Grand marais Cienaga Grande de Santa Marta
Le marais Cienaga Grande de Santa Marta (CGSM) est localisĂ© dans le dĂ©partement du Magdalena, en Colombie. Cet estuaire est le plus grand dans les caraĂŻbes et il fait partie du delta extĂ©rieur du fleuve Magdalena, le plus long de Colombie. Ce fleuve a un dĂ©bit dâeau de 7 000 m3/s en moyen. Historiquement, le marais CGSM Ă©tait le principal lieu de capture de poissons et crustacĂ©s de la cĂŽte nord colombienne. Par ailleurs, elle Ă©tait un habitat important et un lieu de reproduction et alevinage pour beaucoup espĂšces avec une valeur commerciale importante[1].
Pays | |
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DĂ©partement | |
Coordonnées |
10° 42âČ 32âł N, 74° 29âČ 24âł O |
Ville proche | |
Superficie |
268,1 km2 |
Catégorie UICN |
IV |
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WDPA | |
Création | |
Patrimonialité | |
Administration |
Sistema Nacional de Ăreas Protegidas |
Site web |
Introduction
Les forĂȘts de mangrove sont des habitats qui lient les environnements terrestres et marins. Ce sont des Ă©cosystĂšmes hautement productifs. Ils peuvent fournir de la nourriture Ă la faune locale, protĂšgent la cĂŽte de lâĂ©rosion et ont la capacitĂ© de retenir des polluants qui entrent dans le ruissellement[2].
Les diffĂ©rentes espĂšces de mangroves se trouvent frĂ©quemment dans zones plus ou moins spĂ©cifiques[3]. Cette zone peut ĂȘtre dĂ©terminĂ©e par des diffĂ©rents facteurs comme la salinitĂ©, les nutriments, les compĂ©tences des espĂšces pour la lumiĂšre, lâeau, lâhydropĂ©riode et la variabilitĂ© hydroclimatique. Lorsque ces facteurs environnementaux spĂ©cifiques sont altĂ©rĂ©s pour chaque espĂšce, les arbres entrent dans un stress qui affecte sa croissance. Puis, ils vont ĂȘtre plus susceptibles aux maladies et ça produit la possibilitĂ© de gĂ©nĂ©rer une mort massive de mangroves[4].
Depuis 1956, les impacts anthropogĂ©niques plus forts ont touchĂ© le marais Cienaga Grande de Santa Marta, avec la construction dâautoroutes qui ont affectĂ© sa dynamique hydrologique. Ces impacts ont aussi rĂ©duit sa couverture forestiĂšre de mangroves et a affectĂ© les stocks de poissons avec effets sur les populations locales[5].
En raison de ces problĂšmes, le gouvernement colombien a dĂ©veloppĂ© un projet de rĂ©cupĂ©ration du marais (PRO-CIENAGA), avec lâaide de lâAgence Allemande pour la RĂ©cupĂ©ration Technique (GTZ en allemand). En 1994, cette organisation a dĂ©veloppĂ© la restauration du rĂ©gime hydrologique, avec des trĂšs bons rĂ©sultats dans la rĂ©cupĂ©ration des mangroves[1].
Caractéristiques du systÚme
Le fleuve Magdalena est aussi le principal responsable des processus hydrodynamiques de lâĂ©corĂ©gion. Le fleuve est le rĂ©cepteur de tous les processus naturels et anthropogĂ©niques qui ont lieu sur tout le bassin versant (1 540 km) et qui a une incidence dans le delta extĂ©rieur droit oĂč se trouve le marais CGSM[6].
Au nord, le marais limite avec la mer CaraĂŻbe. Dans ce point-ci, le CGSM se sĂ©pare de la mer grĂące Ă une barriĂšre de sable quâon appelle lâĂle de Salamanca. Ă lâouest, et au sud-ouest, il limite avec la plaine inondable du fleuve Magdalena oĂč on trouve quelques canaux tributaires qui apportent de lâeau fraiche du fleuve au marais[1]. Ă lâest et sud-est, il limite avec la montagne Sierra Nevada de Santa Marta (SNSM), qui prĂ©sente une hauteur de 5 800 mĂštres et qui est la source des cinq fleuves (Fundacion, Aracataca, Tucurinca, Sevilla et Frio) que fournissent de lâeau fraiche au marais CGSM[6].
