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Grégoire Huret

Grégoire Huret, né à Lyon en , mort à Paris le , est un dessinateur et graveur au burin qui fut reçu à l'Académie royale de peinture et de sculpture en 1663[1].

Grégoire Huret
Autoportrait présumé dans la planche 31 du Théâtre de la Passion
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  63 ans)
Paris
Activités
Autres informations
Membre de
Ĺ’uvres principales
Théâtre de la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ
Optique de Portraiture et de Peinture

Biographie

Né à Lyon en 1606, centre important de l’imprimerie, Grégoire Huret commence jeune à graver. On ignore le nom de son formateur mais la tradition reconnaît dans les premières années de l’œuvre de Huret l’influence de Karl Audran, lui-même connu et reconnu pour ses frontispices décoratifs. En 1635, il va à Paris et s’installe rue Saint-Jacques, qu’il ne quitte que dans les années 1650. Son contrat de mariage, qui a lieu en 1646, le décrit comme dessinateur et graveur ordinaire de la Maison du Roi. Enfin, le , il entre à l’Académie royale de peinture et de sculpture, institution à laquelle il offre en 1664 le Théâtre de la Passion de Notre Seigneur Jésus Christ. Il est ainsi le quatrième graveur à en être membre depuis sa création en 1648. L'ensemble de son œuvre gravé s'élevant à près de 500 numéros, Grégoire Huret meurt en 1670. Est alors publié son Optique de portraiture, un ouvrage donnant une méthode de traitement de la perspective entrant en opposition avec la méthode d'Abraham Bosse que ce dernier enseigne à l'Académie jusqu'à son expulsion en 1661.

Alors que très productif dans les quinze premières années, de 1635 à 1650 qu’il passe à Paris, son œuvre gravé ne contient plus à la fin de sa vie, de 1656 à 1670, d’estampes importantes, exception notable du Théâtre de la Passion et du frontispice de l’Optique de portraiture. Grégoire Huret se tourne vers une production plus personnelle et ne répond plus qu’occasionnellement à des commandes, et ce malgré sa renommée grandie par son entrée à l’Académie royale de peinture et de sculpture. Il semble consacrer son temps et son art à des projets personnels, qui répondent à ses propres ambitions. Les deux grands projets de cette période finale de sa carrière sont donc le Théâtre de la Passion de Notre Seigneur Jésus Christ et le traité Optique de portraiture et de peinture.

