Grognard
Grognards est le nom donné aux soldats de la Vieille Garde de Napoléon Bonaparte. Elle était partagée en « Grenadiers » et « Chasseurs ».
Existaient aussi la Moyenne Garde, partagée en « Fusiliers Grenadiers » et « Fusiliers Chasseurs », et la Jeune Garde partagée en « Tirailleurs » et « Voltigeurs ».
Les hommes de la Vieille Garde étaient les plus expérimentés de la Grande Armée, mais aussi les plus fidèles soutiens de l'Empereur. Ils se plaignaient cependant souvent de leurs conditions de vie directement à Napoléon, qui les appela donc « grognards ».
Les plaintes, il est vrai, étaient rarement justifiées : si la discipline était rude elle restait humaine, et les hommes de la Garde bénéficiaient d'avantages non négligeables en comparaison des autres unités de l'armée : solde supérieure, meilleure nourriture, priorité lors du ravitaillement en campagne...
Il fallait un minimum de 10 ans de service pour entrer au 1er régiment de grenadiers à pied de la Garde impériale, 8 ans pour entrer au 2e régiment de chasseurs à pied de la Garde impériale. Les hommes y étaient admis pour leurs qualités de soldats.
Le port de la moustache « en forme de pistolet » était obligatoire – elle était rasée pendant les mois d'hiver –, ainsi que les cheveux longs noués en deux tresses derrière la nuque, et un anneau d'or de la taille d'un écu à chaque oreille.
Certains sont restés célèbres, tel le capitaine Jean-Roch Coignet, ou le colonel Philippe Higonet, exemples types de l'incroyable ténacité des soldats français de cette époque – plusieurs fois blessé, le second termina sa carrière guerrière en participant à la prise de Navarin en 1828[1].
En 1857, Napoléon III décerna la médaille de Sainte-Hélène à tous les survivants en cette année, ayant combattu sous le drapeau tricolore de 1792 à 1815. Plusieurs anciens grognards se firent en cette occasion prendre en photo dans leurs uniformes d'époque, clichés qui furent révélés par l'Université Brown en 2004 [2].
L'Empereur récompensait ses grognards les plus valeureux par des gestes particuliers : en leur tirant les oreilles, en retirant sa propre Légion d'honneur pour l'accrocher à l'uniforme d'un soldat qui s'était particulièrement distingué, ou en confiant le futur Napoléon II aux bras d'un autre…
Lorsqu'un soldat de la Vieille Garde était réformé ou partait en retraite, il devenait un « Vieux de la Vieille ».
Notes et références
- Site internet « histoire-en-questions.fr ». Les blessures d'un soldat de l'Empire
- Magazine Paris Match, 11 juin 2015
Bibliographie
- Natalie Petiteau, Lendemains d'empire : les soldats de Napoléon dans la France du XIXe siècle, Paris, Boutique de l'histoire, , 396 p. (ISBN 978-2-910-82829-5)
- Jean-Pierre Mir, Les soldats d'empire au quotidien, Paris, Archives & culture, coll. « Vie d'autrefois », , 159 p. (ISBN 978-2-350-77006-2)
- Jérôme Malhache, Retrouver un ancêtre grognard : [pendant les guerres de la révolution et de l'empire, Paris, Archives & culture, coll. « Guides de généalogie », , 79 p. (ISBN 978-2-350-77208-0)