Grégoire Jagot
Grégoire Marie Jagot, né le à Nantua et mort le à Toul, est un homme politique révolutionnaire français.
Grégoire Marie Jagot | |
Fonctions | |
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Député de l'Ain | |
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Député de l'Ain | |
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Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Nantua |
Date de décès | |
Lieu de décès | Toul |
Nationalité | Française |
Parti politique | Montagnard |
Biographie
Juge de paix à Nantua, Jagot fut élu député de l’Ain, le , à l’Assemblée législative, puis le , le quatrième sur six, à la Convention nationale, où il siégea avec les Montagnards.
Directement envoyé en Savoie, en , avec Hérault de Séchelles, Simond et l’abbé Grégoire pour y organiser le département du Mont-Blanc, il était absent lors du procès de Louis XVI et ne prit pas part aux votes.
Le , Jagot et ses trois collègues écrivirent cependant que « convaincus des crimes de Louis Capet, ils se prononçaient pour la condamnation sans appel au peuple. » Convaincus de l'ambiguïté de cette formule, les quatre hommes formulèrent le même jour à un autre collègue montagnard, Jeanbon Saint-André, député du Lot,sous forme de "note" leur véritable vœu : « pour la mort de Louis sans appel au peuple » (souligné dans le texte). La note fut publiée par Jeanbon dans le biquotidien jacobin le Créole patriote de Claude Milscent, ( matin)[1]. Le , ils envoient une lettre secrète à Danton (régicide à l'instar de Jeanbon Saint-André) pour lui faire part de la contre-révolution rampante et des dangers d'une politique de déchristianisation à outrance, dont Danton avait déjà fait part en [2]. Vers la fin du mois l'équipe se scinda et tandis qu'Hérault et Simond restaient en Savoie, Jagot et Grégoire s'installèrent dans les Alpes-Maritimes[3].
À son retour, en mai, Jagot devint secrétaire de la Convention, et le , il s’opposa au rapport du décret qui avait cassé la Commission des Douze la veille.
Il devint ensuite membre du comité de division et du comité de sûreté générale où il développa une activité policière en concertation avec Amar et Vadier. Il est abondamment cité par ceux qu'il employait pour créer des listes de prétendus conspirateurs de prison. Le rôle de Jagot est très important dans l'organisation méthodique qui conduisit, jusqu'au 9 thermidor, des centaines de personnes à l'échafaud.
Il fut compris dans les poursuites engagées contre les membres des anciens comités et fut décrété d’arrestation avec eux. Arrêté à la suite des troubles du 12 germinal an III, il fut décrété d’accusation le , et dans l'attente de son procès, emprisonné le . Il bénéficia de l’amnistie d’.
Après le 18 brumaire an VIII (), il se retira à Toul, où il vécut jusqu’à sa mort.
Notes et références
- Cette polémique concerne surtout le personnage de l'abbé Grégoire et quelquefois Hérault de Séchelles. Le 16 février 1793 Jeanbon Saint-André écrivit aux quatre commissaires pour les informer de son initiative. Il l'expliquait par le fait que quelques personnes avaient "affecté" de relever une équivoque dans l'expression "condamnation de Louis Capet sans appel au peuple" : elle ne comprenait pas la locution "à mort". Jean-Daniel Piquet, « L'abbé Grégoire et ses trois collègues en mission dans le Mont-Blanc furent régicides, article et documents inédits », A.H.R.F, janvier-mars 1996 ; « L'abbé Grégoire, un régicide panthéonisé », Cahiers d'Histoire Espace Marx, no 63-deuxième trimestre 1996.
- Jean-Daniel Piquet, « Lettre secrète de l'abbé Grégoire et de ses trois collègues en mission dans le Mont-Blanc », Cahiers d'Histoire (Lyon, Chambéry, etc.), tome 46-no 3-4, 2001.
- Sur les détails de cette mission, voir Allyssa Goldstein Sepinwall, L'Abbé Grégoire et la révolution française, les origines de l'universalisme moderne, Becerel, les Perséides, 2008.
Voir aussi
Bibliographie
- « Grégoire Jagot », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
Articles connexes
Liens externes
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