Après l'expulsion d'Abraham Bosse de l'AcadĂ©mie royale en 1661, les thèses de ce dernier dans le domaine de la perspective sont contestĂ©es par un praticien, GrĂ©goire Huret qui publie l'Optique de portraiture et de peinture en 1670, et par un thĂ©oricien, AndrĂ© FĂ©libien dans ses Entretiens sur les vies et sur les ouvrages des plus excellents peintres anciens et modernes paru entre 1666 et 1688. GrĂ©goire Huret s'opposent aux "sortes de gĂ©omètres qui s'imaginent avoir seuls le droit de parler et de critiquer sur les plus beaux ouvrages, […] dirigĂ©s par la gĂ©omĂ©trie, laquelle ils disent devoir entièrement rĂ©gir l'art de portraiture et de peinture". L'accusation vise clairement Girard Desargues et Abraham Bosse. La mĂ©thode portĂ©e par Huret tente Ă  rĂ©duire systĂ©matiquement les prĂ©tentions de la gĂ©omĂ©trie tant en pratique qu'en thĂ©orie, afin de "trouver les diminutions des figures […] au moyen de la seule ligne horizontale" et de "rĂ©duire les plus superbes architectures en perspective sans aucun plan gĂ©omĂ©tral ni aucun point de distance ni d'aucune diagonale de carrĂ© perspectif". Huret rĂ©duit Ă©galement le champ d'application de la gĂ©omĂ©trie car elle "n'a aucun pouvoir en la portraiture de tous les animaux, arbres, fleurs, paysages et autres sujets compris de superficies courbĂ©es irrĂ©gulièrement". Ainsi, l’unique utilisation de la perspective qu’il autorise aux peintres est celle appliquĂ©e aux seules vues architecturales. La rĂ©habilitation de la pratique contre la thĂ©orie invalide complètement le principe fondamental sur lequel repose la mĂ©thode d’Abraham Bosse. Ce principe voulait qu’il ne fallait pas peindre les choses telles que l’œil les voit mais selon les règles. GrĂ©goire Huret, par contre, argumente que « les gĂ©omètres se sont vus fondĂ©s en dĂ©monstration, pour soutenir qu’il ne faut pas dessiner les objets comme nos yeux les voient, et les peintres se voient Ă©videmment fondĂ©s en expĂ©rience pour croire qu’il continuer Ă  les dessiner comme les deux yeux les voient, et qu’il leur est absolument impossible d’en user autrement, Ă  quoi ils sont d’autant plus confirmĂ©s, que pas un de leurs adversaires n’a jamais pu leur donner aucun exemple de pratique de la manière qu’ils proposent Â» . Alors que GrĂ©goire Huret, praticien, fait de subtiles diffĂ©rences entre perspective et gĂ©omĂ©trie, le thĂ©oricien AndrĂ© FĂ©libien, historiographe du Roi et secrĂ©taire de l’AcadĂ©mie royale, rĂ©fute en bloc la perspective en arguant que « s’il n’était besoin que de savoir la perspective pour ĂŞtre un grand peintre, il y a une infinitĂ© de gens qui Ă©galeraient RaphaĂ«l et Michel-Ange car la perspective ne consistant qu’à bien tirer des lignes ils en savent autant que ces grands hommes Â». La sĂ©paration effectuĂ©e entre gĂ©omĂ©tral (domaine mathĂ©matique) et perspectif (domaine pictural) devient la doctrine officielle de l’AcadĂ©mie royale. Celle-ci propose donc le gĂ©omĂ©tral pour l’architecture et le perspectif pour la surface extĂ©rieure que Jacques Ier Androuet du Cerceau avait dĂ©jĂ  dĂ©gagĂ©e, interrompue par la parenthèse rationnelle de Desargues/Bosse : « De ces plans il y a deux sortes : les uns s’appellent gĂ©omĂ©traux, lesquels appartiennent proprement Ă  l’Architecture, et sont ceux qui sont faits au vrai, et auxquels s’observent les mesures de point en point. Les autres sont plans raccourcis, qui n’appartiennent qu’à la perspective, et se tirent des gĂ©omĂ©traux et sont pour reprĂ©senter les choses comme elles apparaissent ».

Son Ĺ“uvre

Gravures

  • Minerve et Apollon terrassant l'Ignorance, la Tromperie et la Colère (Burin).
  • Suite gravĂ©e de la Passion du Christ,

Bérénice

En frontispice de ce recueil de poésies de Jean Regnault de Segrais (T. Quinet, Paris, 1651), se trouve le portrait de Gilonne d'Harcourt, comtesse de Fiesque, gravé par Grégoire Huret d'après Henri et Charles Beaubrun[2].