LâĂ©corĂ©gion comprend une surface de 4 900 km2 et se trouve formĂ©e par des diffĂ©rentes unitĂ©s Ă©cologiques dedans une zone quâincluent des milieux humides marines et cĂŽtiĂšres. La rĂ©gion aussi inclut 1 300 km2 de marais et des corps dâeau entre lesquels il y a des marĂ©cages, des lacs, des canaux, des plaines alluviales et des ruisseaux qui occupent une surface de 730 km2 pendant que les eaux marines occupent 570 km2 [5]. Par ailleurs, la rĂ©gion compte avec une forĂȘt de mangroves trĂšs riches en biodiversitĂ© de 520 km2, des forĂȘts de climat sec tropical, des pĂąturages, des cultures de subsistance et des plantations industriels de banane et palmiers dâhuile[1].
Climat
La prĂ©cipitation peut varier entre les 300 et 1 500 mm/an. La saison des pluies comprend deux pĂ©riodes entre les mois de maiâjuin et septembre-octobre. La tempĂ©rature moyenne pendant presque toute lâannĂ©e varie entre 270C Ă 290C, avec variations diurnes de 100C [6]. LâĂ©vapotranspiration dans cette rĂ©gion est de 1 431 mm/an et la prĂ©cipitation est de 400 mm/an en moyenne, ce qui montre un dĂ©ficit dâeau de 1 031 mm/an[1].
Hydrodynamique
Lâhydrodynamique de la CGSM est dĂ©finie par la gĂ©omorphologie de la zone et par le mĂ©lange vertical des eaux marines grĂące aux vents alizĂ©s. Les fleuves tributaires du bassin hydrographique de la Sierra Nevada de Santa Marta dĂ©terminent les conditions hydrologiques et hydrodynamiques du secteur est du marais. Ces fleuves fournissent continuellement de lâeau douce au marais pendant toute lâannĂ©e. Le dĂ©versement annuel de ces fleuves est de 90 m3/s dâeau douce en moyenne. Les secteurs ouest et nord-ouest se trouvent influencĂ©s par le fleuve Magdalena, spĂ©cifiquement le secteur de Pajarales. Les apports en eau douce faits par le fleuve Magdalena dĂ©pendront des pĂ©riodes de pluie et des incrĂ©ments du niveau des eaux. Ses apports annuels dâeau sont de 160 m3/s en moyenne[7]. Durant les saisons de pluies, la prĂ©sence de lâeau douce sâincrĂ©mente dans lâestuaire laquelle provoque un flux dâeau du marais vers la mer, tandis que dans les pĂ©riodes dâĂ©tĂ©, de lâeau marine entre au systĂšme Ă travers La Boca de la Barra[8].
Dans le secteur Boca de la Barra lâeau du marais et lâeau de mer s'Ă©changent. Ce point a une largeur de 180 m et une profondeur de 6.5 m. Il est le point physique le plus important dans le comportement hydraulique, hydrique et salin de lâestuaire. La CGSM a une profondeur de 1.8 m en moyenne et un volume dâeau de 722 millions de m3. Lorsque la marĂ©e haute arrive, la quantitĂ© dâeau salĂ©e qui entre Ă lâestuaire est de 10 millions de m3. Les conditions de salinitĂ© du marais dĂ©pendront de lâentrĂ©e de lâeau douce du fleuve Magdalena, des fleuves qui arrivent de la SNSM, ainsi comme des prĂ©cipitations des pluies. Lorsque la saison des pluies arrive, le volume des eaux augmente, en prĂ©sentant une entrĂ©e plus grande dâeau douce au marais qui diminue lâentrĂ©e dâeau de mer Ă lâestuaire[6].
Durant la pĂ©riode de sĂ©cheresse, le volume dâeau qui entre au marais, provenant du fleuve Magdalena, diminue et lâĂ©vaporation et lâĂ©vapotranspiration sont augmentĂ©es Ă cause des tempĂ©ratures Ă©levĂ©es. Cette diminution dans le niveau de lâeau du marais CGSM favorise lâentrĂ©e de lâeau de mer Ă lâestuaire. Ces conditions gĂ©nĂšrent un incrĂ©ment de la salinitĂ© dans le CGSM, indispensable pour la subsistance des mangroves et des autres espĂšces. Toutefois, une pĂ©riode trĂšs longue avec cette salinitĂ© va produire un processus dâaccumulation progressive de sel, en formant une stagnation de la masse dâeau salĂ©e, qui ne rĂ©ussit pas Ă se mĂ©langer avec le peu dâeau douce qui tombe par prĂ©cipitation ou le petit volume dâeau de quelques ruisseaux, puisque ces eaux douces vont couler par la couche de surface et vont sâĂ©vaporer rapidement, ou sortent du systĂšme sans se mĂ©langer[6].
