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Grand-verdier d'Arabie

Rhynchostruthus percivali

Rhynchostruthus percivali
Description de cette image, également commentée ci-après
Grand-verdier d'Arabie en Oman.

Espèce

Rhynchostruthus percivali
Ogilvie-Grant, 1900

Synonymes

  • Rhynchostruthus socotranus percivali Ogilvie-Grant, 1900

Statut de conservation UICN

( NT )
NT : Quasi menacé

Le Grand-verdier de Somalie (Rhynchostruthus percivali) est une espèce de passereaux de la famille des Fringillidae. Il était autrefois considéré comme une sous-espèce du « Grand-verdier à ailes d'or » (R. socotranus s.l.), aujourd'hui éclaté en trois espèces formant le genre Rhynchostruthus. Les deux autres espèces sont le Grand-verdier de Socotra (R. socotranus) et le Grand-verdier de Somalie (R. louisae).

Écologie et comportement

Alimentation

Son bec épais suggère une adaptation à une alimentation de graines dures. Selon Fry (1992) et ses collègues, ils se nourrissent des fruits de la Myrrhe abyssinienne (Commiphora habessinica)[1]. Martins (1987) observa un spécimen en train de mâchonner les fruits charnus de l'euphorbe Euphorbia schimperi pour en absorber le jus et extraire les petites graines à l’intérieur. Il remarqua que les fruits de Jujubier (Ziziphus sp.) et du Genévrier d'Afrique (Juniperus procera) sont aussi consommés[2].

MĹ“urs

Le Grand-verdier d'Arabie se déplace seul ou en bandes erratiques en quête de nourriture. Les groupes peuvent atteindre 30 individus mais ne se forment qu’après la saison de reproduction. Ces volées se perchent souvent en petits groupes, à la manière des moineaux, en haut des buissons[3].

Parade nuptiale

Martins (1987) avait entendu des chants en octobre et en . Il avait vu, à plusieurs reprises, des mâles, en parade nuptiale, exécuter des descentes en plané et des vols papillonnants de type verdier avec les ailes maintenues constamment au-dessus du dos. Il avait également assisté à une parade nuptiale mettant en scène un oiseau perché à trois mètres de hauteur sur une branche d’acacia (Acacia mellifera) tout en agitant les ailes et en faisant trembler la queue face à un congénère pendant environ une minute[2].

Nidification

Le nid et les œufs n’avaient jamais été décrits jusqu’à la publication des deux rapports circonstanciés de Fry (1992)[1] puis de Brown (1993)[4].

Fry (1992) rapporte la dĂ©couverte du tout premier nid Ă  Wadi Hinna, sud d’Oman. Il dĂ©crit le site de nidification comme une vallĂ©e escarpĂ©e arrosĂ©e d’un petit cours d’eau permanent Ă  environ 50 km Ă  l’est de Salalah. Le pied de la vallĂ©e est pourvu d’une vĂ©gĂ©tation arborĂ©e luxuriante et l’oued est rĂ©putĂ© pour ses nombreux Baobabs africains (Adansonia digitata). Quelques grands verdiers frĂ©quentent le secteur malgrĂ© la relative raretĂ© des euphorbes auxquels ils sont infĂ©odĂ©s ailleurs[1]. Fry et ses collaborateurs Ă©tudièrent les grands verdiers pendant plusieurs heures les 17, 18 et . Le matin du , un couple construisit un nid en seulement 30 visites rĂ©parties sur 2 h 30 dans la couronne d’un arbre (Delonyx elata) haut d’environ huit mètres. C’était une coupe grossière et peu profonde constituĂ©e de fins rameaux gris de D. elata de 4–6 cm de long et de mm de diamètre. D’autres matĂ©riaux provenaient d’un ancien nid de Tisserin de RĂĽppell (Ploceus galbula) qui faisait partie d’une colonie proche. Les grands verdiers apportèrent aussi au moins sept petites formations blanches de mm de long, peut-ĂŞtre des chatons ou des cocons qu’ils incorporèrent au nid. La construction se poursuivit le mais peu de visites au nid furent notĂ©es le 19[1].

