Giovanni da Carignano
Giovanni da Carignano, aussi appelĂ© dans des documents latins Johannes de Mauro (â 1329 ou 1330), nĂ© et mort Ă GĂȘnes (dont Carignano est un quartier), est un prĂȘtre connu pour avoir rĂ©alisĂ© un portulan qui a fait date dans l'histoire de la cartographie.
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Biographie
PrĂȘtre du diocĂšse depuis 1291, il devint avant 1314 recteur de la paroisse San Marco del Molo, prĂšs du port de GĂȘnes (ayant eu cette annĂ©e-lĂ un conflit avec l'archevĂȘque Ă propos du fait qu'il louait les locaux paroissiaux Ă des marchands). Deux documents notariĂ©s Ă©tablissent qu'il mourut entre le et le ; le second rĂ©vĂšle qu'il avait un frĂšre notaire et un autre mĂ©decin[1].
Il est contemporain d'un autre cartographe gĂ©nois, Pietro Vesconte, qui produisit entre 1311 et 1327 plusieurs portulans et atlas. L'un et l'autre rĂ©alisĂšrent des cartes qu'ils signĂšrent, ce qui Ă©tait une nouveautĂ©. On connaĂźt de Giovanni un portulan non datĂ© (rĂ©alisĂ© dans les annĂ©es 1310 ou 1320) et portant la lĂ©gende « Johannes presbyter rector Sancti Marci de portu Ianue me fecit » ; conservĂ© autrefois Ă l'Archivio di Stato de Florence, il a Ă©tĂ© dĂ©truit en 1943 lors d'un bombardement de Naples oĂč il Ă©tait temporairement exposĂ© ; on en garde une reproduction photographique, et les observations faites sur lui antĂ©rieurement Ă cette date. Il Ă©tait dĂ©jĂ trĂšs abĂźmĂ©, notamment sur les bords, bien avant sa destruction[1].
La carte couvrait l'Europe (y compris la Scandinavie, correctement prĂ©sentĂ©e comme une pĂ©ninsule), le nord de l'Afrique et le Proche-Orient. Sa nouveautĂ© consiste notamment dans l'effort fait par l'auteur pour rassembler des informations sans s'en tenir Ă la gĂ©ographie traditionnelle hĂ©ritĂ©e de l'AntiquitĂ©. Il s'est informĂ© auprĂšs des marchands gĂ©nois, l'un d'eux qui Ă©tait allĂ© Ă Sijilmassa l'a renseignĂ© sur le commerce transsaharien. Il a rencontrĂ© des ambassadeurs de pays lointains faisant Ă©tape Ă GĂȘnes dont une dĂ©lĂ©gation Ă©thiopienne de trente membres, envoyĂ©e par le nĂ©gus OuĂ©dem-Arad, qui s'arrĂȘta dans la ville vers 1310 avant de se rendre auprĂšs du roi de Castille, puis du pape ClĂ©ment V (Ă Avignon), pour leur proposer une alliance contre les musulmans. On sait que Giovanni a fait aussi au moins un voyage en Sicile en 1316[1].
La carte elle-mĂȘme, telle que conservĂ©e jusqu'en 1943, ne comportait pas de notices, mais un Ă©crivain de la fin du XVe siĂšcle, le religieux augustin Jacopo Filippo Foresti, auteur d'un ouvrage historiographique intitulĂ© Supplementum chronicarum, publiĂ© Ă Venise en 1483, cite un texte qu'il appelle la Mappa mundi de Giovanni da Carignano, sans qu'on sache exactement le rapport qu'il entretenait avec la carte elle-mĂȘme (commentaire sĂ©parĂ©, ou inscriptions figurant Ă l'origine sur les bords). Ce texte fait notamment de Giovanni le premier auteur connu qui ait identifiĂ© le PrĂȘtre Jean de la tradition (remontant au XIIe siĂšcle) avec l'empereur chrĂ©tien d'Ăthiopie[1].
Bibliographie
- Charles F. Beckingham, « An Ethiopian Embassy to Europe c. 1310 », Journal of Semitic Studies, vol. 34, 1989, p. 337-346.
- Bertrand Hirsch, « L'espace nubien et éthiopien sur les cartes portulans du XIVe siÚcle », Médiévales, vol. 9, n° 18, 1990, p. 69-92.
- Corradino Astengo, « Giovanni da Carignano », dans Massimo Quaini et Luisa Rossi (dir.), Cartografi in Liguria (secoli XIV-XIX), GĂȘnes, Brigati, 2007.
Notes et références
- (it) Graziella Galliano, « MAURO, Giovanni in "Dizionario Biografico" », sur treccani.it, (consulté le ).
Liens externes
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