Le manque de circulation de lâeau et des nutriments peut produire la prolifĂ©ration de cyanobactĂ©ries ou dâalgues bleu-vert ainsi que la prĂ©sence dâacides sulfhydriques, qui ajoutĂ©s Ă lâaugmentation de la salinitĂ©, peuvent causer la mort ou la migration des diffĂ©rentes espĂšces. Ce problĂšme va affecter la chaĂźne trophique et la qualitĂ© de lâeau[6].
ĂcosystĂšme
Les Ă©cosystĂšmes estuariens sont considĂ©rĂ©s comme uns des Ă©cosystĂšmes les plus productifs dans le monde. La CGSM a contribuĂ© Ă rĂ©guler le flux du fleuve Magdalena et des fleuves qui viennent de la SNSM. De plus, le marais apporte un volume dâhumiditĂ© Ă la Sierra Nevada de Santa Marta[9].
Le CGSM et ses environs prĂ©sentent un Ă©cosystĂšme trĂšs variĂ©, avec une grande quantitĂ© dâespĂšces de plantes, organismes terrestres et aquatiques. Il y a 267 espĂšces de vĂ©gĂ©taux terrestres identifiĂ©es, 12 vĂ©gĂ©taux aquatiques, 300 variĂ©tĂ©s dâalgues phytoplanctoniques, 144 espĂšces de poissons, 102 des mollusques, 26 des reptiles, 19 des mammifĂšres et 199 oiseaux desquelles 35 migratoires[9], et 4 espĂšces de mangroves Avicennia germinans, Laguncularia racemosa, Rhizophora mangle et Conacarpus erectus[6].
Selon INVEMAR, 2018[8], le marais CGSM, en raison de sa grande richesse naturelle et ses conditions écologiques spéciales, est protégé avec cinq figures de conservation :
- Parc National naturel Via Parque Isla de Salamanca (déclaré en 1964)[8].
- Sanctuaire de faune et de flore du grand marais de Santa Marta (déclaré en 1977)[8].
- Site Ramsar, 1998[10].
- RĂ©serve de biosphĂšre, 2000[11].
- Zone dâimportance internationale pour la conservation dâoiseaux (IBA/AICA)[8].
La productivitĂ© biologique du CGSM est due aux apports de nutriments faits par les fleuves qui arrivent de la SNSM, du fleuve Magdalena et de la mer caraĂŻbe. La vĂ©gĂ©tation prĂ©dominante dans le marais sont des forĂȘts de mangroves, qui en fournissent de la nourriture, de lâhabitat et de la protection Ă beaucoup dâespĂšces, incluant celles avec valeur commerciale, permet une grande quantitĂ© de phytoplanctons Ă se produire dans les mangroves qui sert de nourriture pour beaucoup dâĂȘtres vivants comme des poissons, des huitres, des crevettes, etc.[9].
ProblÚmes trouvés dans le marais
Depuis 1956, on a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© avec une sĂ©rie dâimpacts anthropogĂ©niques comme les altĂ©rations du rĂ©gime hydrique avec la construction de lâautoroute Cienaga â Barranquilla, entre 1956 et 1960, Ă travers toute la borde nord, incluant la construction de canaux et digues. Donc, les connexions naturelles des eaux souterraines se sont vues affectĂ©es par le compactage du sol avec la construction de lâautoroute[1].
En 1970, la construction dâune autoroute parallĂšle au fleuve Magdalena, sans ponts ni dalots en bĂ©ton, avait empĂȘchĂ© le flux de lâeau du fleuve Magdalena vers le marais, en Ă©vitant que dans pĂ©riodes dâinondations les eaux entrent Ă lâĂ©cosystĂšme de mangroves[1].
