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Girafe Médicis

La girafe Médicis est une girafe qui fut offerte à Laurent de Médicis en 1486, probablement par al-Ashraf Qaitbay, le sultan mamelouk burjite de l'Égypte, dans une tentative diplomatique de se rapprocher des Médicis.

Girafe Médicis
Détail de la Récolte de la manne (1540) par Francesco Bacchiacca représentant la Girafe Médicis
La Récolte de la manne (1540) par Francesco Bacchiacca. La représentation fidèle de la girafe par l'artiste doit beaucoup à la girafe de Médicis.
L'Adoration des mages par Domenico Ghirlandaio, dans la Chapelle Tornabuoni fut peinte juste après l'arrivée de la girafe Médicis et montre l'animal descendant une colline (en haut à droite).
L'Adoration des mages de Raffaello Botticini (la girafe à droite).

Histoire

La girafe causa sensation lors de son arrivée à Florence car, même si les Médicis possédaient une grande ménagerie et avaient déjà présenté un mannequin géant d'une girafe, c'était le premier exemplaire vivant à être vu dans la ville.

Son passage dans les rues de Florence fut immortalisé par les plus grands peintres : Domenico Ghirlandaio, Raffaello Botticini, Giorgio Vasari et Francesco Bacchiacca, ainsi que par le poète Antonio Costanzo, qui la décrit en ces termes :

« Je l'ai également vu soulever la tête des spectateurs, ceux accoudés aux fenêtres, parce que sa tête atteignait la hauteur de onze pieds ; par le même fait, en la voyant au loin, des personnes pensaient qu'ils regardaient une tour plutôt qu'un animal. Elle semblait aimer la foule, toujours pacifique et sans crainte, elle semblait même observer avec plaisir les personnes qui venaient pour la contempler. »

Bien qu'Anne de France ait rappelé à Laurent sa promesse de la lui offrir, elle ne fut pas satisfaite pour autant : Laurent, qui avait fait construire, dans sa villa médicéenne de Poggio a Caiano, une écurie spéciale pour la girafe, chauffée pour la protéger des hivers florentins humides, la vit se rompre le cou dans la poutraison et mourir, peu de temps après son arrivée.

Ce fut également la première girafe en Italie depuis les jours de l'ancienne Rome. Elle ne survécut pas longtemps, et l'on dut attendre près de 300 ans avant de revoir une autre girafe en Europe.

Sources

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • Thierry Buquet, « La belle captive. La girafe dans les ménageries princières au Moyen Âge », dans Corinne Beck et Fabrice Guizard-Duchamp, éd., La bête captive au Moyen Âge et à l'époque moderne : Actes des deuxièmes rencontres internationales "Des bêtes et des hommes" (Valenciennes, 8-9 novembre 2007, Amiens, Encrage édition, (lire en ligne), p. 65-90.
  • Ivan Cloulas, « Un caprice d'Anne de Beaujeu : la girafe de Laurent le Magnifique », dans Anne de Beaujeu et ses énigmes : Actes du colloque national du 28 mai 1983, Villefranche-sur-Saône, Archives départementales du Rhône, , p. 73-82.
  • (en) Christiane L. Joost-Gaugier, « Lorenzo the Magnificent and the Giraffe as a Symbol of Power », Artibus et Historiae, vol. 8, no 16, , p. 91-99 (DOI 10.2307/1483302, JSTOR 1483302).
  • (en) Erik Ringmar, « Audience for a Giraffe: European Expansionism and the Quest for the Exotic », Journal of World History, vol. 17, no 4, , p. 353-397 (lire en ligne)
  • (en) Marina Belozerskaya, The Medici Giraffe and Other Tales of Exotic Animals and Power, New York, Little, Brown, and Co., (ISBN 978-0-316-52565-7, OCLC 65207069), p. 87–129
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