Guillaume Le Lay de Grantugen
Guillaume Le Lay de Grantugen, né le à Lannéanou et mort le à Guerlesquin, est un homme politique français. Il fut député aux États généraux de 1789 et représenta le département du Finistère à l’Assemblée nationale constituante sous le nom de Guillaume Le Lay de Grantugen.
Guillaume Le Lay de Grantugen | |
Guillaume Le Lay en 1790 | |
Fonctions | |
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Député de la sénéchaussée de Morlaix | |
– | |
Élection | 13 avril 1789 |
Législature | Etats généraux de 1789 |
Groupe politique | Tiers-Ă©tat |
Député du Finistère | |
– | |
Législature | Assemblée nationale constituante |
Biographie | |
Nom de naissance | Guillaume Le Lay |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Lannéanou, Finistère |
Date de décès | (à 75 ans) |
Lieu de décès | Guerlesquin, Finistère |
Nationalité | Française |
Profession | Homme politique |
Religion | Catholique |
Biographie
Issu d’une famille de Lannéanou, il y exploitait un domaine congéable (à Kerudoret) avant la Révolution. Partisan de l’abolition de ce système, il fut élu député de la sénéchaussée de Morlaix aux États généraux de 1789 avec le soutien des représentants des paroisses rurales. Membre du Club des Jacobins, il vota pendant son mandat les principales lois révolutionnaires en particulier l'abolition du régime féodal le et la Constitution civile du clergé. Il présenta le , à la tribune de l’Assemblée nationale, un projet de loi portant sur la suppression du domaine congéable et de la quévaise en Bretagne, en soulignant que ces demandes figuraient dans les cahiers de doléances du Tiers état de la plupart des paroisses rurales de Basse-Bretagne[1]. Jean-Marie Baudouin de Maisonblanche, jurisconsulte et député de Lannion, proposa peu de temps après un projet concurrent visant à maintenir le principe du domaine congéable tout en le réformant et proposant par ailleurs la suppression du droit de quévaise[2]. Ce dernier fut effectivement supprimé par décret du . Guillaume Le Lay s’opposa vivement aux conceptions de son collègue de Lannion en s’appuyant sur la mobilisation des paysans domaniers de Basse-Bretagne qui firent parvenir à l’Assemblée Nationale de nombreuses pétitions réclamant la suppression de ce régime et parfois envoyèrent des délégations à Paris pour soutenir leurs revendications (délégation du Morbihan conduite par Joseph Le Quinio, par exemple). Malgré cette opposition, la majorité de l’Assemblée Nationale se rallia aux arguments juridiques de Baudoin de Maisonblanche et adopta le une loi réformant le domaine congéable sur la base de ses propositions[3].
Après son retour en Bretagne en , Guillaume Le Lay devint maire de Lannéanou, poste qu’il occupa jusqu’en , date à laquelle il fut élu membre du Directoire du district de Morlaix. Administrateur du district de Morlaix, il dut quitter ses fonctions en à la suite d’une accusation calomnieuse de malversation financière dont il fut blanchi par décision du Directoire du Finistère du . Il mit alors un terme à sa carrière politique et revint à Lannéanou où il reprit ses activités de cultivateur. En 1805 il fut nommé percepteur des contributions à Guerlesquin par l’administration impériale et conserva cette fonction jusqu’à la chute de Napoléon[4].
Références
- A. Le Bloas, La question du domaine congéable dans l’actuel Finistère à la veille de la Révolution, Annales historiques de la Révolution française, no 331, 2003, p. 19-24
- L. Dubreuil, Révolutionnaires de Basse-Bretagne : Jean-Marie Beaudoin de Maisonblanche, jurisconsulte et député, Annales de Bretagne, tome XXXIII, no 1, 1918, p. 105-130
- L. Dubreuil, Les vicissitudes du domaine congéable en Basse-Bretagne à la veille de la Révolution, Paris 1915, 2 vol.
- Y. Saint-Jalm, Guillaume Le Lay de Grantugen député de la Bretagne aux états généraux de 1789 et à l’Assemblée nationale constituante, Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, tome CXLII, 2014, p. 249-277