Le manque de drainages adĂ©quats dans la construction de ces routes a causĂ© un isolement hydrologique du marais en relation Ă lâinterchange dâeaux avec la mer et le fleuve Magdalena. Ainsi, la charge de sĂ©diments qui apportent au fleuve Magdalena, lequel ramassage tout le ruissellement dâune grande partie du territoire colombien, a rĂ©duit presque tout le flux dâeau douce dans les canaux qui lient le fleuve avec le marais[4].
Le blocage des entrĂ©es de lâeau fraĂźche au marais, plus la combinaison dâun climat sec et une forte modification de la connexion hydrologique naturelle de lâeau saumĂątre avec les fleuves et la mer, dĂ» Ă la construction de ces deux autoroutes, ont dĂ©clenchĂ© une mortalitĂ© massive de mangroves[4].
Dans le cĂŽtĂ© est, le flux dâeau qui provient de la Sierra Nevada de Santa Marta (SNSM) a aussi diminuĂ© Ă cause de la dĂ©viation de lâeau, pour lâirrigation de cultures et en raison de la charge de sĂ©dimentation occasionnĂ©e par la dĂ©forestation des bassins versants[1].
Donc, la dĂ©viation de lâeau douce qui entrait au systĂšme du marais, en plus au dĂ©ficit hydrique de 1 031 mm/an, a gĂ©nĂ©rĂ© une hipersalinisation des sols des mangroves avec des valeurs qui surpassent les 100 ppm pendant sept mois pour lâan[1], dont la quantitĂ© est Ă©norme, puisque la salinitĂ© de lâeau de mer est de 35 ppm[4].
Cet excessif niveau de salinitĂ© a gĂ©nĂ©rĂ© la mort de 360 km2 des forĂȘts de mangroves (presque le 70%) dans une pĂ©riode de 39 ans (1956 Ă 1995). Par ailleurs, ces forĂȘts sont lâhabitat de beaucoup dâespĂšces animales et vĂ©gĂ©tales, qui en plus sont un lieu naturel dâĂ©levage et alevinage pour beaucoup de poissons et crustacĂ©s. De plus, les mangroves peuvent ĂȘtre des puits de polluants et transformer lâazote inorganique et le phosphore et ils peuvent aider Ă prĂ©venir lâeutrophisation[1].
Les sédiments présents dans les zones de mangroves ont une haute capacité pour retenir et accumuler des métaux lourds grùce à ses caractéristiques physico-chimiques. En fait, la destruction des mangroves peut favoriser la sortie de métaux lourds retenus dans les sédiments et favoriser sa mobilisation vers zones proches[2].
Puis, la mort du 70% de la forĂȘt de mangroves et lâaltĂ©ration du rĂ©gime hydrologique vont affecter tous les services Ă©cologiques fournis par le marais en produisant un impact environnemental nĂ©gatif de grandes rĂ©percussions[1].
Le changement dans les caractĂ©ristiques de la qualitĂ© de lâeau du marais y de ses tributaires riveraines, parmi lesquels on a lâexcĂšs de salinitĂ©, la tempĂ©rature, lâincrĂ©mente de nutriments, les chutes dans les concentrations dâoxygĂšne et les changements dans les populations phytoplanctoniques, ont causĂ© la mort de milliers de poissons. De plus, sâest reportĂ© une haute diminution de poissons et invertĂ©brĂ©s Ă lâouest du marais CGSM, spĂ©cialement oĂč les mangroves sont mortes. Cette dĂ©gradation du systĂšme a produit une diminution de la production de biomasse et des captures de pĂȘche[1]
Les activitĂ©s dâagriculture intensive, les activitĂ©s miniĂšres, la croissance urbaine et les activitĂ©s industrielles ont affectĂ© le bassin des fleuves qui fournissent de lâeau le marais. On a aussi trouvĂ© des polluants toxiques dans les eaux et les sĂ©diments du marais comme des substances chlorĂ©es, des composĂ©s organophosphorĂ©s et des mĂ©taux lourds comme le Cd, Zn, Cu et Hg[1]. Ă cela, vaut la peine de dire que la pollution produite dans la zone de production de bananes par les produits agrochimiques utilisĂ©s dans les districts dâirrigation, oĂč aprĂšs, ces eaux sont dĂ©posĂ©es dans les fleuves qui baissent de la SNSM et qui se coulent dans le marais[6].
