Giacomo Lercaro
Giacomo Lercaro, né le à Quinto al mare, en Ligurie et mort le à San Lazzaro di Savena, est un cardinal italien qui fut archevêque de Ravenne de 1947 à 1952, puis archevêque de Bologne de 1952 à 1968. Il fut élevé au cardinalat en 1953 par le pape Pie XII.
Giacomo Lercaro | ||||||||
Le cardinal Lercaro photographié en 1954. | ||||||||
Biographie | ||||||||
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Naissance | à Quinto al mare |
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Ordination sacerdotale | ||||||||
Décès | à San Lazzaro di Savena |
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Cardinal de l'Église catholique | ||||||||
Créé cardinal |
par Pie XII | |||||||
Titre cardinalice | Cardinal-prêtre de S. Maria in Traspontina | |||||||
Évêque de l'Église catholique | ||||||||
Ordination épiscopale | par le card. Siri |
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Dernier titre ou fonction | Archevêque émérite de Bologne | |||||||
Archevêque de Bologne | ||||||||
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Archevêque de Ravenne | ||||||||
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(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org | ||||||||
Biographie
Jeunesse et ordination
Giacomo Lercaro naquit à Quinto al mare, une commune autrefois indépendante, intégrée à la ville de Gênes en 1926. Huitième de neuf enfants, il était issu d'une famille de marins, et deux de ses frères, Amedeo et Attilio, entrèrent également en religion. De 1902 à 1914, il fréquenta le séminaire archiépiscopal de Gênes. Il fut ordonné prêtre le par l'archevêque Ildefonso Pisani et quatre mois plus tard, en novembre, il se rendit à Rome pour faire ses études à l'Institut biblique pontifical.
Œuvre pastorale et théologique
Lorsque l'Italie entra en guerre, il fut contraint de changer de poste et de devenir aumônier militaire jusqu'en 1917. En 1918, il devint préfet du séminaire de Gênes, où son frère Amédée était recteur, et resta à ce poste jusqu'en 1923.
Il fut également professeur suppléant en théologie (1921-1923) et professeur d'Écriture sainte et de patrologie (1923-1927). En 1927, il devint professeur de religion dans l'enseignement secondaire et participa à de nombreux mouvements d'étudiants dans le district de Gênes.
Archevêque
Il reçut la consécration épiscopale le des mains de l'archevêque Giuseppe Siri, assisté de l'archevêque Angelo Rossini et de l'évêque Francesco Canessa comme co-consécrateurs. Lors du consistoire du , Lercaro fut créé cardinal-prêtre de Santa Maria in Traspontina par Pie XII.
Cardinal
Pendant les premières années de son cardinalat, Lercaro établit ses premiers contacts avec Angelo Roncalli et se fit remarquer par la façon dont il transforma son palais épiscopal en orphelinat. Bien que depuis 1953 il ait été vu par les observateurs du Vatican comme un successeur possible de Pie XII et ait été même cité comme papabile par l'Osservatore Romano, il fut gêné par sa réputation d'être de tous les cardinaux celui qui avait le comportement le plus particulier et le désir d'un pontificat de transition.
Généralement considéré, au conclave de 1963, comme le papabile qui avait la vision la plus proche de celle du pape Jean XXIII, Giacomo Lercaro fut cependant jugé trop libéral par la plupart des autres cardinaux pour être élu ; Giovanni Battista Montini l'emporta finalement.
Bien que le cardinal Lercaro eût réalisé un travail essentiel dans la mise en œuvre du concile Vatican II après sa clôture en 1965, du fait de son âge avancé il quitta peu à peu la place prééminente qu'il occupait au sein de l'Église vers la fin des années 1960. Le , "Mgr Civardi, Secrétaire de la Congrégation des évêques venait le rencontrer à Bologne pour lui signifier que 'sa démission de l'archevêché de Bologne était acceptée' et immédiatement effective."[1] et en 1971, ayant atteint l'âge de quatre-vingt ans, il perdit son droit de participer aux conclaves qui se tiendraient désormais, conformément au motu proprio qui venait d'être publié, Ingravescentem aetatem.
Prises de position
Son anti-fascisme
Son implication dans ces mouvements d'étudiants donna à Lercaro un grand intérêt pour concilier la théologie engagée catholique et la culture moderne, si bien que, pendant la guerre, il devint au sein de l'Église un des plus grands adversaires du fascisme, prêchant résolument contre le nazisme et offrant l'asile chez lui à ceux qui étaient persécutés par Mussolini, et plus particulièrement aux juifs italiens dont la persécution avait commencé à la suite de la collaboration de l'Italie avec l'Allemagne nazie. On en vint au point, au cours de la Seconde Guerre mondiale, qu'il fut contraint d'agir sous le faux nom de « Père Gusmini Lorenzo" et de vivre dans une cellule vacante d'un monastère pour éviter d'être exécuté par des collaborateurs nazis.
Son anti-communisme
On croit que la réputation de Lercaro comme critique déclaré du communisme fut un facteur qui contribua à la décision du pape Pie XII de faire de lui le premier archevêque de Ravenne (), puis le vingtième archevêque de Bologne (), deux villes où le parti communiste italien capte plus d'un tiers de l'électorat.
Deuxième Concile du Vatican
Même si Lercaro estimait que Jean XXIII s'était trop hâté en annonçant le Deuxième Concile du Vatican au début de 1959, il siégea par la suite dans le bureau qui le présidait et fut considéré comme l'un des principaux architectes des réformes liturgiques du Concile.
Le cardinal Lercaro fut nommé en 1963, par le nouveau pape Paul VI, comme l'un des quatre modérateurs qui devaient présider en son nom le concile : les cardinaux Agagianian, Dâfpner, Lercaro, et Suenens.
Une Église des pauvres
Le cardinal Lercaro fut également le premier à populariser la théorie de « l'Église des pauvres » qui se développa par la suite en Amérique latine au cours des années 1970. Durant le temps où il fut archevêque de Bologne, où le parti communiste italien était le plus populaire, il tenta d'établir un dialogue avec les membres de ce parti.
Liens externes
- Ressources relatives à la religion :
- (en) TIME Magazine - Who Fired the Cardinal?
- (en) TIME Magazine - The Cardinal's Comeback
Source de traduction
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Giacomo Lercaro » (voir la liste des auteurs).
Notes et références
- Aimé-Georges Martimort, "L'histoire de la réforme liturgique à travers le témoignage de Mgr Annibale Bugnini", La Maison-Dieu, 162, 1985, p. 152