Grande Maison de Blanc
La « Grande Maison de Blanc » est un important témoin de l'Art nouveau en Belgique situé aux numéros 32-34 de la rue du Marché aux Poulets à Bruxelles.
Historique[1]
La « Grande Maison de Blanc » est un grand magasin fondé en 1894 par Monsieur E. Lefebre où la bourgeoisie bruxelloise se procurait son « blanc », c'est-à -dire ses articles de lingerie, de bonneterie et de confection.
En 1896-1897, l'architecte Oscar François édifia pour Monsieur Lefebre un immeuble à l'allure monumentale correspondant à l'importance de son commerce.
Peu après 1900, l'architecte Servais ajouta deux travées à l'aile droite, dans le plus strict respect de l'œuvre d'Oscar François.
L'immeuble perdit ultérieurement sa vocation d'origine pour se transformer successivement en supermarché, en hôtel, en salle de snooker, en food gallery et en luna-park, avec d'importantes dégradations en façade, le rez-de-chaussée et le premier étage étant complètement défigurés.
Le bâtiment a heureusement fait l'objet de 2000 à 2007 d’une importante rénovation subventionnée par la Région de Bruxelles-Capitale et dirigée par l’architecte Barbara Van Der Wee qui a également restauré l’hôtel Max Hallet de Victor Horta.
Architecture
Le style architectural du bâtiment conçu par Oscar François n'est pas en lui-même Art nouveau : le bâtiment est en fait de style éclectique mais il présente une abondante décoration Art nouveau, due à Henri Privat-Livemont.
La façade est constituée de deux ailes encadrant une travée centrale qui marquait l'entrée du magasin et qui est surmontée d'un fronton marqué du millésime « 1897 ».
Le bâtiment est asymétrique, à la suite de l'addition à l'aile droite de deux travées par l'architecte Servais, mais cette asymétrie est discrète et ne se remarque pas vraiment.
DĂ©coration
Les deux étages supérieurs présentent chacun une série de fenêtres encadrées d'élégantes colonnettes et séparées par de superbes panneaux en céramique réalisés par la faïencerie Boch de la Louvière d’après des dessins de Henri Privat-Livemont.
Le deuxième étage est le plus remarquable : les panneaux en céramique y représentent l'allégorie du commerce, l'allégorie de l'industrie et une série de femmes évoluant dans un décor floral typiquement Art nouveau.
Les panneaux de céramique du troisième étage, bien que plus modestes, sont néanmoins remarquables : ils représentent des fleurs stylisées du plus bel effet.
Le premier étage enfin, très abîmé, présente encore quelques malheureuses frises verticales constituées de motifs floraux sur fond bleu clair, perdues entre d'immenses panneaux modernes.
Quant au rez-de-chaussée, il ne reste malheureusement rien de son état initial.
Articles connexes
Références
- Source : site de la Région de Bruxelles-Capitale (eBru.be) et communiqué du Secrétaire d'État chargé des Monuments et Sites à la Région de Bruxelles-Capitale annonçant la fin de la restauration