DĂ» Ă cette situation, on est prĂ©sentĂ© avec un haut enrichissement de lâeau avec des nutriments biologiques et artificiels comme consĂ©quence des eaux utilisĂ©s des villages et des fertilisants utilisĂ©s dans lâagriculture. Ceci a causĂ© une haute concentration de bactĂ©ries fĂ©cales dans les eaux du CGSM et dans les organismes filtrants comme des huĂźtres et moules[1].
Dans le CGSM dĂ©clarĂ© comme le marais Ramsar, on dĂ©roule des activitĂ©s agricoles extensives de culture de palmier Ă huile (65 000 ha) et de bananes (13 000 ha). Des 3 600 personnes qui habitent les villages palafittiques Ă lâintĂ©rieur du marais, seulement le 44% travaille dans lâactivitĂ© de pĂȘche[6]. Les populations qui habitent dans la rĂ©gion du marais CGSM sont extrĂȘmement pauvres et ils nâont pas de services basiques dâeau potable, dâassainissement, ou de soins de santĂ© et dâĂ©ducation. La diminution de la production de poisson Ă cause de la dĂ©gradation de lâĂ©cosystĂšme a contribuĂ© Ă un appauvrissement des familles qui subsistent de la pĂȘche et la cueillette de fruits de mer, lesquels ont dĂ» exercer une pression accrue sur lâĂ©cosystĂšme pour pouvoir continuer sa subsistance[1].
Projet de récupération du marais Cienaga Grande de Santa Marta
En 1992, on a commencĂ© le projet « rĂ©habilitation du marais Cienaga Grande de Santa Marta » (Pro-Cienaga). Ce projet a Ă©tĂ© divisĂ© dans deux phases: la premiĂšre phase Ă©tant le dĂ©veloppement dâun plan de gestion environnemental qui sâest dĂ©roulĂ© entre 1992 et 1994. Dans la deuxiĂšme phase, on a exĂ©cutĂ© les activitĂ©s proposĂ©es dans le plan environnemental (1995 â 1998), comme la gestion des ressources hydrologiques, la gestion de la faune et flore, le dĂ©veloppement social et le renforcement des institutions[1].
Ressources hydrologiques
Puis, on a rĂ©tabli la connexion hydrologique entre le fleuve Magdalena et le marais Cienaga Grande de Santa Marta en 1998, en permettant lâentrĂ©e de 163 m3/s dâeau douce avec le dragage de cinq canaux dĂ©jĂ existants[1].
Le dragage des canaux est un des projets clĂ©s pour restaurer la connexion et diminuer la salinitĂ©. Depuis 1994, on a retirĂ© plus de 5,95 * 106 m3 de matĂ©riel sĂ©dimentaire des canaux avec le but de leur restaurer avec lâentrĂ©e de lâeau douce au marais. DĂ» Ă cette situation, quelques canaux ont expĂ©rimentĂ© une rĂ©duction immĂ©diate des niveaux de salinitĂ© depuis le dĂ©but du dragage, comme les canaux Aguas Negras, oĂč le niveau de salinitĂ© est tombĂ© 95 ppm, comparĂ© avec les niveaux quâeux avaient en 1994. Les bas niveaux de salinitĂ© dans ces canaux ont rĂ©ussi Ă se maintenir entre 40 et 80 ppm. Des autres canaux, comme les Nuevo Clarin, ont Ă©tĂ© draguĂ©s en 1996 et aprĂšs n'ont reçu aucune maintenance, en augmentant la salinitĂ© jusquâĂ niveaux de 103 ppm[4].
Les canaux oĂč on a fait un dragage permanent ont prĂ©sentĂ© un meilleur rĂ©sultat dans la rĂ©cupĂ©ration des mangroves. OĂč la salinitĂ© a rĂ©ussi Ă diminuer, la surface terrestre des arbres a augmentĂ©. La rĂ©ouverture initiale nâest pas suffisante pour maintenir les Ă©changes hydriques Ă cause de la lourde charge de sĂ©diments. Le dragage peut ĂȘtre coĂ»teux, mais il a rĂ©ussi Ă maintenir le flux dâeau douce et maintenir les niveaux de salinitĂ© adĂ©quats aux limites de tolĂ©rance des mangroves[4].