Théâtre de la Passion de Notre Seigneur Jésus Christ

Le Théâtre de la Passion de Notre Seigneur JĂ©sus Christ est une suite gravĂ©e composĂ©e de 32 pièces et d’un texte explicatif. Ce dernier s'Ă©tend sur plusieurs pages et explicite en petits paragraphes numĂ©rotĂ©s le contenu iconographique de chaque pièce. Il sert donc de lĂ©gendes aux gravures. Les trente-deux gravures, mesurant environ 50 Ă— 37 centimètres au coup de planche, illustrent un Ă©pisode de la vie du Christ sans pour autant se restreindre au thème strict de la Passion malgrĂ© le titre de la suite. Des gravures traitent ainsi d'Ă©pisodes prĂ©cĂ©dant (JĂ©sus entre en JĂ©rusalem, pl. I ; JĂ©sus chasse les marchands du Temple, pl. II ; etc.) ou suivant la Passion (JĂ©sus parle aux deux pèlerins puis se fait connaitre et s’évanouit, pl. XXVII ; etc.). Chaque pièce se trouve signĂ©e dans sa composition, en partie infĂ©rieure, par une lettre « Greg. Huret [Lugd.] Inu. et Sculpt. Cum Privil. 1664 Â», permettant ainsi d'affirmer que l'invention du dessin et sa gravure reviennent entièrement Ă  GrĂ©goire Huret, ce que confirment les dessins prĂ©paratoires Ă  l'ensemble conservĂ©s Ă  la Biblioteca Nacional de Madrid. Il s'agit donc d'un projet personnel menĂ© par l'artiste lui-mĂŞme tout au long de sa rĂ©alisation. La date est Ă©galement indiquĂ©e, mais on ignore s'il s'agit de celle portĂ©e sur le dessin ou celle de la gravure effective sur le cuivre. Pourtant, la lettre du frontispice indique « A Paris chez l’autheur, Rue Pierre au Laict, près la Boucherie de l’Apport de Paris, Ă  l’Escu de France, Avec privilège du Roy, 1664 Â». L'impression serait donc de 1664, donnant un terminus ante quem au travail de gravure menĂ© au burin. Enfin, il est Ă  noter que chaque gravure a Ă©tĂ© protĂ©gĂ©e par un privilège royal,selon les usages de l'Ă©poque.

Parti du constat que « ce divin sujet de la Passion de Notre Sauveur est comme demeurĂ© en arrière et plus nĂ©gligĂ© que les autres, n’en ayant Ă©tĂ© fait aucune suite accomplie Â» par les peintres et sculpteurs soumis Ă  des commandes ponctuelles portant seulement sur « les sujets principaux comme la Cène, la Crucifixion, le RĂ©surrection, etc. Â», GrĂ©goire Huret annonce donc une « suite de trente-deux tableaux de mĂŞme forme et hauteur, et chacun rempli d’ouvrage Ă  proportion que les sujets le demandent, et que la place l’a pu permettre Â». L’ambition explicitĂ©e est celle de rĂ©aliser une suite telle qu’aucun peintre n’en a produit et ce conformĂ©ment Ă  une esthĂ©tique qui n’est pas celle de l’estampe mais celle du retable. Si l’on en croit Pierre-Jean Mariette, Huret « n’avait nĂ©gligĂ© aucune des parties de la peinture ; la composition, l’intelligence du clair-obscur, la perspective, l’architecture furent celles oĂą il rĂ©ussit le mieux ; l’on peut dire mĂŞme qu’il y fut très Ă©tendu Â».

Le frontispice du Théâtre de la Passion de Notre Seigneur Jésus Christ ouvre la suite et donne à voir le buste du Christ mort au-dessus d’un bas-relief montrant l’enfant Jésus porté par sa mère. La Vierge écrase du pied le serpent qui détient la pomme du péché original dans sa gueule. Dans le registre inférieur, les Evangélistes sont représentés prenant la plume pour rédiger les Evangiles sur lesquelles Grégoire Huret va s’appuyer pour s’inspirer dans l’iconographie de sa suite.

Pour la rĂ©alisation de Théâtre de la Passion, GrĂ©goire Huret se fait auteur en livrant pour chacune des scènes gravĂ©es un commentaire assorti de citations nĂ©otestamentaires justifiant le parti pris iconographique. Souhaitant poursuivre le Théâtre de la Passion par quelques scènes tirĂ©es des Actes des ApĂ´tres, il y explique comment il est amenĂ© Ă  ne pas se faire l’exĂ©gète des textes et des thèmes iconographiques reconnus. L’exigence d’unitĂ© formelle entre les pièces est commandĂ©e par la rĂ©fĂ©rence du titre Ă  une rĂ©fĂ©rence théâtrale, mĂ©taphore filĂ©e tout au long de la suite dès le texte introductif : « comme autant de scène et dĂ©corations de théâtre diffĂ©rentes, pour reprĂ©senter les principales actions de cette grande tragĂ©die qui a Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©e sur le théâtre de la ville de JĂ©rusalem et du Calvaire pour le salut de tout le genre humain et laquelle est reprĂ©sentĂ©e en ce théâtre de taille douce Â». Deux cadres mettent en place les scènes, Ă  savoir :

