Giudecca (quartiers juifs)
La Giudecca est le terme désignant les quartiers juifs en Italie et plus particulièrement dans le sud et en Sicile. Il désigne la zone où les Juifs se regroupent en communauté mais parfois, où ils sont contraints de vivre, avant l’apparition des ghettos, au XVIe siècle. Ces communautés peuvent également être appelées Aliama, Judaica, en sicilien : Jureca ou Cartidduni et correspondent aux juiveries. En Sicile, les giudecche remontent au Ier siècle, à la suite de la chute de Jérusalem et du transfert de prisonniers juifs sur l'île.
indique l'utilisation des termes Ebrei ou Giudei. |
Histoire
La date de création des premières communautés juives en Italie n'est pas précisément connue. Elle est toutefois liée à l'histoire des Juifs dans ce pays, devient significative dès -63 et prospère sous l'Empire romain. Ces communautés à la fin du Moyen Âge, ont leur propre autonomie politique, administrative, judiciaire et patrimoniale. Elles sont soumises à l'imposition et le recouvrement des impôts. Elles ont les services de base, tels que l'école, le notaire, l'hôpital, le cimetière, l'abattoir et l'assistance aux nécessiteux.
En 1310, le roi de Sicile, Frédéric II adopte une politique restrictive et discriminatoire envers les Juifs : ils sont tenus de marquer leurs vêtements et leurs boutiques avec une rouelle rouge. Les Juifs se voient également interdire toute relation avec les catholiques. En 1392, les Juifs sont condamnés à vivre dans des lieux, ancêtres des ghettos et des persécutions graves éclatent à Monte San Giuliano, actuelle Erice, à Catane et à Syracuse, où de nombreux Juifs en sont victimes.
Isabelle la Catholique devenue l'épouse de Ferdinand II d'Aragon dans la continuité de la Reconquista persuade son mari d'expulser les Juifs d'Espagne et de ses colonies (Italie du Sud et Sardaigne). L'expulsion des royaumes espagnols est ainsi ordonnée le par le décret de l'Alhambra[1]. Les seules issues des Juifs sont de se convertir au catholicisme ou de partir en exil. Rien qu'en Sicile , il existe plus de 90 "giudecche"[2] avec environ 37 000 Juifs.
Les communautés juives de Syracuse et de Palerme, vivent dans un quartier, appelé en italien : Giudecca, en sicilien : Jureca[3]. À Raguse, Modica, Scicli et Ispica, ces quartiers portent le nom de Cartidduni. La présence des Juifs remonterait à la capture de prisonniers, lors de la chute de Jérusalem, en . Elle est citée au IXe siècle, lors de la conquête de l'île par les arabes.
Notes et références
- (it) Mariarosa Malesani, « Chi erano gli ebrei siciliani? » [« Qui étaient les Juifs de Sicile »], sur Comunità Ebraica di Siracusa (consulté le ).
- (it) Staff Blog, « Trois architectes écrivent sur l'histoire des Juifs en Castelvetrano », sur CastelvetranoSelinunte.it, (consulté le ).
- (it) Luigi Milanesi, Dizionario Etimologico della Lingua Siciliana [« Dictionnaire étymologique de la langue Sicilienne »], Mnamon, , 1820 p. (ISBN 978-88-6949-056-9, lire en ligne).
Annexes
Bibliographie
- (it) David Abulafia, EBREI, Rome, Istituto dell'Enciclopedia Italiana, (lire en ligne)
- (it) Francesco Renda, La fine del giudaismo siciliano : Ebrei marrani e inquisizione spagnola prima, durante e dopo la cacciata del 1492, Palerme, Sellerio Editore, (ISBN 978-88-389-0987-0)
- (it) Giosuè Musca, Terra e uomini nel Mezzogiorno normanno-svevo : Atti delle settime Giornate normanno-sveve, Bari, 15-17 ottobre 1985, Bari, Edizioni Dedalo, , 308 p. (ISBN 88-220-4134-8, lire en ligne)
Articles connexes
Source de la traduction
- (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Giudecca (quartiere ebraico) » (voir la liste des auteurs).