Depuis 2015, les mangroves se sont rĂ©cupĂ©rĂ©es positivement, en atteignant une couverture de 400 km2, mais cette rapide amĂ©lioration a stagnĂ© Ă partir du 2011[4]. Cette couverture Ă©quivaut Ă 77% de la forĂȘt de la mangrove qui existait en 1956.
Cette reconnexion partiale avec la mer a Ă©tĂ© effectuĂ©e avec la construction de dalots en bĂ©ton sous lâautoroute Cienaga-Barranquilla[1].
Gestion de faune et flore
Quelques zones ont eu des problĂšmes avec la restauration des mangroves en raison de la prĂ©sence dâun haut niveau de salinitĂ© dans les sols. De plus, les flux dâeau douce nâont pas pu arriver Ă ces zones en transportant les propagules. Donc, des plusieurs projets de reforestation ont Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©s. Les rĂ©sultats ont montrĂ© un 60% de survivance des plantules proches aux canaux draguĂ©s[1].
En 1967, le marais CGSM Ă©tait une zone importante de pĂȘche, puisque produisaient 27 000 tonnes annuelles. Vingt ans aprĂšs, la production est tombĂ©e Ă 1 785 tonnes. En 1969, des mortalitĂ©s massives dâhuĂźtres et poissons avaient commencĂ© Ă se produire[9]. Une Ă©tude dĂ©veloppĂ©e par INVEMAR en 2015 a montrĂ© que les poissons, les moules et les crustacĂ©s ont rĂ©pondu de forme diffĂ©rente aux conditions environnementales. La production de poisson a montrĂ© des valeurs relativement constantes depuis 2010 avec une moyenne de 4 755 tonnes annuelles. La capture des crustacĂ©s a augmentĂ© Ă partir de lâannĂ©e 2000 avec une production moyenne de 795 tonnes annuelles, avec une augmentation de 40 % entre les annĂ©es 2008-2014. Les mollusques, reprĂ©sentĂ©s principalement par les moules (polymesoda solida) et les escargots, sont passĂ©s de 60 tonnes en 2002 Ă 1 050 tonnes en 2005, avec une stabilisation de la production autour de 200 tonnes Ă partir de 2009. Les captures de poissons et invertĂ©brĂ©s ont retrouvĂ© les niveau des annĂ©es 2002 Ă 2005, et 2014 Ă 2015, qui prĂ©cĂ©daient les travaux dâadĂ©quation hydrologique. La salinitĂ© et la sĂ©dimentation peuvent affecter les bancs de poissons et moules[6].
DĂ©veloppement social
Le projet Pro-Cienaga cherche Ă Ă©duquer les usagers du marais Ă la responsabilitĂ© Ă©cologique, une gestion stratĂ©gique des pĂȘcheries et la rĂ©cupĂ©ration des valeurs Ă©cologiques traditionnelles[1].
Renforcement institutionnel
On cherche le renforcement dâinstitutions prĂ©occupĂ©es avec le projet Pro-Cienaga, comme CORPAMAG, les municipalitĂ©s dans les zones du projet et le gouvernement dĂ©partemental[1].
Services écosystémiques
Les changements climatiques et anthropogĂ©niques ont causĂ© stress dans lâĂ©cosystĂšme de la CGSM en affectant les services Ă©cosystĂ©miques. Le rĂ©gime hydrologique, lâampleur de la couverture des forĂȘts de mangroves et les dynamiques des pĂȘcheries sont facteurs qui affectent les services Ă©cosystĂ©miques[5].
La sĂ©dimentation et la prĂ©sence des plantes typha domingensis, a encore causĂ© problĂšmes de blocage des canaux, en empĂȘchant le bon Ă©change des eaux douces et salĂ©es, ce qui a contribuĂ© Ă la mort des mangroves et sa perte de couverture vĂ©gĂ©tale. La disparition de ces forĂȘts a gĂ©nĂ©rĂ© une diminution des lieux de refuge et alevinage de diffĂ©rentes espĂšces. Lorsque les mangroves sont mortes, une grande quantitĂ© de polluants et substances azotĂ©es et phosphorĂ©es sont libĂ©rĂ©es des sĂ©diments et ces sont dispersĂ©es par tout le corps dâeau en causant lâeutrophisation et la mortalitĂ© massive de poissons. La surpĂȘche a provoquĂ© la rĂ©duction de la ressource et lâappauvrissement de la population de la rĂ©gion[5].