  1. Le cadre architectural grandiose, proche de ce que Huret pouvait produire pour ses frontispices et ses thèses des années 1640, mais avec une profusion et des effets ornementaux neufs (pl. III) ;
  2. Le cadre architectural modeste pour les scènes à caractère intime (pl. XXVII).

Si les Evangiles le prescrivent, le cadre est repris de pièce en pièce par le graveur (doc. pl. IV/V/VI : « les figures sont reprĂ©sentĂ©es comme s’étant durant ses paroles avancĂ©es peu Ă  peu et comme insensiblement vers la sortie de la salle laquelle consĂ©quemment paraĂ®t plus enfoncĂ©e qu’aux deux prĂ©cĂ©dents tableaux Â»). Aussi, conformĂ©ment au texte des Evangiles, de rares scènes sont placĂ©es dans un paysage (pl. VII, VIII, XXV).

Dans le cadre architectural ainsi dĂ©fini, GrĂ©goire Huret conçoit, met en place et grave les figures avec grand soin. DrapĂ©es de façon ample pour augmenter leur prĂ©sence, elles sont souvent monumentales et en profitent pour occuper au maximum la composition, et ce dès le premier plan. Les attitudes sont reprises avec seulement quelques modifications et il arrive Ă©galement qu’un motif se retrouve sous la forme d’une variation sur le mĂŞme thème, plusieurs fois dans une mĂŞme scène. On peut citer l’exemple du marchand de volailles (pl. III) et du bourreau (pl. XIII). Par contre, GrĂ©goire Huret introduit l’expression faciale dans son traitement des figures. L’enseignement de Charles Le Brun Ă  l’AcadĂ©mie royale sur le rendu iconographique des passions, Ă©noncĂ© dans les critères d’apprĂ©ciation pour l’attribution du Grand Prix en 1664 et paru en traitĂ© en 1668, ont visiblement influencĂ© GrĂ©goire Huret. Les dessins prĂ©paratoires prĂ©sentent d’emblĂ©e un travail sur les expressions (pl. III, XXI, XXVII). Ainsi, par exemple, pour la planche de JĂ©sus expire sur la Croix (pl. XXI), la rĂ©surrection des morts « est si effroyable aux vivants qu’elle leur fait hĂ©risser les cheveux, rouler les yeux dans la tĂŞte et leur imprime sur le visage une si vive reprĂ©sentation de la mort qu’ils semblent perdre la vie Â».

Selon Pierre-Jean Mariette, l’art du burin de GrĂ©goire Huret « lui est propre et tout Ă  fait nouvelle ; elle est harmonieuse et sans raideur ; elle fait de l’effet ; l’on pourrait seulement y trouver Ă  redire d’être presque toujours trop ouvragĂ©e et toujours du mĂŞme travail Â». La planche qui donne le plus raison Ă  Mariette est sans nul doute celle de JĂ©sus parle aux deux pèlerins puis se fait connaĂ®tre et s’évanouit (pl. XXVII). La composition rend les effets de matière et de texture, jusqu’à la rĂ©ussite spectaculaire de l’évanouissement capturĂ© sur l’instant de la figure du Christ. GrĂ©goire Huret en profite pour faire l’apologie de son art en assurant que « de tous les Arts, qui pratiquent la portraiture, il n’y en a aucun si avantageux, ce que celui de graver en taille douce, non seulement pour l’honneur de celui pour lequel on travaille, mais encore pour la rĂ©putation de l’ouvrier Â». De plus, il se dĂ©marque de ses confrères puisqu’il est tant dessinateur que graveur et conçoit lui-mĂŞme les compositions qu’il grave. Il perçoit en effet entre eux et lui cette distinction que leur « art ne fait que des copies, incomparablement moindres, que leurs modèles originaux Â» alors que « en cette suite les estampes sont les originaux mĂŞme, faits par le travail du burin, au maniement duquel je me suis tellement accoutumĂ©, que je lui fais aussi converser le vrai du naturel, que par mon crayon, bien que celui-ci soit incomparablement plus propre Ă  portraire, principalement après nature Â». Pour GrĂ©goire Huret, cette dĂ©marche est essentielle : reçu comme graveur Ă  l’AcadĂ©mie, il cherche Ă  la fois Ă  rendre Ă  la gravure ses mĂ©rites et Ă  paraĂ®tre l’égal des peintres avec lesquels il souhaite partager le prestige qui aurĂ©ole la qualitĂ© d’inventeur (inv. = invenit, a inventĂ©).

