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Giuseppe Dosi

Giuseppe Dosi, nĂ© le Ă  Rome[1] et mort le Ă  Sabaudia, Ă©tait un commissaire de la SĂ©curitĂ© publique italienne, qui a participĂ©, au cours de sa carrière (principalement entre les deux guerres mondiales), Ă  plusieurs enquĂŞtes importantes, mais son nom reste liĂ© principalement au rĂ´le qu'il a jouĂ© dans la cĂ©lèbre affaire « Girolimoni », jeune homme inculpĂ© Ă  tort pour des crimes graves.

Giuseppe Dosi
Naissance
Rome (Italie)
Décès
Sabaudia (Italie)
Nationalité Italien
Pays de résidence Italie
Profession
Commissaire de police
Activité principale
cesse ses activités en 1956
Autres activités
participe à la création d'Interpol
Distinctions

Activités

Les déguisements de Dosi

Pour résoudre ses enquêtes, Dosi (qui a eu, dans sa jeunesse une formation théâtrale) s'est fait passer, tour à tour, pour un prêtre, un banquier, un turc, un médecin allemand, un officier tchécoslovaque, un artiste peintre ou... une femme fatale. À l'époque, grâce à ce talent, les autorités lui confient de nombreuses missions en Italie et à l'étranger[2]. Giuseppe Dosi infiltre ainsi un mouvement anarchiste italien basé en Suisse pour enquêter sur sa volonté présumée de commettre un attentat contre le roi Victor-Emmanuel III.

Parmi d'autres enquĂŞtes on notera, pas tant pour la gravitĂ© du fait que pour la notoriĂ©tĂ© du personnage impliquĂ©, celle que mena Dosi, sur le mystĂ©rieux incident qui, le , a impliquĂ© le poète Gabriele D'Annunzio[3]. Quand le poète, romancier et homme politique italien, chute de son balcon de sa villa Ă  Gardone Riviera, Giuseppe Dosi est chargĂ© d'enquĂŞter discrètement et se prĂ©sente « avec l'un de ses meilleurs dĂ©guisements Â» : il se fait passer pour un exilĂ© tchĂ©coslovaque, Karel Kradokwill, qui s'invite chez le poète. Giuseppe Dosi dĂ©couvre que D'Annunzio, qui a survĂ©cu Ă  la chute du balcon, a Ă©tĂ© victime d'une scène de jalousie de sa maĂ®tresse et non d'un complot politique et classe l'histoire... en s'excusant par la suite auprès du poète qui le traite, une fois la supercherie connue, de « sale flic Â».

Le Dosi déjoue une tentative d'assassinat contre Benito Mussolini, initiée par le député social-unitaire Tito Zaniboni. L'exécutant devait faire feu avec un fusil de tireur d'élite autrichien à partir d'une fenêtre de l'hôtel Dragoni, face au balcon du Palazzo Chigi, où devait apparaître le duce pour célébrer l'Anniversaire de la Victoire.

L'affaire Girolimoni

Par la suite, contre la volonté de ses supérieurs, qui n'ont pas voulu reconnaître leurs erreurs, il a été en mesure d'invalider les preuves contre Gino Girolimoni. Celui-ci était accusé d'une série de viols et de meurtres de fillettes romaines qui avaient suscité une profonde émotion dans le public. Les investigations de Dosi l'amèneront dans une direction complètement différente vers un ancien pasteur anglican, nommé Ralph Lyonel Brydges, à qui, pour des raisons politiques[4], on permit d'éviter le procès et de se réfugier en Afrique du Sud ; l'indépendance (ou l'audace) de Dosi fut sévèrement sanctionnée[5] : il est suspendu de ses fonctions, arrêté, d'abord emprisonné dans la prison de Regina Coeli, puis interné pendant dix-sept mois dans un asile pour aliénés criminels. libéré en janvier 1941, il est alors affecté pendant trois ans à un poste administratif.

Après la 2ème guerre mondiale

un nouvel exploit le remet en selle en , à l'entrée des alliés dans la capitale italienne. Une foule de Romains met le feu à une ancienne prison allemande après avoir libéré les détenus. Malgré l'incendie Giuseppe Dosi récupère une grande quantité de documents qui permettront ensuite de juger de nombreux collaborateurs du régime fasciste. Dosi amène ces documents au commandement allié, qui l'embauche comme enquêteur spécial pendant deux ans.

En 1946, il retrouve les rangs de la police italienne, nommĂ© questeur, il exerce des fonctions internationales et contribue Ă  la naissance d'Interpol, dont il est l'inventeur du nom. Il cesse ses activitĂ©s en 1956. 

Il est mort en 1981, à l'âge de 89 ans, à Sabaudia, ville côtière au sud de Rome.

Informations annexes

Dosi avait fait imprimer pour ses amis et collègues une sorte de carte postale où il figure avec 17 déguisements correspondant à 17 identités et 17 enquêtes.

Il a également écrit quelques livres sur ses expériences professionnelles, dont l'un, Le monstre et le détective, explique l'enquête Girolimoni qui avait marqué sa vie.

Le Musée historique de la libération de Rome abrite le Fond Giuseppe Dosi contenant les photos et de nombreuses archives du policier [6].

DĂ©corations

Grand-Officier de l'Ordre du Mérite de la République italienne‎ Grand officier de l'ordre du Mérite de la République italienne‎

Commandeur de l'ordre de la Couronne d'Italie Commandeur de l'ordre de la Couronne d'Italie

Publications

  • L'Aurore: les Trois actes du fascisme (Typ. Mealli e Stianti), Florence, Éditions De La Fiamma Fedele, .
  • Via Tasso: les mystères de La "S. S." Documents originaux recueillis et commentĂ©s par Giuseppe Dosi, Rome, R. Carboni, .
  • La police privĂ©e italienne dans l'actualitĂ© historico-politique : rapport-synthèse du docteur Giuseppe Dosi (Tip. L'editrice finanziaria), Rome, .
  • Le monstre et le dĂ©tective, Florence, Vallecchi, .

Notes

  1. « Giuseppe Dosi Il poliziotto artista che inventò l ... - Polizia di Stato », sur poliziadistato.it (consulté le ), p. 30.
  2. Sur la capacité transformiste qu'utilisait Dosi dans le cadre de ses enquêtes : bien avant que Frank Serpico devienne un mythe, voir Fabio Sanvitale et Armando Palmegiani, Un monstre appelé Girolimoni [« Girolimoni Il Mostro Di Roma »] (trad. de l'italien), Rome, Sovera Edizioni, , chap. 10, p. 99.
  3. William Chats, « Il reste un mystère sur d'Annunzio en 1922 il est tombĂ© ou a Ă©tĂ© jetĂ© par la fenĂŞtre. Le commissaire Dosi, se faisant passer pour un peintre, se renseigne sur le cas  », Stampa Sera [jour=4,‎ , p. 3.
  4. Afin de ne pas compromettre les relations diplomatiques avec le royaume-Uni, pas encore gâtées par l'alliance avec l'Allemagne, et celles avec le Saint-siège.
  5. « Mort du policier dans le cas Girolimoni  », La Stampa,‎ , p. 6.
  6. « Giuseppe Dosi, un Sherlock Holmes italien aux multiples visages », sur La-République-des-Pyrénées (consulté le ).

Articles connexes

Liens externes

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