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Gouffre du Paradis

Le Gouffre du Paradis est une cavitĂ© situĂ©e dans la commune de TrĂ©pot dans le dĂ©partement français du Doubs. Il a Ă©tĂ© pendant longtemps le plus profond de Franche-ComtĂ©. Sa profondeur est de 215 m. Il est certainement une des cavitĂ©s les plus difficiles et les plus dangereuses du massif jurassien. Il a aujourd'hui encore une très mauvaise rĂ©putation. Un accident mortel, en 1968, n'a fait que renforcer cette sinistre rĂ©putation.

Gouffre du Paradis
Localisation
Coordonnées
47° 10′ 51″ N, 6° 11′ 32″ E
Pays
Région française|Région
DĂ©partement
Localité voisine
Caractéristiques
Type
Longueur connue
1 300 m
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DĂ©couverte

Il est dĂ©couvert[1] en 1894 par Eugène Fournier, professeur Ă  l'universitĂ© de Besançon, Ă  qui l'on doit la dĂ©couverte de la plupart des cavitĂ©s de Franche-ComtĂ©. En 1898 et 1899[2], Fournier effectue plusieurs expĂ©ditions qui lui permettent d'atteindre la profondeur de 90 m. Il dira plus tard [3]« C’est sans doute par euphĂ©misme que l’on a baptisĂ© cette caverne grotte du Paradis, car avec ses galeries Ă©troites et tortueuses, surplombant de dangereuses diaclases et agrĂ©mentĂ©es de distance en distance d’escarpements d’une grande hauteur, elle constitue une des explorations les plus pĂ©nibles et les plus dangereuses que l’on puisse imaginer. »

Il faut attendre 1930 pour voir la reprise des explorations. Ainsi Robert de Joly, dotĂ© d'un matĂ©riel plus moderne, parvient Ă  atteindre la profondeur de 134 m. Mais l'exploration est interrompue par de violentes pluies. Il en est de mĂŞme l'annĂ©e suivante. Robert de Joly, qui ne revient plus dès lors dans le gouffre, le qualifie de « mauvais trou. »[4]

C'est le SpĂ©lĂ©o-club de Paris qui, en septembre 1936, pense avoir atteint le fond Ă  175 m ce qui en fait alors le gouffre le plus profond de Franche-ComtĂ© et le 4e de France. Il est aussi reconnu comme le plus difficile, toutes ces expĂ©ditions ayant beaucoup souffert surtout lors des remontĂ©es[5].

Eugène Fournier écrit : « Si un accident un peu sérieux arrivait à un des explorateurs, il serait matériellement impossible de le remonter à la surface. » C'est malheureusement ce qui arrive en . Un jeune spéléologue inexpérimenté - Jacques Gouget, vingt-cinq ans - ne parvient pas à remonter. Dans la nuit du 2 au , il meurt d'épuisement malgré les efforts de ses camarades et l'aide d'autres groupes spéléo venus en renfort. Il s'avère impossible de remonter le corps qui est laissé sur place. Le gouffre est muré jusqu'au , date à laquelle le corps de Jacques Gouget est finalement remonté[6].

En 1989, l'Association spĂ©lĂ©ologique de la CĂ´te-d'Or et des spĂ©lĂ©ologues dijonnais effectuent une dĂ©sobstruction Ă  la base du dernier puits Ă  175 m, lĂ  ou Ă©tait parvenu le SpĂ©lĂ©o-club de Paris. Puis, l'exploration des siphons terminaux permet d'atteindre la profondeur finale de 215 m[7] - [8]. En 2006 les siphons aval et amont sont replongĂ©s[9].

Notes et références

  1. Spelunca, revue de la Fédération française de spéléologie no 113 - 2010
  2. Bulletin trimestriel du Club Alpin Français - Sections Vosgienne, Mosellane et Ardennaise - Octobre 1968 no 105 - Page 41
  3. Eugène Fournier, Les Gouffres, 1923
  4. Robert de Joly - 1932 - Bulletin de la Société d'Histoire Naturelle du Doubs
  5. Raymond Gaché (1936) - Revue La Nature
  6. Spelunca - 1969 no 1 - Gouffre du Paradis : Jacques Gouget
  7. Jean-Yves Renard, Jean-François Balacey et Patrick Degouve, « Le gouffre du Paradis à Trépot », Sous le Plancher, Bulletin de la Ligue Spéléologique de Bourgogne, no 5,‎ , p. 19-33 (lire en ligne)
  8. « Gouffre du Paradis », sur juraspeleo.ffspeleo.fr.
  9. Pierre Boudinet et Denis Langlois, Fédération française de spéléologie, « Explorations au gouffre du Paradis (Doubs) », Spelunca, Paris, Fédération française de spéléologie, no 110,‎ , p. 27-37 (ISSN 0249-0544, lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

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