers 1745 à Givet et décéda en 1811. Toutefois la bibliographie de l'époque donne des dates différentes : Jean-Baptiste-Joseph Boulliot le fait naître à Givet le et mourir en 1820 et Aubin-Louis Millin indique, dans son Magasin encyclopédique de 1812 - t.1, qu'il vit alors en Hollande. Il reste à déterminer s’il est mort à Givet ou à Paris.

Son nom même soulève des interrogations : vers l'an 1755 un noble vénitien nommé Giovanelli, fuyant Venise, vint se réfugier en France. Musicien habile il tirait parti de son talent sous le pseudonyme (et l'anagramme) de Navoigille. Changeant souvent de résidence, il se rendit à Givet où il s'arrêta quelque temps. Ayant reconnu dans Guillaume Joseph, alors âgé de quatorze à quinze ans, des dispositions pour son art il le demanda à ses parents s'engageant à pourvoir à l'avenir de cet enfant. Enfant qu'il adopta lui donnant le nom de Navoigille.

Le musicien

Il quitta Givet pour étudier la musique à Paris. Plus tard Pierre-Alexandre Monsigny le fit entrer dans la maison du duc d'Orléans. Il s'était fait une réputation honorable comme chef d’orchestre par le talent dont il avait fait preuve en dirigeant celui du Concert de la Loge Olympique.

Bon violoniste il avait établi chez lui une école gratuite de son instrument dont l'élève le plus remarquable fut Alexandre Boucher[1].

En 1789, il entra comme chef des seconds violons, à l'excellent opéra italien établi au théâtre Feydeau, appelé alors « Théâtre de Monsieur ». Cinq ans après, en 1794 il donna sa démission de cette place et devint le chef d’orchestre du théâtre de la « Pantomime nationale », devenu la « Théâtre de la Cité », jusqu'en 1798, date de la banqueroute de ce théâtre[2].

Selon François-Joseph Fétis, en 1841 : « la banqueroute du directeur le laissa sans emploi et dans une situation peu fortunée. Lorsque Plantade fut choisi, en 1805, pour diriger la musique du roi de Hollande, il fit entrer dans la chapelle de ce prince ses amis Navoigille et son frère. On n'a plus eu de renseignemens sur ces artistes depuis lors. »

En 1863, Fétis fils (voir ci-dessous) indique : « […]; la réunion de la Hollande à la France ramena celui-ci à Paris où il mourut au mois de novembre 1811. » En réalité, on le retrouve en 1816, 1817, 1818 et 1819 dans l'état des musiciens de la Chapelle royale dressé par Cherubini, qui le décrit malade et "dans le besoin".

Controverse sur la Marseillaise

Édouard Fétis, fils de François-Joseph et directeur du conservatoire de Bruxelles, affirme dans Le Guide Musical (n°33-34 du & ) qu’un certain « Julien l’aîné, dit Guillaume Navoigille »[3] serait l'auteur de la musique de La Marseillaise.

« Les copies de ces strophes se répandirent avec rapidité : on les chanta sur un air d'opéra qui était alors en vogue, et sur lequel je crois que la poésie fut composée. Une des copies du Chant de guerre de Rouget de l'Isle, parvenue à Paris, tomba entre les mains d'un bon musicien connu sous le nom de Navoigille quoique le sien fût Julien. Ardent républicain, Navoigille s'émut à la lecture de ces vers, et enfanta immédiatement le chant sublime qui leur assura l'immortalité. »

Le petit neveu de Rouget de Lisle porte alors plainte, et fait paraître une tribune contestant cette paternité [4]; en novembre 1864 il finit par retirer sa plainte lorsque Fétis se rétracte.

Ses Ĺ“uvres

  • VI Duetti a due violini, 1765
  • VI Sonates Ă  deux violons et basse, 1766
  • Six Sonates Ă  violon seul et basse, 1770, 37 p.
  • Six Simphonies Ă  grand orchestre qui peuvent s'exĂ©cuter Ă  quatre parties, Paris : Bailleux & Lyon : Castaud, 1775
  • Trois Simphonies Ă  grands orchestre qui peuvent s'exĂ©cuter Ă  4, 1776
  • Six Trios pour deux violons et basse, Paris : Melle de Silly, 1778


Il écrivit de la musique pour des pièces de théâtre et en particulier:

  • La lanterne de Diogène, pantomime Ă©questre, par J.-G.-A. Cuvelier, musique arrangĂ©e par Navoigille. CrĂ©ation Ă  l'ouverture du Cirque olympique le , Paris : Barba, 1808 .
Au théâtre de la Cité [5]:
  • Le Cri de la nature, ou le Fils repentant, comĂ©die en 2 actes, en vers, mĂŞlĂ©e d'ariettes, par Charles-Louis Tissot, musique de Navoigille. CrĂ©ation le 10 brumaire an II.
  • La mort de Turenne : pièce historique et militaire, Ă  grand spectacle, en trois actes, mĂŞlĂ©e de pantomimes, combats et Ă©volutions, paroles de J. B. Bouilly et J. G. N. Cuvelier, musique arrangĂ©e par Navoigille et Baneux. CrĂ©ation le 29 prairial an V.
  • La Naissance de la pantomime, scène mĂ©lodramatique et allĂ©gorique mĂŞlĂ©e de danses, par J.-G.-A. Cuvelier et J.-B. HapdĂ©, musique de Navoigille et Baneux. CrĂ©ation le 2 florĂ©al an VI.
  • L’HĂ©roĂŻne suisse, ou Amour et Courage, pantomime militaire en 3 actes, par J.-G.-A. Cuvelier et J.-B. HapdĂ©, musique de Navoigille et Baneux, ballets de Richard, dĂ©corations de Moench père et fils. CrĂ©ation le 7 prairial an VI
  • Albert de Weimar, pièce en 3 actes, par Hector Chaussier, musique de Navoigille. CrĂ©ation le 11 nivĂ´se an VI
  • L'Empire de la folie, ou la Mort et l'apothĂ©ose de Don Quichotte, pantomime bouffonne en 3 actes et Ă  spectacle, par J.-G.-A. Cuvelier, musique arrangĂ©e par Navoigille et Baneux. crĂ©ation en prairial an VII .

Hommages

La ville de Givet lui a dédié une rue.

Références

  1. A. V. Arnault, A. Jay, Étienne de Jouy & J. Norvins, Biographie nouvelle des contemporains, vol.3, p.322
  2. Selon Fétis père, Le Guide musical, n°33-34, 1863
  3. Peut-être par confusion avec son frère Julien Joseph : l'inventaire de succession après décès de ce dernier, conservé aux archives nationales, atteste que leur nom patronymique était Chevalier.
  4. Journal Le MĂ©nestrel, novembre 1864 (consultable en ligne).
  5. L.-Henry Lecomte, Histoire des Théâtres de Paris : Le Théâtre de la Cité (1792-1807) , Paris: H. Daragon, 1910

Voir aussi

Bibliographie

  • Barry S. Brook, La symphonie française dans la seconde moitiĂ© du XVIIIe siècle, vol. 2, Institut de musicologie de l'UniversitĂ© de Paris, .
  • Lionel de La Laurencie, L'Ă©cole française de violon, de Lully Ă  Viotti: Études d'histoire et d'esthĂ©tique, vol. 2, Éditions Delagrave, .
  • Édouard FĂ©tis, La vĂ©ritĂ© sur la Marseillaise, dans Le Guide Musical, n°33-34 du &
  • François-Joseph FĂ©tis, Biographie universelle des musiciens et bibliographie gĂ©nĂ©rale de la musique, 1841, t.7, p.23
  • Jean-Baptiste-Joseph Boulliot, Biographie ardennaise ou Histoire des ardennais, Paris : Ledoyen, 1830, pp.239-240
  • Aubin-Louis Millin, Magasin encyclopĂ©dique ou Journal des sciences, des lettres et des arts, 1812, t.1, p.221
  • La musique dans les Ardennes de 1790 Ă  1914, 2e partie : Musique savante, Terres Ardennaises, n° 60, , Charleville-MĂ©zières : Editions Terres Ardennaises.
Et sur l'Ă©trange affaire de La Marseillaise, l'on peut consulter
  • Arthur Loth, Le chant de la Marseillaise: son vĂ©ritable auteur, Paris : V. PalmĂ©, 1886 — rĂ©Ă©dition sous le titre : La Marseillaise: enquĂŞte sur son vĂ©ritable auteur, Paris : Nouvelles Éditions Latines, 1992
  • Le Givetois Navoigille serait le vĂ©ritable auteur de la Marseillaise, dans L'Ardennais du .

Liens externes

  • Philidor : Portail de ressources numĂ©riques de l'Atelier d'Ă©tudes sur la musique française des XVIIe et XVIIIe siècles du CMBV : NAVOIGILLE, Guillaume (1745 ca-1811)
  • Youscrib : Navoigille
  • Notice Liam Asbridge : Navoigille, Guillaume [l'aĂ®nĂ©]
  • Notice Magia dell'Opera : Navoigille
  • MĂ©moDoc : Table des noms : Les musiciens francs-maçons au temps de Louis XVI
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