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Grivèlerie

La grivèlerie est un dĂ©lit voisin de l'escroquerie, qui consiste Ă  profiter d'un service (notamment dans la restauration et l'hĂ´tellerie) avec l'intention de ne pas payer. Il faut Ă©tablir l'intention de ne pas payer pour prouver le dĂ©lit (par exemple commander un plat sans avoir les moyens de le payer). Il s'agit d'une expression plutĂ´t vieillie dans le langage courant, oĂą l’on utilise de prĂ©fĂ©rence les termes « resquille Â» (du provençal resquilhar : glisser, patiner), « addition volante »[1], « filouterie d'auberge » (en Suisse, uniquement dans la restauration et l'hĂ´tellerie) ou « resto basket ».

Par pays

Description

Le terme employé dans le code pénal français, à son article 313-5[2] est « filouterie ».

C'est un acte qui consiste Ă  commander un service que l'on refusera de payer, ou dont on a conscience que l'on n'aura pas les moyens de le payer.

Le délit est constitué si :

  • la prestation a Ă©tĂ© commandĂ©e par le client ;
  • la prestation a Ă©tĂ© consommĂ©e (repas commencĂ© ou terminĂ©, chambre occupĂ©e, course en taxi effectuĂ©e, rĂ©servoir de carburant rempli, etc.) ;
  • le client est dans l’impossibilitĂ© matĂ©rielle de rĂ©gler sa dette ou est dĂ©terminĂ© avant de consommer Ă  ne pas payer ;
  • l’intention frauduleuse est reconnue (cette intention frauduleuse doit ĂŞtre prĂ©alable Ă  la consommation, le dĂ©lit n'est pas forcĂ©ment constituĂ©, par exemple, si le consommateur oublie de payer car occupĂ© au tĂ©lĂ©phone, ou part subitement Ă  cause d'un Ă©vĂ©nement de force majeure ou mĂŞme parce qu'il serait dĂ©rangĂ© par de la fumĂ©e ou du vacarme).

Dans le langage courant, on parlera de filouterie pour les actes graves, et de resquille pour les actes de moindre gravité.

Exemples de filouterie :

  • quitter un restaurant, un bar, un hĂ´tel après s'ĂŞtre fait servir, sans rĂ©gler l'addition ou la note ;
  • se faire servir du carburant et partir sans payer.
  • prendre le taxi et le quitter sans s'acquitter du prix de la course.

Exemples de resquille :

  • prendre le train sans billet (variante : voyager en première classe avec un billet de seconde classe) ;
  • ne pas s'acquitter du pĂ©age ;
  • ne pas payer son parking, son stationnement ;
  • « tricher Â» sur son âge par exemple afin de bĂ©nĂ©ficier d'un tarif rĂ©duit (cinĂ©ma, musĂ©e, etc.).

Peine

La filouterie est punie par une peine de six mois d'emprisonnement et de 7 500 € d'amende et Ă©ventuellement par une peine complĂ©mentaire (par exemple : interdiction d'Ă©mettre des chèques) ou de substitution (par exemple : travail d'intĂ©rĂŞt gĂ©nĂ©ral).

Cette peine peut ĂŞtre comparĂ©e Ă  celles pour les actes de resquille, gĂ©nĂ©ralement sanctionnĂ©s par une amende contraventionnelle (moins de 1 500 euros).

Suisse

Le droit pénal suisse punit, au regard de l'art. 149 du code pénal suisse[3], le délit de « filouterie d'auberge » (en allemand : Zechprellerei ; en italien : Frode dello scotto) dont la teneur est la suivante :

« Celui qui se sera fait héberger, servir des aliments ou des boissons ou qui aura obtenu d'autres prestations d'un établissement de l'hôtellerie ou de la restauration, et qui aura frustré l'établissement du montant à payer sera, sur plainte, puni d'une peine privative de liberté de trois ans au plus ou d'une peine pécuniaire. »

Notes et références

  1. « Grivèlerie : l'habitué de l'addition volante convoqué au tribunal », sur Le Telegramme (consulté le )
  2. article 313-5 du Code pénal sur Légifrance
  3. Code pénal suisse (CP) du (état le ), RS 311.0, art. 149.

Articles connexes

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