Outre l’iconographie et la dĂ©fense de l’estampe, GrĂ©goire Huret s’intĂ©resse entre autres Ă  la reprĂ©sentation de l’architecture, pour laquelle il dĂ©sire rĂ©aliser une Ĺ“uvre thĂ©orique (future Optique de Portraiture de 1670) et transmettre ainsi un enseignement. Le Théâtre de la Passion, dès 1664 donc, prĂ©sente une mĂ©thode simple et efficace : « comme je dĂ©sire aussi aider aux jeunes Ă©tudiants en la science de portraiture, qui est l’âme de la Peinture, Sculpture et Gravure et de divers autres Arts Â». L’annĂ©e suivante, en 1665, Huret prend part Ă  la controverse sur la perspective qui oppose l’AcadĂ©mie et Abraham Bosse, mais c’est seulement Ă  titre posthume, en 1670, qu’est publiĂ© son TraitĂ© d’Optique de portraiture et de peinture. Le frontispice de ce dernier est considĂ©rĂ© par certains comme son chef-d’œuvre (Audin et Vial), pour d’autres comme une « pompeuse planche Â» (Duportal). La production gravĂ©e de GrĂ©goire Huret des dernières annĂ©es de sa carrière tĂ©moigne de prĂ©occupations semblables tant par sa qualitĂ© que par sa cohĂ©rence stylistique. La suite du Théâtre de la Passion devient Ă  cette lumière soit un manifeste soit un testament artistique après un Ĺ“uvre aux inspirations Ă©clectiques. Duportal considère ce tournant comme une « Ă©volution si complète, si brusque que l’on croirait Ă  première vue avoir affaire Ă  un autre artiste Â» et Ă©voque ainsi de la possibilitĂ© d’une « troisième manière Â». Il s’agit pourtant d’un aboutissement, et non d’une rupture, synthĂ©tisant dans une mĂŞme Ĺ“uvre les recherches stylistiques d’une carrière.

Pierre-Jean Mariette indique dans la dernière phrase de sa notice portant sur GrĂ©goire Huret dans ses Notes manuscrites que « l’on conjoncture que l’auteur y a reprĂ©sentĂ© son portrait dans la trente-et-unième pièce dont le sujet est l’Ascension. J’y trouve bien de l’apparence, et cela est exactement vrai. J’ai son portrait dessinĂ© par lui-mĂŞme dans un âge moins avancĂ© Â». On constate en effet qu’il s’agit du seul visage qui ne soit pas dĂ©formĂ© par une passion. Ce visage contraste avec les visages peuplant le reste de la suite, il ressort par sa neutralitĂ© expressive, surtout dans une scène d’Ascension. La prĂ©sence de cet autoportrait, que Mariette certifie avec document Ă  l’appui, indique la grande importance de cette suite que GrĂ©goire Huret lui accordait dans son Ĺ“uvre. Le Théâtre de la Passion de Notre Seigneur JĂ©sus Christ est donc Ă  la fois un manifeste des thĂ©ories de GrĂ©goire Huret et un testament artistique qu’il signe visuellement.