Entre les services écosystémiques plus importants qui le CGSM fourni se trouvent :
RĂ©gulation
Protection contre phĂ©nomĂšnes naturels et lâamortissement contre la montĂ©e des eaux riveraines. La variĂ©tĂ© dâhabitats a favorisĂ© la diversitĂ© dâun grand numĂ©ro dâespĂšces. Les processus biogĂ©ochimiques qui se prĂ©sentent Ă lâintĂ©rieur du marais favorisent la rĂ©duction de la charge de polluants. Les diffĂ©rents niveaux de vĂ©gĂ©tation qui a la CGSM, peuvent capturer le CO2 et le transformer dans matiĂšre organique, en aidant Ă mitiger le changement climatique[6].
Approvisionnement
La CGSM est une zone de production halieutique oĂč 3 600 personnes sâoccupent dans cette activitĂ©. Lâexploitation forestiĂšre est une activitĂ© relevante. Ces activitĂ©s sont complĂ©mentĂ©es avec la production agricole, les artisanats, lâaquaculture et la production de charbon de bois[6].
Tourisme
Les paysages de la CGSM et les populations palafittiques sont des attractives touristiques. Le marais a captivĂ© lâattention des scientifiques par lâintĂ©rĂȘt de rĂ©habiliter et conserver sa grande richesse[6].
Notes et références
- (en) Leonor Botero et Horst Salzwedel, « Rehabilitation of the Cienaga Grande de Santa Marta, a mangrove-estuarine system in the Caribbean coast of Colombia », Ocean & Coastal Management, vol. 42, nos 2-4,â , p. 243â256 (DOI 10.1016/S0964-5691(98)00056-8, lire en ligne, consultĂ© le )
- (en) Ruili Li, Hualin Xu, Minwei Chai et Guo Yu Qiu, « Distribution and accumulation of mercury and copper in mangrove sediments in Shenzhen, the worldâs most rapid urbanized city », Environmental Monitoring and Assessment, vol. 188, no 2,â , p. 87 (ISSN 0167-6369 et 1573-2959, DOI 10.1007/s10661-016-5103-z, lire en ligne, consultĂ© le )
- Hogarth, Peter J.,, The biology of mangroves and seagrasses (ISBN 978-0-19-102590-7, 0-19-102590-9 et 0-19-871655-9, OCLC 907773290, lire en ligne)
- (en) Fernando Jaramillo, LucĂa Licero, Imenne Ă hlen et Stefano Manzoni, « Effects of Hydroclimatic Change and Rehabilitation Activities on Salinity and Mangroves in the CiĂ©naga Grande de Santa Marta, Colombia », Wetlands, vol. 38, no 4,â , p. 755â767 (ISSN 0277-5212 et 1943-6246, DOI 10.1007/s13157-018-1024-7, lire en ligne, consultĂ© le )
- (en) Sandra P. Vilardy, JosĂ© A. GonzĂĄlez, Berta MartĂn-LĂłpez et Carlos Montes, « Relationships between hydrological regime and ecosystem services supply in a Caribbean coastal wetland: a social-ecological approach », Hydrological Sciences Journal, vol. 56, no 8,â , p. 1423â1435 (ISSN 0262-6667 et 2150-3435, DOI 10.1080/02626667.2011.631497, lire en ligne, consultĂ© le )
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- (es) Cadavid, B.C., P.A. Bautista, L.F. Espinosa, A.J. Hoyos, A.M. Malagón, D. Mårmol, A.M. Orjuela, J.P. Parra, L.V. Perdomo, M. Rueda, C.A. Villamil y E.A. Viloria, « Monitoreo de las condiciones ambientales y los cambios estructurales y funcionales de las comunidades vegetales y de los recursos pesqueros durante la rehabilitación de la Ciénaga Grande de Santa Marta. INVEMAR. Informe Técnico Final », sur http://www.invemar.org.co/inf-cgsm, (consulté le )
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- La economĂa de las ciĂ©nagas del Caribe colombiano, Banco de la RepĂșblica de Colombia, (ISBN 978-958-664-245-3, DOI 10.32468/ebook.664-245-3, lire en ligne)
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- UNESCO, « Ciénaga Grande de Santa Marta Biosphere Reserve, Colombia », sur UNESCO, (consulté le )