Brown (1993), en compagnie de Bill Simpson, dĂ©couvrit un nid le Ă  seulement 200 m du site de 1991. Ils avaient entendu un cri inhabituel provenant d’un arbre penchĂ© et y repĂ©rèrent deux oiseaux dont l’un Ă©tait manifestement en train de couver[4]. Ils prirent quelques photos mais de piètre qualitĂ©. Quelque temps après, Brown observait seul les oiseaux d’un autre site quand il rencontra M. Gallagher, Charles Hilary Fry et J.S. Ash le . Il les amena au nid dĂ©couvert peu avant et, comme il semblait abandonnĂ©, Gallagher grimpa Ă  l’arbre peu robuste pour l’enlever. Il Ă©tait placĂ© dans une fourche Ă  trois branches d’un Anogeissus dhofarica Ă  quatre mètres de hauteur sur un versant boisĂ©, près d’un cours d’eau. Il fut mesurĂ© et photographiĂ© puis dĂ©posĂ© au musĂ©um d’histoire naturelle d’Oman, Muscat. C’était une coupe grossière de fines brindilles avec un revĂŞtement intĂ©rieur de très fines herbes sèches sur une assise de rameaux. Des cocons et une capsule de chrysalide Ă©taient incorporĂ©s Ă  la structure. Des restes de fientes au fond du nid suggĂ©raient que des jeunes avaient bien Ă©tĂ© Ă©levĂ©s[4].

Habitat et répartition

Gallagher & Woodcock (1980) ont dĂ©crit l’habitat comme un ensemble de versants boisĂ©s d’acacias, d’euphorbes et de genĂ©vriers, de coteaux buissonneux et de zones arides situĂ©s sur des hauts plateaux[3]. Martins (1987), a mentionnĂ© des terrains rocailleux couverts de buissons Ă  moyenne ou haute altitude (aussi bas que 150 m Ă  Socotra) pourvus d’une vĂ©gĂ©tation dominĂ©e par des euphorbes (Euphorbia sp.) et des acacias (Acacia sp.)[2].

RĂ©partition

Cette espèce peuple la péninsule Arabique.

Taxinomie

Le nom d'espèce est dédié au collecteur du spécimen type, Arthur Blayney Percival[5].

Phylogénie

Meinertzhagen (1954), en raison de son gros-bec et du dessin du plumage, pensait que le genre Rhynchostruthus était plus proche des fringilles himalayens qu’africains ou même européens tout en admettant la possibilité d’une parenté avec Carduelis[6]. Ripley & Bond (1966) soutenaient la thèse d’une affinité himalayenne[7]. Lees-Smith (1986), par l’étude de la morphologie et de la coloration du plumage, pensait qu’il avait évolué à partir du même stock que les carduélinés mais sans ressemblance avec un quelconque fringille africain[8]. Martins (1987) constatait aussi chez le Grand-verdier d'Arabie une ressemblance avec certaines vocalisations de type Verdier d'Europe, Chardonneret élégant ou Linotte du Yémen[2]. Selon Clement et al. (1993), il s’agit d’une espèce relique descendant des fringilles à gros-bec de l’est-asiatique mais Groth (1998), par ses analyses génétiques, a établi que Rhynchostruthus occupe un clade incluant des Serinus, certains Carduelis, les Loxia et Rhodospiza obsoleta[9]. Fry & Keith (2004) considèrent Rhynchostruthus comme proche de Carduelis en raison de similarités morphologiques au point de l’inclure même dans le genre Carduelis[10].

Annexes

Bibliographie

  • (en) William Robert Ogilvie-Grant, « [On two new species of birds from the Ethiopian Region] », Bulletin of the British Ornithologists' Club, vol. 11,‎ , p. 30-31 (lire en ligne)
  • (en) Rodney P. Martins, « The Golden-winged Grosbeak in North Yemen », Sandgrouse, vol. 9,‎ , p. 106-110 (lire en ligne)

Références taxinomiques

Liens externes

Notes et références

  1. (en) Charles Hilary Fry, « Nests of Golden-winged Grosbeak in Oman », The Phoenix, vol. 9,‎ , p. 28-30 (lire en ligne)
  2. Martins (1987)
  3. (en) Michael Gallagher et Martin Woodcock, The Birds of Oman, Londres, Royaume-Uni, Quarter Books,
  4. (en) I.J.A. Brown, « Description of nest of Golden-winged Grosbeak », Ornithological Society of the Middle East bulletin, vol. 31,‎ , p. 27-28 (lire en ligne)
  5. Ogilvie-Grant (1900)
  6. (en) Richard Meinertzhagen, The Birds of Arabia, Édimbourg,
  7. (en) Sidney Dillon Ripley et Gorman M. Bond, « Birds of Socotra and Abd-el-Kuri », Smithsonian miscellaneous collections, vol. 151, no 7,‎ (lire en ligne)
  8. (en) Derek T. Lees-Smith, « Composition and origins of the South-West Arabian, Avifauna: a preliminary analysis », Sandgrouse, vol. 7,‎ , p. 70-91 (lire en ligne)
  9. (en) Jeff G. Groth, « Molecular phylogenetics of finches and sparrows: consequences of character state removal in cytochrome b sequences », Molecular Phylogenetics and Evolution, vol. 10, no 3,‎ , p. 377-390 (DOI 10.1006/mpev.1998.0540)
  10. (en) Charles Hilary Fry et S. K. Keith, The Birds of Africa, vol. 7, Londres, Royaume-Uni, Academic Press,
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