Liste des trente-deux planches composant le livre

  1. Frontispice : Le Buste de Jésus, mort, apparaît au-dessus d’un bas-relief montrant l’Enfant Jésus, porté par sa mère ; celle-ci écrase le serpent, qui serre la pomme dans sa gueule. A la partie supérieure, à g. David : des anges tiennent des cierges. Vers le bas, les Evangélistes prennent la plume pour relater la vie de Jésus.
  2. JĂ©sus entre en JĂ©rusalem
  3. JĂ©sus chasse les marchands du Temple
  4. JĂ©sus lave les pieds Ă  ses disciples
  5. Jésus fait la Cène avec ses disciples
  6. JĂ©sus prĂŞche Ă  ses disciples
  7. Jésus fait sa prière au jardin des Oliviers
  8. JĂ©sus est pris audit Jardin
  9. Jésus mené à Caïphe, regarde St Pierre qui le renie
  10. Jésus reçoit un soufflet étant interrogé par Caïphe
  11. Jésus est buffeté et mal traité par les gardes, le reste de la nuit
  12. Jésus est présenté et accusé devant Hérode
  13. Jésus est flagellé par le commandement de Pilate
  14. Jésus est couronné d’épines
  15. Jésus est montré au peuple juif
  16. Jésus est abandonné au supplice de la Croix par Pilate
  17. JĂ©sus porte sa croix allant au supplice
  18. Jésus, cloué et élevé en croix
  19. Jésus en croix parle à sa Sainte Mère et à St Jean
  20. JĂ©sus en croix parle au bon larron
  21. JĂ©sus expire sur la croix
  22. Jésus est détaché et descendu de la Croix
  23. Jésus est porté au sépulcre
  24. JĂ©sus ressuscite glorieusement
  25. JĂ©sus se fait voir Ă  la Madeleine
  26. JĂ©sus se fait voir aux Saintes Femmes
  27. Jésus parle aux deux pèlerins puis se fait connaître et s’évanouit
  28. JĂ©sus fait toucher ses plaies Ă  St Thomas
  29. JĂ©sus se fait voir Ă  ses disciples et leur pĂŞches du poisson
  30. JĂ©sus donnant la garde de ses troupeaux Ă  St Pierre
  31. Jésus monte au ciel pour seoir à la droite de Dieu, son Père
  32. JĂ©sus viendra juger les vivants et les morts

Dessins

  • AllĂ©gorie de la CharitĂ© aux armes du cardinal Alphonse de Richelieu, pierre noire. H. 0,300 ; L. 0,391 m[3]. Paris, Beaux-Arts de Paris. Ce dessin, repassĂ© au stylet pour le report, est manifestement prĂ©paratoire pour une gravure qu'il n'a pas Ă©tĂ© possible d'identifier. Sa conception est significative de l'Ă©volution de Huret dans les annĂ©es 1635 Ă  1645 après son installation Ă  Paris. Il s'attarde sur les ornements et le dĂ©cor architectural. La CharitĂ©, par sa sensualitĂ©, son visage et ses yeux en amandes Ă©voque les tableaux de Jacques Blanchard des annĂ©es 1635-1637[4].
  • Étude pour la France sous la figure d'une femme revĂŞtue d'un manteau royal apparaissant Ă  Armand de Richelieu, pierre noire. H. 0,281 ; L. 0,365 m[5]. Paris, Beaux-Arts de Paris. Ce dessin (rĂ©alisĂ© avant 1642), prĂ©paratoire pour une planche non datĂ©e qui constituait sans doute la partie supĂ©rieure d'une thèse dĂ©diĂ©e au cardinal de Richelieu, peut ĂŞtre rattachĂ© Ă  la pĂ©riode d'activitĂ© intense du graveur, celle du dĂ©but des annĂ©es 1640. Huret parvient Ă  associer dans sa composition les dĂ©tails rĂ©alistes et l'expression surnaturelle de la puissance divine[6].
  • Étude pour une thèse aux armes de la famille Lebras, pierre noire. H. 0,336 ; L. 0,451 m[7]. Paris, Beaux-Arts de Paris. Cinq allĂ©gories fĂ©minines placĂ©es sous l'Ă©gide de Minerve prĂ©sentent un mĂ©daillon ovale Ă  Jupiter assis sur son trĂ´ne et entourĂ© de Junon, Apollon et Mercure. Cette composition, sobre, Ă©lĂ©gante et pleine de retenue est prĂ©paratoire Ă  une thèse (gravure) aux armes de la famille Lebras (exemplaire Ă  l'Albertina de Vienne)[8].

Publications

  • La regle precise, pour descrire le profil eslevĂ© du fust des colomnes, suivant une hauteur, grosseur, et retrĂ©cissement donnĂ© Ă  discretion, demonstrĂ©e geometriquement. Ce qui a estĂ© inconnu iusques Ă  present Ă  tous ceux qui ont traitĂ© de l'architecture, 1665 (Lire en ligne)
  • Optique de portraiture et peinture, en deux parties, la première est la perspective pratique accomplie, la deuxième contient la perspective spĂ©culative. Ensemble les plus curieuses et considĂ©rables questions qui ayent estĂ© proposĂ©es jusques Ă  prĂ©sent sur la portraiture et peinture, avec leurs solutions, chez GrĂ©goire Huret, Paris, 1670 (lire en ligne)

Notes et références

  1. Richard Crescenzo, Peintures d’instruction : La postérité littéraire des «Images» de Philostrate en France de Blaise de Vigenère à l’époque classique, Genève, Droz, 1999, p. 251.
  2. Herzog August Bibliothek, Grégoire Huret dans les collections
  3. « Allégorie de la Charité aux armes du cardinal Alphonse de Richelieu, Grégoire Huret », sur Cat'zArts
  4. Brugerolles, Emmanuelle, Le Dessin en France au XVIIe siècle dans les collections de l’Ecole des Beaux-Arts, Paris, Ecole nationale supérieure des beaux-arts éditions, 2001, p. 228-232, Cat. 57.
  5. « Etude pour la France sous la figure d'une femme revêtue d'un manteau royal apparaissant à Armand e Richelieu, Grégoire Huret », sur Cat'zArts
  6. Brugerolles, Emmanuelle, Le Dessin en France au XVIIe siècle dans les collections de l’Ecole des Beaux-Arts, Paris, Ecole nationale supérieure des beaux-arts éditions, 2001, p. 232-235, Cat. 58.
  7. « Etude pour une thèse aux armes de la famille Lebras, Grégoire Huret », sur Cat'zArts
  8. Brugerolles, Emmanuelle, Le Dessin en France au XVIIe siècle dans les collections de l’Ecole des Beaux-Arts, Paris, Ecole nationale supérieure des beaux-arts éditions, 2001, p. 236-238, Cat. 59.

Annexes

Bibliographie

  • Actes du colloque de 1999 « Dessins français aux XVIIe et XVIIIe siècles », sous la direction de Nicolas Sainte Fare Garnot, École du Louvre 24 et , École du Louvre, Paris, 2003.
  • Brugerolles E., Guillet D., « GrĂ©goire Huret, dessinateur et graveur Â», in Revue de l’Art, 1997, no 117, p. 9–35.
  • Heinich N., « La perspective acadĂ©mique Â», in Actes de la recherche en sciences sociales, vol. 49, , p. 47–70.
  • Mariette P.-J., Notes manuscrites.
  • Rabuzin, I.: Huret Gregoire - Muka Isusa Krista bogo ÄŤovjeka za ljude patnike, Novi Marof, 1994.
  • Reed S. W., French prints from the age of the Musketeers.
  • Weigert R.-A., Inventaire du Fonds Français, V, p. 294-298.

Articles connexes

Liens externes

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